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Art et Culture Publié le mardi 29 mai 2012 | Le Mandat

La lettre du Mandat A Papa Roméo

Bonjour notre Papa Roméo qui êtes au Palais. Que votre règne se renforce et que votre volonté soit faite partout où besoin est, en Côte d’Ivoire et même dans le monde. Pour les trois ans qui vous restent. Amen ! Excellence, qu’il me soit permis, avant d’entrer dans le corps de ce courrier, de partager avec vous ce message qui m’a été envoyé par mail : « l’homme pense tellement au futur qu’il oublie parfois le présent et finit par ne vivre ni le présent ni le futur. Il vit comme s’il n’allait jamais mourir et meurt comme s’il n’avait jamais vécu ». M le président de la République, tous les Ivoiriens le savent, vous avez un programme de gouvernement qui, en principe, devrait rencontrer une adhésion populaire, tellement il est alléchant, réaliste et réalisable. Vous faites une projection dans le futur, parce que vous voulez que les générations furfures héritent d’une Côte d’Ivoire où il fait vraiment bon vivre, comme à l’époque du miracle ivoirien. Seulement voilà, votre arrivée a été précédée d’une crise dont vous connaissez bien les stigmates. Nous sommes heureux que vous soyez si préoccupé par l’émergence de notre pays à l’orée 2020. Nous en serons très fiers. Mais, encore faudra-t-il que nous soyons là pour magnifier cela. Or, vous le savez mieux que quiconque, et je vous en parlais l’autre jour, le minimum fait défaut à la plupart des ménages. C’est vrai, la vie n’a jamais été mielleuse pour tout le monde en même temps. Mais, quand la situation se généralise, il y a de quoi exiger des thérapies de choc. Autant vous avez paré aux urgences infrastructurelles avec le Programme présidentiel d’urgence, autant vos compatriotes attendent que vous engagiez des chantiers urgents d’envergure au niveau de la production nationale en denrées de grande consommation. Les espaces existent partout en Côte d’Ivoire pour ce faire. Il faut, comme s’accordent à le dire politiques et administratifs, mécaniser notre production vivrière. De même que vous devez faire en sorte que le prix du sucre, qui est produit localement, baisse considérablement. Excellence, je vous le rappelle, beaucoup de gens, même de votre entourage, sont tapis dans l’ombre et agissent dans le sens de l’échec de vos solutions. Parmi eux, vos propres frères qui exercent dans le commerce. Ils ne jouent pas franc-jeu au niveau de la régulation des prix sur le marché. Dans le gouvernement, le comité interministériel ne fait rien pour alléger la souffrance du peuple. Et tous les regards sont braqués sur le seul ministère du Commerce. Nous constatons avec stupéfaction cette hypocrisie qui ne dit pas son nom. Certainement qu’ils veulent inciter la population au soulèvement contre votre régime. Ils sont au Port, dans le secteur de l’importation du riz… A côté d’eux, il faut compter avec la mauvaise foi de certains hommes en tenue qui créent toutes les misères aux transporteurs de bétail. Pendant ce temps, Excellence, le RDR, votre parti d’origine, semble se barricader vis-à-vis de ses partenaires du RHDP. Pour faire cavalier seul ? Dans un tel contexte ? En tout cas, c’est le sentiment qui se répand depuis un moment au sein de l’alliance des Houphouëtistes. Encore une fois, je vous rappelle qu’il vous reste seulement trois ans. Quand on observe ce que vous avez pu faire en urgence au lendemain de la guerre, on garde un grand espoir quant à votre capacité à remédier aux équations alimentaires qui se posent quotidiennement aux populations. Si la Chine arrive à nourrir son milliard d’individus, ce ne sont pas les 20 millions que la Côte d’Ivoire ne peut pas satisfaire sur ce plan. Surtout, quand on a un homme de votre trempe à la tête du pays. Je vous le répète, Papa Roméo, laissez tomber les histoires de main tendue au FPI (qui s’en fiche, à la limite) et occupez-vous du ventre des Ivoiriens. Demain, ce sont les mêmes qui vous distraient aujourd’hui qui vous accableront avec un bilan sombre. Je voudrais donc vous prier de bien vouloir répondre à cette interrogation majeure : ‘’A quand nos champs de riz mécanisés, à quand nos ranchs capables de supporter les besoins nationaux en protéine animale… à quand et à quand l’autosuffisance alimentaire ?’’

Par Mass Domi
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