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Société Publié le jeudi 31 mai 2012 | L’Inter

Guerre de succession/Une veuve et un actionnaire d’une usine à couteaux-tirés ; Plus de 100 travailleurs jetés à la rue

Héritier de son père feu Hammami Michel Maleck, citoyen français ayant vécu plus de cinquante ans en Côte d'Ivoire, Hammami Alain va-t-il continuer à jouir un jour des biens de son géniteur ? Notamment, une usine de transformation des métaux en feuilles connue sous le sigle TMF, sise en zone industrielle de la commune de Koumassi à Abidjan. Six ans après la mort de son père, c’est avec surprise que l’héritier de feu Maleck Hammami a reçu le sieur Eric Diop, qui s'est présenté à lui avec un acte portant cession de parts sociales de l’entreprise. Depuis, le jeune Alain Hammami ne connait plus de répit. Procès et surtout menaces de mort rythment son quotidien. Parti finalement en exil en France pour se tenir à l’abri de tout danger, c’est sa mère dame Kouassi Monique, qui a repris le combat pour la récupération du bien de son fils. Le vendredi 25 mai 2012, cette veuve a joint notre rédaction pour prendre l'opinion publique à témoin et interpeller surtout le chef de l'État sur une ''tentative de spoliation'' qui ne dit pas son nom. Selon dame Kouassi Monique, tout a commencé en juin 2008 quand Eric Diop s'est présenté au siège de TMF comme étant l’associé de ladite société. Pour soutenir ses dires, il brandi un acte portant cession de parts sociales en date du 28 février 2002. ''Le 10 août 2009, Diop fait vider tous les dirigeants de l'entreprise et essaie d'installer de force un expert- comptable. Mais cette décision a été annulée par un Arrêt N° 766 du 23 décembre 2009'', s'est indignée dame Kouassi Monique, ajoutant que les dirigeants ont intégré l'entreprise seulement le 07 septembre 2009 après que la justice ait décidé de la nullité de la première décision en faveur de Diop Eric. La main sur le cœur, la veuve conteste la cession de parts sociales de Diop Eric. ''Mon mari est mort en France le 13 mai 2005 suivant un certificat de décès délivré par le docteur Matthias Kirsch de l'hôpital Henri Mondor de Créteil. Si tant est que Diop Eric est un associé de mon mari, pourquoi avoir attendu six (6) ans après sa mort pour nous brandir un acte de cession ?'', s'est-elle interrogée, indiquant que du vivant de son mari, celui-ci ne lui a jamais fait cas d'une quelconque cession de parts de sa société, dont il est resté le seul actionnaire. S'appuyant sur l'article 317 du traité OHADA sur les sociétés commerciales, dame Kouassi Monique a révèlé qu'il énonce que : ''La cession des parts sociales entre vifs doit être constatée par écrit. Elle n'est rendue opposable à la société qu'après l'accomplissement de l'une des formalités suivantes. Signification de la cession à la société par acte extrajudiciaire, acceptation de la cession à la société dans un acte authentique ou encore, le dépôt d'un original de l'acte de cession au siège social contre remise par le gérant d'une attestation de ce dépôt''. Or, constate Kouassi Monique, aucune des formalités citées à l'article 317 suscité n'a été accomplie par Diop Eric. Aussi est-ce à juste titre, selon la veuve de Hammami Michel Malek, que le président de la Cour suprême a débouté Diop Eric de sa volonté de s'emparer de la société TMF suivant l’ordonnance N° 38/2010 du 22 mars 2010. ''Malheureusement, en quittant les locaux qu'il a occupés pendant une certaine période, l'expert-comptable commis par Diop a emporté toute la force de production de l'entreprise de sorte qu'elle est fermée aujourd'hui'', a-t-elle regretté, avant d'en appeler à l'arbitrage du chef de l'Etat, qui a fait de l'emploi une priorité de son programme de gouvernement.

Réaction du camp adverse

Joint par téléphone le mardi 29 mai 2012 pour en savoir davantage sur ce bras de fer, M. Eric Diop n'a pas usé de faux-fuyant pour dire sa part de vérité. A l'en croire, il a des parts sociales dans la société TMF qui lui ont été attribuées du vivant de M. Hammami. ''J'ai gagné tous les procès. Les héritiers de Hammami n'ont jamais voulu reconnaître ma cession des parts. A la mort de celui-ci, j'ai attendu que ses héritiers tiennent une assemblée générale, ils ne l'ont jamais fait. Moi-même, j'ai convoqué une assemblée générale, il y a trois mois, son fils n'est pas venu'', a déploré Eric Diop, qui accuse ses ''associés'' d'avoir mis cette société en faillite ; car celle-ci ne travaille plus depuis 2 ans. ''J'ai porté plainte pour demander des dommages et intérêts. La veuve de Hammami n'arrive pas à comprendre que, dans une société, il y a des actionnaires'', s'est inquiété notre interlocuteur. Ajoutant qu'après la mise en faillite de la société, le capital a été ramené à un million de f.cfa. Ce qui a débouché, selon lui, sur l'introduction de nouveaux actionnaires au sein de TMF. Lorsque nous avons demandé les grosses du tribunal ayant débouté ses adversaires, Diop Eric s'est voulu catégorique. ''Ce sont des documents confidentiels'', a-t-il coupé sèchement. Comme on le voit, en attendant que les juridictions compétentes départagent les deux parties en conflit, dame Kouassi Monique qui se dit victime de spoliation, plaide pour que justice soit rendue. Et qu'elle retrouve non seulement la paternité de son entreprise qui emploie une centaine de personnes aujourd’hui à la rue, mais aussi voire revenir son fils qui a dû quitter précipitamment le pays dans le cadre du règlement de ce litige qui renferme, selon elle, de vastes zones d'ombre à élucider.

G. DE GNAMIEN
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