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Politique Publié le lundi 2 juillet 2012 | L’expression

Conflit éleveurs-agriculteurs à Touba et Odienné : Pourquoi Ouattara a dépêché Adjoumani sur le terrain

© L’expression Par Nathan KONE
Bonne gouvernance: le séminaire gouvernemental a pris fin
Mercredi 6 juillet 2011. Abidjan. Palais présidentiel du Plateau. Le chef de l`Etat, SEM Alassane Ouattara a mis fin aux travaux du séminaire qui a regroupé tous les membres du gouvernement. Photo: Kobena Kouassi Adjoumani, Ministre des Ressources Animales et Halieutiques
Dépêché sur le terrain par le président Alassane Ouattara, le ministre Kobenan Adjoumani a apaisé les tensions entre populations Mahouka, Odienneka et éleveurs peulhs venus du Mali.
La détérioration des relations entre éleveurs peulhs et paysans Ivoiriens, si l’on n’y prend garde risque d’entacher les liens séculaires entre la Côte d’Ivoire et le Mali. A l’instar de Bouaké, Béoumi et Katiola, où des affrontements meurtriers ont opposé les deux frères ennemis, et où Adjoumani est allé ramener la paix, le feu couve également dans le Bafing et le Denguélé. Les Mahouka et les Odienneka se disent envahis par les bœufs qui causent d’énormes dégâts dans leurs plantations. Situation qui abouti à des affrontements dont les règlements échappent très souvent aux cadres, chefs traditionnels et, plus haut, au corps préfectoral, accusé, souvent par les autochtones, de faire la part belle aux peulhs moyennant quelques petits arrangements. Le dernier bilan en date de crise de cohabitation, remonte au 13 mai 2012, où des affrontements ont fait trois blessés par balles et près de 650 bêtes tuées à Touba. C’est pour éviter que le pire n’arrive et surtout que la réconciliation nationale soit mise à mal dans ces localités que le président Alassane Ouattara a dépêché le ministre des Ressources animales et Halieutiques, Kobenan Kouassi Adjoumani pour circonscrire le malaise. Accompagné de représentants des ministères de l’Intégration africaine, du ministère et l’antérieure et de l’Agriculture, le député de Tanda à entamer jeudi sa tournée de rencontre et de sensibilisation. A Touba, première étape de sa randonnée, les grandes familles Bamba, Diomandé, Fadiga sont sortis de leurs réserve. Connus pour leur attachement à la compromis et la culture de la cohabitation avec les peuples des pays frères, ils ont été obligés de hausser le ton. Et pour la première fois montrer des signes d’hostilité aux étrangers. El Hadj Diomandé, porte-parole des grandes familles Diomandé, a souligné que le règlement du conflit entre agriculteurs et éleveurs est ‘’vital pour la région ». « Nous ne sommes pas contre la cohabitation avec les peulhs, mais qu’ils sachent canaliser leurs bêtes », a-t-il averti. Selon lui, les peulhs n’ayant pas de pâturages où parquer les bœufs, ces derniers errent la nuit et envahissent les plantations. Si à Odienné, où Adjoumani s’est rendu le vendredi 29 juin, la situation est moins tendue, des risques d’affrontements ne sont pas à exclure. Du fait de sa proximité avec le frontière malienne, cette ville connait une forte migration de peulhs venus du Mali et ayant essentiellement pour activité l’élevage de bœufs. Outre cela la zone constitue un point de passage les transhumants. Alors on leur reproche les mêmes ‘’légèretés’’ avec les bêtes. Mais le président des jeunes maliens d’Odienné, Barry Mohamed s’en défend. Pour lui, ce sont les peulhs qui font la transhumance qui détruisent les champs et non les sédentaires. Mais pour l’émissaire du gouvernement qui a su prêter son oreille aux plaintes et doléances des uns et des autres, « la Côte d’Ivoire n’a pas besoin de conflit à l’heure où elle sort d’une crise qui l’a presque mise à genoux ». Dans le Bafing comme dans le Denguelé, Adjoumani a fait appelle aux alliances intercommunautaires pour calmer les esprits et expliquer la nécessité d’une cohabitation entre Ivoiriens et étrangers. Ces conflits de cohabitations ne resteront pas sans solutions. Il a informé que la tournée sera couronnée par des propositions en conseil des ministres afin que des mesures adéquates de règlement définitif soient trouvées. Entre autres, la délimitation de couloirs de transhumance, le recensement des éleveurs, le repérage des zones propices à l’élevage et le renforcement des comités de règlement des conflits. Mais en attendant, il a conseillé aux agriculteurs de ne pas se faire justice en tuant les bêtes des peulhs. Egalement aux peulhs, il a fait remarquer qu’ils ne doivent pas laisser les bêtes divaguer la nuit. Au terme de la tournée, même si la bombe n’est pas totalement désamorcée, il y a de fortes chances qu’elle n’explose pas. Car Mahouka et Odiennéka ont décidé de mettre balle à terre. Désormais ils se réfèreront tous aux comités de règlement des conflits.
Kuyo Anderson envoyé spécial à Touba et Odienné
Légende : Le ministre Adjoumani posant avec paysans et agriculteurs à Touba
Barry Mohamed (Pdt des jeunes maliens d’Odienné)
‘’ Nous voulons vivre en harmonie avec nos tuteurs’’
« Les conflits existaient depuis longtemps. Nous les réglions à l’amiable. Mais depuis la crise postélectorale, la tension est montée et les règlements à l’amiables n’existent plus. Des Ong ont été crées rien que pour envenimer la situation. Lorsqu’un bœuf commet des dégâts d’une valeur de 25 Fcfa, ces Ong se saisissent de l’affaire et vont jusqu’à exiger 100 000 Fcfa à l’éleveur. Les agriculteurs ayant prit goût à cela, ils n’écoutent plus le corps préfectoral, d’où la difficulté pour ce dernier de régler les litiges. A ce jour nous sommes à 53 têtes de bêtes perdues à Odienné, 240 bœufs et 40 moutons perdus à Seydougou. Ce que nous voulons aujourd’hui, c’est que les paysans arrêtent d’abattre nos bœufs, mais aussi que les éleveurs dédommagent aussi les paysans lorsqu’il y a des dégâts. Nous ne demandons qu’à vivre en harmonie avec nos tuteurs»
Colonel Cheick Oumar Camara (Conseiller du Consul du Mali)
« Nous respecterons toutes les lois ivoiriennes »
« Le consulat général du Mali jouera son rôle. Nous allons expliquer à nos populations comment se comporter. Nous respecterons toutes les lois Ivoiriennes, celui qui ne pourra pas respecter les lois ne viendra pas en Côte d’Ivoire. Nous disons merci au ministre Adjoumani pour tous les efforts qu’il déploie. Au nom du Consul général, M. Touré Ali, je dis merci à tous ceux qui ont apaisé la situation sur le terrain ».
Issa Bocoum (président des éleveurs de Bouaké)
« Nous sommes persuadés que la paix reviendra »
« Nous n’avuons jamais utiliser de forces nouvelles pour regeler nos problèmes. Lorsque les bêtes endommagent des plantations, nous dédommageons toujours les propriétaires, notre souhait est de vivre en harmonie avec nos frères qui nous ont accueillis. C’est pour quoi nous saluons l’initiative du ministre et nous restons persuadés que cette tournée ramener la paix.car nous n’avons pas intérêt à faire un bras de fer avec les Ivoiriens »

Propos recueillis par K.A
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