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Économie Publié le mardi 26 juin 2012 | L’Elephant Déchaîné

L’Editorial d’Assalé TIEMOKO : Vive le PPTE ! Vivent les réformes !

Alléluia, Alléluia ! Dieu est vraiment grand ! Ainsi donc, le Ppte auquel Laurent Gbagbo et ses camardes avaient rêvé pendant 10 ans sera enfin accordé aujourd’hui, sauf changement de dernière minute, à la Côte d’Ivoire. Notre pays entrera donc aujourd’hui dans le cercle très peu envié des pays pauvres très endettés. C’est-à-dire que nos autorités, de Bédié à Ouattara en passant par Gbagbo, se sont fièrement battues pour que ce pays aux ressources inestimables puisse accéder à cette catégorie de pauvres incapables de rembourser leurs dettes. Car en fait, c’est la vraie signification du Ppte. « Pays incapable de rembourser ses dettes ». Désormais, nous ne rembourserons plus les dettes que nous avons contractées de génération en génération et qui ont plus servi à enrichir quelques individus que les populations au nom desquelles elles ont été contractées. Nous allons pouvoir utiliser cet argent pour réaliser autre-chose, puisque désormais, bien que nous puissions encore nous endetter, sur notre front sont inscrits ces mots : «Ressortissants de pays incapable de rembourser ses dettes». C’est-à-dire qu’on ne peut plus nous faire confiance pour nous prêter inconsidérément de l’argent. Mais soyons honnête ! Fêtons à sa juste valeur notre «Ppte», même si les réformes que nos autorités vont devoir faire pour bénéficier de ses retombées sont affreuses. Dans le secteur de l’énergie, les investissements à faire sont si énormes que contrairement à ce qui a été affirmé récemment dans la presse, l’Etat a décidé d’augmenter de 10% les factures des industriels. Ce n’est pas la Banque mondiale qui a imposé cette mesure au gouvernement. C’est notre gouvernement qui en a pris l’engagement devant les bailleurs de fonds dans sa lettre d’intention adressée auxdits bailleurs de fonds depuis 2011 et dont « L’Eléphant » vient de se procurer une copie. Nos autorités avaient pris l’engagement devant la Banque mondiale, de rendre publique cette lettre d’intention pour que les Ivoiriens en connaissent le contenu. Elles ne l’ont pas fait. « L’Eléphant » se fera un plaisir de la publier dans ses prochaines éditions. Car la confusion qui a été créée autour de la question de l’augmentation du prix du Kilowatt de l’électricité n’était juste qu’une campagne politique pour permettre au gouvernement de faire une déclaration pour dire que l’augmentation du prix de l’électricité ne sera pas généralisée. C’est-à-dire que les ménages ne subiront pas cette augmentation. On dit merci qui ? Mais les engagements pris devant la Banque Mondiale et le Fmi pour bénéficier des retombées du Ppte ne s’arrêtent pas au secteur de l’électricité.
Les sociétés d’Etat et les sociétés à participation financière publique majoritaire doivent être réduites de 25% (alors que Koné Bruno en a créé deux nouvelles avec son ordonnance sur les télécommunications), l’apurement des arriérés des entreprises publiques envers la CGRAE et la CNPS doit être accéléré (ça n’a pas encore commencé) ; le secteur de l’énergie doit être réformé avec la remise en place d’ «une tarification des carburants fondée sur les prix du marché» (ça va chauffer avec les augmentations du prix à la pompe !), les banques publiques ne bénéficieront plus d’appuis financiers de la part de l’Etat (le président a annoncé leur liquidation), etc. bref les Ivoiriens verront ce qu’ils devront voir avec leur Ppte. C’est une vraie douloureuse. On comprend mieux pourquoi subitement, alors que la satisfaction de toutes les revendications sociales des fonctionnaires a été renvoyée à l’obtention du point d’achèvement du Ppte, le ministre de l’Economie, Charles Diby Koffi crie maintenant sur tous les toits que «le Ppte n’est pas une valise d’argent…». Les Ivoiriens risquent de rejeter cette nouvelle volte-face du gouvernement.

A.T.
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