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Politique Publié le vendredi 17 août 2012 | L’intelligent d’Abidjan

Interview/ Koné Abdoulaye (Président du Conseil général d’Odienné) fait des aveux : ‘‘Laurent Gbagbo qu’on n’a jamais aimé nous a donné quatre départements’’

Du samedi 28 au dimanche 29 juillet dernier, une délégation du RDR conduite par le président du Conseil général d’Odienné a effectué une mission de mobilisation dans la région du Hambol. Au terme de celle-ci, M. Abdoulaye Koné a fait le point au Ran hôtel de Bouaké. Le chef de la délégation a expliqué pourquoi le RDR se mobilise pour que l’ex-président ivoirien soit jugé et condamné à La Haye. Toutefois, il a reconnu quelques mérites à Laurent Gbagbo pour avoir permis à Odienné d’obtenir quatre départements.

Vous avez effectué une tournée d’information et de mobilisation des militants du Rdr dans la région du Hambol. Quelles sont les leçons que vous tirez de cette rencontre avec les militants ?
Je voudrais d’abord rappeler les thèmes de notre mission qui devraient donner un message à la population du Hambol. Et ce message avait trois volets. Le premier volet concernait la réconciliation. Partout où nous sommes passés, nous avons prôné la réconciliation. Nous avons dit que la devise du Rdr, c’est « vivre ensemble ». On ne peut pas avoir une telle devise et puis ne pas s’inscrire dans le processus de réconciliation. Nous avons rappelé toutes les actions qui ont été menées par le président de la République en vue de réconcilier les Ivoiriens. Il a demandé au Fpi de venir au gouvernement. Chose qui a été refusée. Il a créé la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation. Jusqu’à présent, le Fpi n’y participe pas. Il a créé le cadre de concertation gouvernement-opposition, le Fpi s’est mis en marge de ce cadre. Il a demandé au Fpi de participer aux législatives, il a refusé. Mieux, ils ont jusqu’à présent refusé la main tendue du président de la République. Malgré ça, le président ne se décourage pas. Il demande toujours à ce que les Ivoiriens se réconcilient. Le second volet de notre message avait trait à la date du 13 août (Ndrl : date reportée sine die). A cette date, il va se passer quelque chose de très important pour la Côte d’Ivoire. Soit on infime ou on confirme les charges qui pèsent contre l’ancien président Laurent Gbagbo. Comme ici, nous entendons ses partisans dire que Laurent Gbagbo est innocent, nous rappelons quand même que la crise postélectorale qui est de son fait a occasionné trois mille (3000) morts. Ces personnes ne sont pas mortes dans leur lit. Ce sont des personnes qu’on a abattues froidement. On ne peut être à la base de la mort de 3000 personnes et se prévaloir d’une quelconque innocence. Nous sommes allés dire aux parents de se mobiliser comme le font les partisans de Gbagbo et attendre le mot d’ordre du parti pour que le monde entier sache ce que Laurent Gbagbo a occasionné comme tueries en Côte d’Ivoire. Le troisième volet avait trait aux perspectives. Vous savez les conditions dans lesquelles le président a pris le pouvoir. Il n’y a qu’un an qu’il est là. Certains ont l’impression qu’il est là il y a plus de cinq ans. D’où une certaine impatience qui s’exprime. Alors, nous disons que le président Ouattara est un homme de parole. Pendant la campagne présidentielle, il a parcouru l’ensemble de la Côte d’Ivoire avec un programme chiffré. Nous sommes venus rassurer les parents que le président Ouattara tiendra ses promesses. Qu’ils ne soient pas gagnés par le découragement. Et qu’ils ne se disent pas que rien n’est fait. Tout ce qui a été promis sera réalisé. Disons aussi que le président Alassane Dramane Ouattara est un homme béni de Dieu. Parce qu’il est à la base de l’inscription de notre pays au PPTE et il est à la fin du point d’achèvement qui nous permet aujourd’hui d’avoir des ressources importantes qui doivent être consacrées au développement de notre pays. Donc ce sont ces trois messages que nous sommes venus lancer. Après quoi, nous avons donné la parole aux populations qui ont exprimé des préoccupations liées aux coûts de dédouanement des motos achetées depuis plusieurs années jugés exorbitants. L’autre préoccupation est liée au prix d’achat de l’anacarde. Ils ont estimé que le prix est très bas et que le président ne fait rien pour remédier à ça. Surtout que ce sont les seules ressources qu’ils ont dans les zones ex-Cno. Ce sont ces messages que nous avons livrés à nos parents.

Comment avez-vous jugé l’importance de cette mission étendue sur tout l’ensemble du territoire national à l’attention des populations et des militants ?
Cette préoccupation a été rappelée par un sage à Dabakala. Qui a dit que nous avons trop attendu longtemps avant de venir les voir. Parce qu’après la crise postélectorale et l’investiture du président de la République, personne au niveau de la direction du parti n’est venu les voir pour leur expliquer quoi que ce soit. Donc ils avaient soif d’informations de la part des responsables au plus haut niveau du parti. Ils ont salué l’initiative prise par le parti et ont souhaité que ces initiatives soient fréquentes afin qu’ils soient au même diapason de l’information que tout le monde. Car s’il n’y a pas d’explication, il y aura de l’intoxication. Et moi j’adhère à l’idée que de manière périodique, le parti puisse envoyer des missions à l’intérieur du pays.

A Niakara, une personne a souhaité la dissolution pure et simple du Fpi dont les militants continuent de narguer et de revendiquer la victoire de leur candidat Laurent Gbagbo. Pour vous qui êtes proche du président de la République, en démocrate, comment perçoit-il cette façon de se comporter des militants du Fpi ?
Le président est un homme tolérant et de paix. Ce n’est pas seulement à Niakara. Dans certaines localités, des militants ont souhaité que nous demandions au président de suspendre les activités du Fpi tant que ce parti ne reconnaîtra pas son élection et qu’il est le seul président de la République. Parce que les gens s’expriment comme si Alassane Ouattara n’était pas le président de la République et que Gbagbo était le vainqueur des élections. De mon humble avis, le président, étant un démocrate ne voudra pas suspendre le Fpi. Mais en même temps, il faut qu’à un moment donné, qu’on ne permette pas que des gens racontent n’importe quoi. Des gens qui sont auteurs de barbaries, de tueries se permettent de narguer les victimes. C’est offusquant. Le Fpi doit comprendre qu’à un moment donné, il faut mettre balle à terre. Il faut qu’ils comprennent qu’ils ont fait trop de torts aux Ivoiriens et que ça ne peut pas continuer ainsi.

Comment appréhendez- vous la date prochaine d’infirmation ou de confirmation des charges qui pèsent contre Laurent Gbagbo. Est-ce qu’il n’y aura pas de clash entre le RHDP et le Fpi qui entend manifester pour montrer qu’ils sont les plus nombreux ?
Non, il ne peut avoir de clash. Sauf si nos frères du Fpi souhaitent qu’il y ait clash. Nous voulons montrer au monde entier, tout ce que Laurent Gbagbo a fait dans ce pays. Il y a eu plus de 3000 morts. Des personnes ont été brûlées vives. On a connu l’article 125. Avec du pétrole et une boîte d’allumettes pour calciner des gens. Et les images existent. Et pour ça, il faut que justice soit rendue aux victimes. Maintenant, si les partisans de Laurent Gbagbo veulent sortir, les partisans du RDR sortiront aussi. Je souhaite qu’il n’y ait pas d’affrontements entre les militants du FPI et du RDR.

Vous êtes président du conseil général d’Odienné, région fidèle au Rdr. Et vous bénéficiez de deux chefs-lieux de département. Comment avez-vous apprécié le geste du président de la République ?
Je vais vous donner des statistiques de la région du Denguélé qui était un seul département. Odienné fait 20.000 Km2. Si vous prenez le premier village de ce département qui est Djétadougou et le dernier village dans la sous-préfecture de Gbiha, vous parcourez 250 Km de route. C’est comme on quitte Abidjan pour Yamoussoukro. Combien de départements y a-t-il entre ces deux villes ? Et même de Yamoussoukro à Bouaké, il y a plusieurs départements que l’on traverse. Donc c’était un département qui était ingérable parce que trop vaste. On ne peut pas ne pas développer une région parce qu’elle n’est pas peuplée. Mais pour la confidence, il y a plus d’un million d’Odiénnékas qui vivent à l’extérieur de leur région parce qu’elle n’y a pas d’activités de développement. Je suis certain que s’il y a des activités de développement qui se passent dans cette zone, beaucoup quitteront le sud pour y retourner. Donc qu’on ne dise pas qu’on a donné beaucoup de départements à Odiénné. Gbagbo qu’on n’a jamais aimé a donné quatre départements. Dont Madinani, Minignan, Samatiguila. Il a donné Kagnasso. Ce n’était pas une affaire de neveu. Les gens ont compris que pour cette région, il faut un plan spécial. Parce que c’est une région qui est vraiment vaste et en retard. Il faut lui donner un coup de pouce pour qu’elle soit au niveau de développement que les autres villes de Côte d’Ivoire. Je crois que c’est dans cet esprit-là que les différents présidents ont compris qu’il faut diviser cet ancien département en plusieurs pour amorcer son développement.
Réalisée à Bouaké par Bosco de Paré
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