Depuis l’élection du président français François Hollande, on assiste à un ballet de chefs d’Etat africains à l’Elysée. Le rythme des arrivées et des départs est devenu tellement fréquent qu’il ne se passe plus de mois sans qu’un de ces dirigeants ne soit annoncé.
Toute la semaine du 2 au 7 juillet 2012, le président français a eu un agenda bien chargé. Ce sont au total trois chefs d’Etat africains qui ont été reçus à l’Elysée. C’est tout d’abord le président de la Guinée-Conakry, Alpha Condé, qui a ouvert le bal le lundi 2 juillet à 18 heures. Le surlendemain mercredi 4 juillet, c’était au tour du président gabonais Ali Bongo Odimba d’être reçu à 15 heures. Le vendredi 6 juillet à 17 heures, le chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall, a bouclé la boucle.
A 48 heures d’intervalle, Paris est devenu en quelque sorte la capitale africaine. A chacune des audiences accordées, François Hollande a eu le même mot à la bouche. Il n’a cessé de marteler l’attachement de la France aux relations bilatérales, le soutien de son pays aux réformes économiques et sociales, et sans oublier surtout le motif principal de ces visites à la queue leu leu à l’Elysée. A savoir, l’annulation d’une partie du stock des dettes de ces pays. Naturellement, ces cadeaux bancaires que François Hollande a distribué à ses hôtes de marques sont assortis de conditionnalités bien contraignantes.
Les bénéficiaires sont tenus de respecter les principes fondamentaux de la démocratie et des droits de l’homme, la bonne gouvernance, d’engager des réformes sociales importantes, d’être regardants sur l’exode de la jeunesse de leur pays vers l’Europe et principalement vers la France (…) Voici en substance comment le nouveau président français attend marcher avec les dirigeants africains.
Comme on le constate, le changement annoncé par François Hollande est également perceptible au niveau des relations que la France compte désormais entretenir avec l’Afrique en général et ses ex-colonies en particulier.
L’ère François Hollande semble donc sonner le glas à cette traditionnelle conception de l’Elysée à considérer que certains dirigeants africains sont indésirables sur son territoire et donc infréquentables ou peu fréquentables souvent à partir de critères peu recommandables, et que d’autres, au contraire, sont les bienvenus et accueillis avec tous les honneurs.
Sous l’ère Nicolas Sarkozy, les visites de façon générale n’étaient pas accordées au premier chef d’Etat venu pas plus que les visites d’Etat. Le dernier dirigeant africain à effectuer une visite de ce caractère en France s’appelle Alassane Ouattara, le président ivoirien. Quand on sait qu’au cours de l’année 2011, il n’y a eu que trois visites d’Etat, on devine que le caractère protocolaire donné chaque arrivée se faisait à la tête du chef d’Etat reçu. Et là-dessus, la françafrique en était pour quelque chose.
Selon que le dirigeant africain qui sollicite le rendez-vous a des tentacules ou du moins de bonnes entrées dans le réseau françafrique, alors, il a droit à tout ou à rien du tout. Cette politique du deux poids deux mesures qui faisait partie des pratiques de l’Elysée n’avait cessé de susciter d’ailleurs de vives réactions et des interrogations. Sur quels critères par exemple l’Elysée décidait d’accorder une visite de travail, une visite officielle ou une visite d’Etat à tel ou tel dirigeant africain ? Loin s’en faut, au risque de se répéter, le caractère que le service du protocole donnait aux visites se faisait à la tête du chef de l’Etat demandeur.
Le constat général que l’on faisait était que les dirigeants africains étaient plus discriminés que leurs homologues des autres continents. François Hollande va-t-il rompre avec ce passé parcimonieux ? On le saura certainement à mi-chemin de son quinquennat.
Dans le cas présent, les présidents Alpha Condé, Ali Bongo Odimba et Macky Sall ont eu droit à la même visite de travail. Selon nos sources, la liste d’attente des demandes de rendez-vous des dirigeants africains avec François Hollande est très longue. Cette même source nous apprend que jamais il n’y a eu autant de demandes en si peu de temps d’exercice du pouvoir d’un nouveau président français.
A l’inverse, cela confirme bien que François Hollande est, lui-même, un président fréquentable. Quant à savoir ce qui fait courir les dirigeants africains en France, on pourrait penser que le nouveau locataire de l’Elysée est disponible pour les recevoir et qu’il est véritablement à leur écoute et prêt à répondre à leurs nombreuses sollicitations. Ce que ne faisait peut-être pas son prédécesseur. Autrement, quel serait l’intérêt d’effectuer un si long déplacement sur les bords de la Seine ? Ce n’est certainement pas pour venir faire du tourisme en France.
Clément Yao
Toute la semaine du 2 au 7 juillet 2012, le président français a eu un agenda bien chargé. Ce sont au total trois chefs d’Etat africains qui ont été reçus à l’Elysée. C’est tout d’abord le président de la Guinée-Conakry, Alpha Condé, qui a ouvert le bal le lundi 2 juillet à 18 heures. Le surlendemain mercredi 4 juillet, c’était au tour du président gabonais Ali Bongo Odimba d’être reçu à 15 heures. Le vendredi 6 juillet à 17 heures, le chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall, a bouclé la boucle.
A 48 heures d’intervalle, Paris est devenu en quelque sorte la capitale africaine. A chacune des audiences accordées, François Hollande a eu le même mot à la bouche. Il n’a cessé de marteler l’attachement de la France aux relations bilatérales, le soutien de son pays aux réformes économiques et sociales, et sans oublier surtout le motif principal de ces visites à la queue leu leu à l’Elysée. A savoir, l’annulation d’une partie du stock des dettes de ces pays. Naturellement, ces cadeaux bancaires que François Hollande a distribué à ses hôtes de marques sont assortis de conditionnalités bien contraignantes.
Les bénéficiaires sont tenus de respecter les principes fondamentaux de la démocratie et des droits de l’homme, la bonne gouvernance, d’engager des réformes sociales importantes, d’être regardants sur l’exode de la jeunesse de leur pays vers l’Europe et principalement vers la France (…) Voici en substance comment le nouveau président français attend marcher avec les dirigeants africains.
Comme on le constate, le changement annoncé par François Hollande est également perceptible au niveau des relations que la France compte désormais entretenir avec l’Afrique en général et ses ex-colonies en particulier.
L’ère François Hollande semble donc sonner le glas à cette traditionnelle conception de l’Elysée à considérer que certains dirigeants africains sont indésirables sur son territoire et donc infréquentables ou peu fréquentables souvent à partir de critères peu recommandables, et que d’autres, au contraire, sont les bienvenus et accueillis avec tous les honneurs.
Sous l’ère Nicolas Sarkozy, les visites de façon générale n’étaient pas accordées au premier chef d’Etat venu pas plus que les visites d’Etat. Le dernier dirigeant africain à effectuer une visite de ce caractère en France s’appelle Alassane Ouattara, le président ivoirien. Quand on sait qu’au cours de l’année 2011, il n’y a eu que trois visites d’Etat, on devine que le caractère protocolaire donné chaque arrivée se faisait à la tête du chef d’Etat reçu. Et là-dessus, la françafrique en était pour quelque chose.
Selon que le dirigeant africain qui sollicite le rendez-vous a des tentacules ou du moins de bonnes entrées dans le réseau françafrique, alors, il a droit à tout ou à rien du tout. Cette politique du deux poids deux mesures qui faisait partie des pratiques de l’Elysée n’avait cessé de susciter d’ailleurs de vives réactions et des interrogations. Sur quels critères par exemple l’Elysée décidait d’accorder une visite de travail, une visite officielle ou une visite d’Etat à tel ou tel dirigeant africain ? Loin s’en faut, au risque de se répéter, le caractère que le service du protocole donnait aux visites se faisait à la tête du chef de l’Etat demandeur.
Le constat général que l’on faisait était que les dirigeants africains étaient plus discriminés que leurs homologues des autres continents. François Hollande va-t-il rompre avec ce passé parcimonieux ? On le saura certainement à mi-chemin de son quinquennat.
Dans le cas présent, les présidents Alpha Condé, Ali Bongo Odimba et Macky Sall ont eu droit à la même visite de travail. Selon nos sources, la liste d’attente des demandes de rendez-vous des dirigeants africains avec François Hollande est très longue. Cette même source nous apprend que jamais il n’y a eu autant de demandes en si peu de temps d’exercice du pouvoir d’un nouveau président français.
A l’inverse, cela confirme bien que François Hollande est, lui-même, un président fréquentable. Quant à savoir ce qui fait courir les dirigeants africains en France, on pourrait penser que le nouveau locataire de l’Elysée est disponible pour les recevoir et qu’il est véritablement à leur écoute et prêt à répondre à leurs nombreuses sollicitations. Ce que ne faisait peut-être pas son prédécesseur. Autrement, quel serait l’intérêt d’effectuer un si long déplacement sur les bords de la Seine ? Ce n’est certainement pas pour venir faire du tourisme en France.
Clément Yao