Mal gouvernance, gestion opaque des ressources : Le sondage qui enfonce le gouvernement

Le pays est à la croisée des chemins, depuis l’avènement de Ouattara à sa tête. Les Ivoiriens broient du noir au quotidien. L’on assiste à une gestion approximative et désorganisée du pouvoir. Pis, les ressources de l’Etat sont gérées de façon opaque et scandaleuse. L’opinion nationale et internationale ignore combien gagnent depuis l’arrivée d’Ouattara au pouvoir en avril 2011, les régies financières. Cette tare a été confirmée par un sondage d’opinion effectué par les fonctionnaires de l’Administration ivoirienne effectué dans 18 communes de cinq régions de la Côte d’Ivoire et rendu public hier jeudi 19 juillet à l’hôtel du District au Plateau. Pourtant, du temps du président Laurent Gbagbo, c’est régulièrement que le Trésor public, la Douane, les Impôts rendaient publiques leurs performances. Et on assistait à une saine émulation entre ces différentes régies. Aujourd’hui, c’est le silence total sur ce que génèrent ces régies avec le régime Ouattara. Interrogés par un cabinet de sondage du 25 au 31 mai 2012, les fonctionnaires ivoiriens, ont dénoncé le manque criard d’information sur ces ressources produites par ces trois régies citée plus haut. Dans ce sondage commandé par le Wanep-Ci (Réseau ouest-africain pour l’édification de la paix) et financé par le Fonds des nations unies pour la démocratie (Fnud), il ressort que 71,9% des fonctionnaires et agents de l’Etat ignorent totalement ce que rapportent les Impôts dans les caisses de l’Etat. De plus, dans ce sondage, ce sont les femmes qui partagent fortement cette opinion avec 81,76%. 72,3% des agents et fonctionnaires de l’Etat déclarent également ne savoir ce que rapportent les Douanes dans les caisses de l’Etat. Cette gestion opaque des ressources générées par ces régies financières, par les fonctionnaires et agents de l’Etat eux-mêmes, montrent bien que le pouvoir actuel est englué dans une mal gouvernance et une gabegie à nulle autre pareille. Pis, 71,6% des fonctionnaires et agents de l’Etat sont médusés de ne pas savoir ce que le café et le cacao font entrer dans les caisses de l’Etat ivoirien. Pour enfoncer le clou, parmi cette proportion majoritaire, au niveau des tendances politiques, 81,4% de ces personnes n’ont pas de parti politique. Au niveau de la bonne gestion des ressources de l’Etat au bénéfice de tous, 36,5% des personnes interrogées révèlent que les ressources étatiques ne sont pas bien gérées.
Augmentation de la pauvreté et du chômage.
Cela s’explique selon eux, par l’augmentation de la pauvreté et du chômage. Les fonctionnaires et agents de l’Etat, sont conscients de l’ampleur de la corruption dans l’administration ivoirienne. C’est pourquoi, 91, 1% d’entre eux, soutiennent que la corruption est un véritable fléau dans notre administration. Surtout avec l’arrivée de Ouattara au pouvoir. Ces personnes interrogées poursuivent pour dire que les biens publics sont utilisés à des fins personnelles (39,4%). A ce niveau, 89% des interrogés, déclarent que les véhicules de l’Etat sont utilisés à des fins personnelles. Ce qui n’est pas faux. A la faveur de la crise postélectorale, les militants du Rdr et les Frci ont gardé par devers eux et emporté dans le Nord, des centaines de véhicules administratifs. Dans cette proportion, les femmes sont les plus nombreuses à le penser (49,5%). Depuis l’avènement du nouveau régime, seulement 43,5% des fonctionnaires et agents de l’Etat estiment que leurs conditions de travail ont été améliorées. Le sondage a également abordé la question de la réconciliation nationale. Les personnes interrogées, assomment le régime actuel. Qui est arrivé aux affaires, dans le sang et les tueries massives. 66,8% des Ivoiriens sont d’avis que les populations sont divisées. Et tenez-vous bien, 70,9% d’entre elles sont issues du Pdci, parti pourtant allié de Ouattara. 75,1% des interrogés déclarent appartenir au Fpi, parti du président Laurent Gbagbo. Déporté et détenu injustement à la Cpi en Hollande, ses partisans et proches sont pourchassés, arrêtés, réprimés, enlevés, torturés, extradés et tués dans l’indifférence totale. Dans les localités qui dénoncent cette division, on enregistre 86, 1% à Man, 75,2% à Yopougon et 70,7% à Abobo. La Commission dialogue, vérité et réconciliation (Cdvr) est relativement capable pour 62,1% des Ivoiriens, de réconcilier les populations. Les Krou (33,5%) et le Fpi (34,3%) sont pessimistes quant aux chances de la Cdvr de réconcilier les Ivoiriens. A juste titre d’ailleurs, parce que la composition de cette commission pose problème. D’ailleurs, 43,6% des interrogés estiment que la Cdvr est beaucoup trop partiale. A preuve, le président de cette commission, Charles Konan Banny, est celui-là même, Premier ministre imposé par la France et la communauté au Président Gbagbo en 2005, l’a combattu pendant deux ans. Ce sondage est un véritable camouflet et un désaveu cinglant pour Ouattara qui patauge dans la boue quant à la gestion du pouvoir. Le Directeur du cabinet qui a réalisé ce sondage, souligne qu’il est fiable. Parce que du seuil de 95% avec une marge d’erreur acceptée de 3%. Il a été réalisé sur un échantillon de 2000 personnes (1000 au niveau de la gouvernance et 1000 autres pour la réconciliation). «Nous avons pour le dépouillement des questionnaires, eu recours au logiciel statistique Epi-Info reconnu dans le monde entier et le Spss, puissant logiciel américain pour analyser les données. Ce sont des logiciels de dernière génération. En outre, l’interprétation et l’analyse des résultats ont été fondées sur deux outils statistiques puissants que sont, le test d’indépendance du Khi deux et le test d’ajustement du Khi deux», a expliqué M. Traoré Lassana. Une précision de taille, qui va rabattre le caquet aux tenants du pouvoir coutumiers de la manipulation. Fabrice Tété