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Société Publié le mardi 19 juin 2012 | Le Mandat

Enquête Express/ Transport urbain / Taxis intercommunaux : Dans l’univers des “gnambros’’ et des “frappeurs’’

Nous hélons un taxi communal à qui nous demandons de nousconduire au quartier de la Sicogi ‘’au Lavage’’, à Yopougon, endroit très fréquenté, où se trouve un lavage-auto, mais plus précisément une gare de véhicules de transport intercommunal. Dès que nous descendons du taxi ‘’les gnambros’’ ou rabatteurs de clients nous hèlent aussitôt : « mè vié c’est où ? ». Sans attendre notre réponse, le jeune homme qui nous aborde ainsi devine la commune dans laquelle nous pourrions nous rendre. « Cocody non ? ». Il nous indique alors plusieurs véhicules stationnés : « voila Plateau, Treichville, Marcory, Koumassi, Port Bouët ». Nous lui signifions que nous allons à Attécoubé. « Mon vié, y a pas son naman ici ; c’est Adjamé faut aller pour prendre gbaka », nous rétorque-t-il pour nous signifier que la destination que nous visons n’est desservie par des véhicules qu’à partir d’Adjamé. Il nous conseille d’emprunter les minicars communément appelés gbakas. A la question de savoir pourquoi les taxis ne rallient pas les communes comme Attécoubé, Adjamé et Abobo. Koné Drissa, 26 ans, chargeur lui aussi, nous répond : « vié, Abobo y a pas client parce qu’on passe par Adjamé et Abobo-Adjamé. Leur transport est trop moins cher ; c’est la même chose pour Attécoubé ; tu comprends maintenant ? Donc, on peut pas gratter dessus ». Entendez par là, se faire de bénéfices. Il nous explique qu’il n’y a pas de véhicules pour cette ligne parce les gbakas la font et que le tarif Adjamé-Abobo coûte trois fois rien. Idem pour Attécoubé.

Le quotidien des “gnambros’’
Au vu de la pile de pièces dans sa main et quelques unes remises à lui par un chauffeur en ma présence, nous le chahutons : « on voit que vous ‘’les gnambros’’ vous gagnez plus que les ’’frappeurs’’ (pseudo des conducteurs). Il nous dit qu’il encaisse seulement un quota sur chaque départ, une fois toutes les places occupées par les clients. « C’est seulement sur les voyages qu’on se défend. Les lignes sont partagées ; chacun bara (travaille, ndlr) sur sa ligne de naman. Le soir, on fait le versement au chao (patron) qui nous donne notre ration », dit-il. Il nous fait comprendre que chaque ligne à son caissier, c’est vrai qu’ils sont plusieurs à le faire mais une seule personne fait le versement à la fin de la journée, après ce qu’il estime être le dernier départ de la journée. Le versement fait, chacun perçoit un dû en fonction de la rente journalière. Pour lui, les jours ouvrables, les pics d’affluence se situent entre 5h et 9h, les matins, et entre 18h et 21h, les soirs. Aux heures intermédiaires, les chauffeurs de taxi-compteurs font la ronde dans la ville, à la recherche de potentiels clients à Adjamé-marché-forum. Ainsi qu’à Cocody, dans les quartiers résidentiels un plus reculés, où les taxis communaux ne se rendent pas. Et aussi dans la commune de Port Bouët, à l’aéroport, pour attendre les voyageurs. Ils sillonnent également Treichville, aux abords du port, pour transporter les cartons surgelés de viande, de poissons et autres marchandises. Pour aligner une voiture, il faut s’acquitter d’un droit de ligne pour chaque commune qu’on désire relier. Le droit de ligne de la commune de Yopougon est fixé à 35000 FCFA.

L’ordre de chargement des
voitures sur la gare
Idem pour Koumassi. En somme, il faut payer 70000 FCFA, qui équivalent aux droits des lignes Yopougon-Koumassi et Koumassi-Yopougon, pour avoir le droit de faire la navette entre Yopougon et Koumassi. Payable en une seule fois ou à raison de 5000 FCFA par jour dans les deux communes. Après cela, le véhicule peut s’aligner, mais ne doit pas oublier de payer le ticket de la mairie et le quota de départ. Les taxis-compteurs, quant à eux, payent seulement le quota du chargement, qui varie selon la destination. De la causerie avec Michel Ehouman, le conducteur du taxi communal, que nous avons emprunté, il ressort que la recette journalière d’un taxi communal intercommunal avoisine les 35 ou 40000 FCFA voire plus, s’il ne pleut pas. Selon lui, le transport intercommunal nourrit son homme. Une vingtaine de minutes plus tard, le taxi entre en gare, au grand carrefour de Koumassi.

LORNG ESMEL
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