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Société Publié le mardi 26 juin 2012 | L’Elephant Déchaîné

Affaire «un container de treillis saisi» à la Riviera : La vérité sur un faux scoop

Le jeudi 1er juin dernier, une information sur un projet de déstabilisation des institutions de la République avait été diffusée dans la presse nationale. «Velléités de déstabilisation / Des lots de treillis saisis dans un container». C’était la «Une» du quotidien, («L’Expression», 1/6). L’information avait été relayée avec presque les mêmes mots, par d’autres confrères qui n’ont pas manqué de saluer au passage, la vigilance des Frci à qui décidément plus rien n’échappe pour notre grand bonheur. Sauf quand ce sont eux-mêmes qui opèrent contre les personnes et les biens. Pris de peur après cette révélation, «L’Eléphant», a cherché à comprendre ce qui s’est passé avant de féliciter les Frci pour leur prise. C’est qu’un container immatriculé Maersk, Msku 069 497 avec un poids net de 32.500 kg, qui est la propriété d’une société spécialisée dans la fourniture de Kits militaires (treillis, rangers...), a été déposé en bordure d’une voie dans la commune de Cocody, après avoir été sorti du port suite à toutes les vérifications douanières. La société propriétaire de ce container fait partie des fournisseurs de l’armée ivoirienne depuis 2009. Le jeudi 1er juin 2012, les responsables de l’entreprise décident de vider le container de sa charge pour la garder dans leur magasin. Ils louent pour cela les services de 21 jeunes du quartier. Alors qu’ils sont à la tache depuis 9h du matin en plein jour, au vu et au su de tous, débarquent, aux environs de 15heures, des hommes lourdement armés, appartenant au groupement de la sécurité de l’ex premier ministre Soro guillaume (GASPM) et basés derrière le Golf hôtel. Sans autres formes de procès ni vérifications et malgré les explications des responsables, les 24 personnes (3 responsables de l’entreprise et les 21jeunes) sont embarquées et conduites manu militari au quartier général de cette unité à la Riviera Golf. Là, après un interrogatoire musclé accompagné de coups de crosse et autres coups de pieds, plusieurs d’entre eux s’en sortiront avec des blessures graves dont un avec 2 côtes cassées. Informé de la présence des «suspects» dans les locaux de la GASPM, le Commandant Koné Zackaria, chef de la police militaire, demande leur transfert à son quartier général à Adjamé 220 logements, à l’ancien camp du 3ème bataillon du Génie militaire. Après avoir interrogé les responsables de l’entreprise et procédé à des vérifications, il réalise qu’il s’agit d’une vraie méprise et que les malheureux torturés pour rien, ne sont impliqués dans aucune opération de déstabilisation du pays. Les vérifications des limiers de la Gendarmerie nationale aboutissent à la même conclusion. Koné Zackaria, convaincu de leur innocence, fait donc libérer après deux jours de détention, les 21 jeunes gens, non sans confisquer leurs effets personnels (téléphones portables et autres accessoires), pour nécessité d’enquête. Quant aux trois responsables de cette société, transférés au parquet pour ouverture d’une information judiciaire, ils seront mis en liberté provisoire, en lieu et place d’une relaxe pure. Certainement pour ne pas désavouer le ministre délégué à la Défense. Lequel était convaincu d’avoir réalisé une grosse prise et était sur le point d’ordonner la fermeture définitive de l’entreprise en question. Lequel envisageait fermer définitivement cette société. Cette affaire a une fois de plus démontré les graves dysfonctionnements qui ont cours dans l’administration. Comment se fait-il qu’une entreprise légalement inscrite au registre de commerce ivoirien, reconnue comme fournisseur de l’armée par l’Etat major des armées et par le ministère de la défense au point pour ces derniers de commercer avec elle, puisse susciter une telle suspicion subite jusqu’à voir ses locaux occupés par les FRCI et ses marchandises mises sous scellées ? Au ministère de la défense, à la gendarmerie nationale et à l’Etat major de la police militaire, les personnes contactées par « L’Eléphant » sont restées sans voix. Comment le ministère de la défense, et l’armée peuvent-ils ignorer les sociétés avec lesquelles ils travaillent au point de menacer la cohésion sociale, par un grave déficit de communication et de coordination entre les différents services ? Cette histoire rappelle également la rocambolesque affaire des «18 mercenaires arrêtés dans la forêt du Banco» à Abidjan le jeudi 26 avril dernier. Alors qu’en réalité, ces fameux mercenaires n’étaient que des jeunes enlevés dans leurs quartiers à Abobo-Sagbé par des éléments des FRCI, certains à leur domicile sous les yeux de leurs parents, puis conduits en pleine forêt du Banco pour être présentés à la presse comme des mercenaires pris en flagrant délit de préparation en ces lieux, d’une tentative de déstabilisation du pouvoir en place. Ils n’ont dû leur salut qu’à l’indignation de leurs proches et de l’opinion nationale. Manifestement, ça continue.

CARELL BOHOUI
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