Festival / L’Emoi du Jazz by Bicici : Paco Sery promet de beaux jours au festival

Après quatre (4) dates au Music’All, avenue Paul Langevin en Zone 4 sis à Marcory, le rideau est tombé le 22 juin 2012 sur le festival international ‘’l’Emoi du jazz’’ au Palais des congrès de l’hôtel Ivoire à Cocody. Le célèbre batteur ivoirien Paco Sery qui a clos l’édition 2012 avec son band, a rassuré que le festival grandira et connaîtra de beaux jours. Cela avec le soutien de sponsors dont la Bicici qui a permis le rendez-vous de 2012 avec les artistes Rocco Zifarelli, Francis Lassus, Henri Dorina, Rachel Ratsizafy et Eric Mouquet de Deep Forest. Le show time de Paco Sery s’est voulu un hommage rendu à la terre. Après une intro à coloration jazz et soul, Paco Sery sort de «La vraie vie», son prochain album, le titre «Chabala dance». Pour lui, les enfants représentent la vraie vie. Défenseur de leur cause, le batteur invite les parents à être bienveillants. D’où la prise de parole qu’il fait par le chant dans «Chabala dance» même s’il avoue ne pas être un bon chanteur. Mais un excellent batteur, en témoigne son guitariste Olivier Ansanvon. «Vous avez la chance d’avoir chez vous Paco Sery. Un ami de longue date et un batteur de talent», dit-il de Paco Sery, qui s’est présenté presqu’en maître de chœur qui guide de ses baguettes ses musiciens. «C’est un nouveau groupe. Nous sommes à notre deuxième tournée. Mais vous allez voir», indique le batteur. Un nouveau groupe certes, mais la particularité de jeu de chacun des musiciens Olivier Ansanvon (guitare), Cédric (piano), Alioun Wade (basse) ou Sophia Nelson au chant, en fait un groupe de charme. Paco Sery n’oublie pas ses jeunes frères qui veulent embrasser le métier. Jouant de la sanza, un instrument traditionnel composé de lames supportées par un boitier et qui se joue avec les deux pouces, il passe le message qui est de puiser dans la richesse culturelle ivoirienne et africaine. C’est au son de la basse d’Alioun qu’il développe le langage musical de la sanza.
Au titre de «L’Africain» qu’il fait découvrir au public qui répond par des battements de mains ou cris d’enchantements, le batteur embarque dans une ambiance rythmique au cœur de l’ouest ivoirien. La musique de Paco Sery parcourt également les rythmes du monde et s’ouvre à la salsa, au funk et au disco. L’hommage à la terre, c’est aussi pour Paco Sery un hommage à Miles Davis, à Jaco Pastorius (inspirateur de nombreux bassistes), à Joe Zawinul avec qui il a joué pendant quinzaine d’années au sein du Zawinul Syndicate.
Précédent Paco Sery et son groupe sur la scène, Eric Mouquet de Deep Forest qui a fait le déplacement à Abidjan sans son binôme Michel Sanchez, s’est fait accompagner de la basse de Alioun Wade. Depuis son piano et à l’aide d’un ordinateur qui distille le répertoire du groupe, Eric Mouquet joue l’hymne du groupe (Deep hymn) et parcourt Sweet Lullaby. Bercé par une lumière verte par moment qui a couvert la salle dans un décor de branches et de végétation, conforme au design architectural du palais des congrès, Eric Mouquet joue «Night bird», pour la protection des espèces en danger et de la nature. Musique électronique aux sons extraits de la nature et au chant africain, le pianiste Eric Mouquet fait connaître «Savana», extrait de «Deep Africa» le prochain album de Deep Forest. Comme Paco Sery qui l’a succédé, il rend hommage à Joe Zaminul (pianiste) qui a collaboré sur le titre Deep weather dans l’album ‘’Made in Japan’’ paru en 1999. Programmé pour l’apothéose du festival, le guitariste Dez Gad a été absent.
Koné Saydoo