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Politique Publié le vendredi 25 mai 2012 | Le Temps

Fraude et contrebande sur le carburant dans les zones ex-assiégées Le trafic des ex-rebelles fait rage

Visiblement, la contrebande et la fraude sur certains produits de grande consommation font rage. Certains contrebandiers se sucrent sur le dos de l’Etat via les douanes ivoiriennes. Une source proche de la direction des Hydrocarbures nous avait indiqué à l’époque que le nombre de stations services dans la partie Centre, Nord et Ouest pouvait être estimé à environ 115. Elles étaient soit fermées ou exploitées illicitement. Car, laissées à l’abandon après la survenance de l’attaque de la Côte d’Ivoire, elles ont été remises en marche par des pontes de l’ex-rébellion dirigée par un certain Guillaume Soro, alors Secrétaire général du Mouvement Patriotique de Côte d’Ivoire (Mpci). Les stocks de produits pétroliers ont été non seulement siphonnés et vendus pour renflouer les caisses de la fameuse Direction de la Mobilisation (Dirmob) qui est devenue par la suite, la Centrale (trésor de guerre du Mpci), conçue par Moussa Dosso et le Docteur André Ouattara). Respectivement aujourd’hui, ministre d’Etat, ministre de l’Industrie et de la Promotion du Secteur Privé et administrateur au Conseil du Café et du Cacao au titre de la Primature. Ayant pris goût à ce juteux commerce du précieux liquide, l’ex-rébellion va continuer à se faire de l’argent puisqu’elle percevait un prélèvement sur chaque litre de carburant vendu dans cette partie du pays. Les habitudes vont rester ancrées avec la naissance de réseau de contrebandiers de produits de grande consommation très protégés par des chefs de guerre. A la faveur de la signature de l’accord de Ouagadougou, et dans le cadre du processus de l’unification des caisses de l’Etat et du retour progressif des services de l’administration en 2008, les industriels et distributeurs de produits pétroliers vont réclamer la reprise en main de l’exploitation de leurs stations. Malgré les promesses récurrentes faites par les ex-Forces nouvelles de rétrocéder ces stations, rien n’y fit. Jusqu’à ce que après le changement brutal de régime le 11 avril 2011, le nouveau régime demande aux propriétaires desdites stations de retourner aussi bien dans le Centre notamment à Bouaké, qu’à Korhogo et Man. Mais aussi et surtout dans certaines villes situées à la lisère de l’ex-zone de confiance. Des hauts lieux de contrebande de carburant frelaté rentré sur le territoire douanier ivoirien à partir des frontières nord principalement le Burkina Faso et l’Ouest par la Guinée. Pour relancer leurs affaires, ces propriétaires vont s’investir à fond dans la rénovation de leurs installations à coût de centaine millions de Fcfa. Malheureusement, près d’un an d’activité, ces opérateurs économiques qui sont contraints de faire face à des charges mensuelles notamment les salaires des agents redéployés et les factures d’eau et d’électricité entre autres, déchantent. Car, confrontés à une concurrence implacable.

115 stations services menacées de fermeture définitive

En clair, la concurrence est dans la rue et les stations services qui ont rouvert à la faveur de la fin de crise postélectorale ne sont pas loin de fermer. Les barons et les cerveaux des cartels qui continuent de se sucrer sur le dos de l’Etat dictent leurs lois aux propriétaires de stations services légalement constitués. En faisant de la spéculation et du dumping sur le marché dans un univers où l’autorité de l’Etat n’est pas encore totale. A Korhogo, à environ 600 km d’Abidjan au nord de la Côte d’Ivoire, il y a de cela quelques mois, il nous est revenu qu’il y avait une variation au niveau des prix du litre qui oscillent entre 1000 Fcfa à 5000 Fcfa d’un quartier à l’autre et d’une ville à l’autre. Par exemple, au quartier Banaforo à Korhogo, le litre d’essence 3500 Fcfa; au quartier Sinistré, il se négociait entre 2000 Fcfa et 2500 Fcfa. Au quartier Soba, c’est entre 1000 Fcfa et 1500 Fcfa. Par ailleurs, pour casser, voire saper le business des stations services agrées, les même dealers peuvent vendre le litre du Super sans plomb à 600 Fcfa contre 774 Fcfa le litre dans toutes les stations dans l’ex-zone sous contrôle gouvernemental. Soit une différence de 174 Fcfa de moins. A noter qu’au titre du budget 2011, la vente des produits pétroliers a représenté 14% des recettes douanières. Selon la Direction générale des Douanes, pour l’année 2012, les projections de volumes des mises à la consommation des principaux produits pétroliers que sont le gas-oil, le super carburant et le pétrole lampant sont respectivement de 659,9 millions de litres, 224,5 millions de litres et de dix millions de tonnes pour le pétrole lampant. Sur ces différents produits cités plus haut, l’Etat perçoit des taxes. Ce qui n’est pas le cas dans «le cartel des contrebandiers». Vivement qu’on rende public le volume de produits pétroliers entrant sur le territoire ivoirien par la contrebande.

Bamba Mafoumgbé
bamaf2000@yahoo.fr
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