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Politique Publié le lundi 3 septembre 2012 | Nord-Sud

Appels à la déstabilisation, réconciliation : Faut-il suspendre le Fpi ?

Face à la vague de violences qui secoue le pays depuis plus d’un mois, de nombreuses voix s’élèvent pour demander la suspension pure et simple du Front populaire ivoirien, suspecté d’être l’instigateur des attaques contre l’armée ivoirienne.

Les partisans de Laurent Gbagbo, notamment les cadres et militants du Front populaire ivoirien (Fpi), jouent gros. A raison, ils sont accusés d’être à la manœuvre dans les attaques de ces derniers jours contre les positions des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci), de la gendarmerie et de la police nationale. Si les applaudissements par lesquels ils saluaient ces actions subversives avaient laissé penser qu’ils en sont les instigateurs, les enquêtes de la gendarmerie et de la police, ont fini par lever des doutes. Surtout après l’inculpation du secrétaire général par intérim du parti frontiste, Laurent Akoun. Et, au-delà de l’interpellation et de l’incarcération de ses cadres et de ses militants, le débat, aujourd’hui, porte sur la suspension des activités du Fpi. «Entre les libertés démocratiques et la stabilité du pays, il faut opérer un choix», font remarquer les partisans d’une suspension des activités du Fpi, se fondant notamment sur la traque puis l’interdiction des partis socialistes et communistes aux Etats-Unis. «Autour des années 1919, les Américains ont mené une lutte sans merci contre les membres du parti socialiste qui étaient opposés à la Première Guerre mondiale et au service militaire», raconte Albéric A., cadre du Pdci. «Normalement, les auteurs d’atteinte à la sûreté de l’Etat sont passibles d’une peine d’emprisonnement à vie. S’il est établi que c’est le Fpi qui est à la base de ces actes, il faut sérieusement discuter de la question de la dissolution de ce parti parce que trop, c’est trop», propose donc notre interlocuteur.

C’est sur les campus et dans les cités universitaires que les frontistes ont commencé à introduire le virus de la violence. Dans un exercice d’embrigadement, ces pédagogues-démagogues, ont savamment inculqué les notions de violence aux étudiants. Avant même qu’ils aient l’opportunité de porter sur les fonts baptismaux leur formation politique, ils avaient déjà investi le terrain par la violence. «Ce sont eux qui poussaient les jeunes gens à l’université, à manifester contre le président Félix Houphouet-Boigny, allant jusqu’à proférer des injures contre le ‘’Vieux’’», se remémore un ancien ministre issu du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci). «Ils ont tellement embrigadé les jeunes gens qu’ils n’hésitaient pas à se violenter entre eux. Souvenez-vous de l’assassinat de Thierry Zébié. Il a été tué parce que les jeunes gens de la Fesci, manipulés par nos amis du Fpi, étaient persuadés qu’il était à la solde du Pdci», renchérit le cadre du vieux parti qui pense que c’est le même syndrome qui se manifeste aujourd’hui.

Mais, il n’y a pas que les terrains scolaire et universitaire. «Après la marche du 18 février (1992, ndlr) au cours de laquelle il y a eu beaucoup de casses, ils ont remis le couvert en 1995 avec le boycott actif qui a vu plusieurs Baoulés tués dans les régions que le parti de M. Gbagbo considérait comme son bastion», ajoute-t-il. Tout en regrettant que les Ivoiriens ne se soient pas levés pour condamner «la dérive du Fpi». «Sans doute que si on l’avait fait, on n’aurait pas connu le coup d’Etat de 1999 qui est survenu comme l’ouverture de la boîte de Pandore. Il n’y aurait pas eu le charnier de Yopougon, les escadrons de la mort, la répression de la marche de l’opposition en mars 2004 ou encore les morts de la crise postélectorale». D’où viennent alors qu’on attribue au leader de ce parti, le qualificatif de père de la démocratie ivoirienne. «Voyez-vous, dans notre pays, il est très facile de s’autoproclamer untel. Je suis sûr que si vous donnez l’occasion, ils vont se présenter comme les vrais pères de l’indépendance de la Côte d’Ivoire. Depuis qu’ils ont fait leur irruption sur la scène politique, on ne connaît que la violence et, curieusement vous leur accordez du crédit quand ils s’autoproclament père de ceci ou de cela», ironise sur un ton énervé, toujours sous le sceau de l’anonymat, l’ancien ministre.

Marc Dossa
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