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Art et Culture Publié le mardi 4 septembre 2012 | Nord-Sud

Prise en charge médicale : Les artistes n’ont plus d’hôpital


Un hôpital pour les artistes, quelle noble initiative ! L’idée était belle. Trop belle même. Et pourtant ! La mort en cascade des artistes en 2008 et 2009 avait fait germer une idée géniale : celle de mettre à la disposition des créateurs un hôpital. Situé à la Riviera Palmeraie, le centre de santé a été baptisé du nom de Joëlle C., décédée le 14 février 2008. L’objectif de l’administrateur provisoire du Bureau ivoirien du droit d’auteur (Burida) d’alors, Armand Obou, ressemblait plus à un coup de pub, qu’à une réelle volonté de prendre en charge médicalement les sociétaires. Résultat : le centre de santé n’a reçu aucun patient du monde de la culture. Les raisons évoquées : l’éloignement du site du centre ville et l’accès véritable aux soins. « Les artistes n’y sont jamais allés parce que c’était éloigné et on ne soignait pas là-bas. C’était juste pour les premiers soins», relate Fadal Dey, artiste-chanteur reggae qui estime que c’était juste pour émouvoir les créateurs. Et un artiste-comédien de renchérir : « C’est comme si on allait à la clinique du quartier. Et on payait plus cher en taxi. Les médicaments n’étaient pas gratuits». C’est alors que la maison transformée en hôpital va être délaissée au profit d’une autre. Celle-là plus proche (c’est selon). Car se trouvant à proximité du siège du Burida, aux Deux-Plateaux, Vallon. Elle est louée à 600.000 FCFA par mois. Mais le hic, elle n’a jamais ouvert ses portes. « Il n’a jamais fonctionné parce qu’il n’y avait pas d’électricité et d’eau », informe Serge Akpatou, directeur des affaires juridiques et des stratégies de développement de la maison des artistes. Pis, le mal est plus profond. C’est même une arnaque, selon M. Akpatou. « Lorsque le bâtiment a été loué, dans la précipitation, l’état des lieux n’a pas été réalisé. Il a été constaté plus tard que toute la tuyauterie devait être refaite et il n’y avait pas d’électricité. Le contrat de bail étant conclu, il a été cumulé des arriérés de loyer », s’indigne-t-il. Et de s’empresser de relever que c’est ce qui a fait abandonner le projet avec une dette de 8.250.000 F. « Nous avons mis fin au bail en septembre 2011. Entre-temps, le Burida devait aussi 3.150.000 F au propriétaire de la villa de la Riviera », explique l’homme de droit qui croît que les responsables avaient mis la charrue avant les bœufs. De son avis, cette deuxième fermeture est provisoire. Mais, à la vérité, l’idée d’une future réouverture du centre de soin s’éloigne même de la vision des artistes et de celle du ministre de la Culture et de la francophonie, tutelle du Burida. Tous les créateurs interrogés sur la question, ne veulent plus d’hôpital qui leur est consacré. « On peut contacter une maison d’assurance et créer une mutuelle avec seulement 50 millions. Ce qui permettra à l’artiste de se faire soigner avec sa famille à moindre coût », propose un chanteur zouglou. Pour l’auteur de ‘’Adja’’, Fadal Dey, l’essentiel est de payer les droits d’auteurs. « Si nous recevons l’argent qui nous revient, nous n’avons pas besoin de faire la courbette devant qui que ce soit pour nous faire soigner », se convainc-il. Il est persuadé que des soins gratuits n’existent pas. Pour le ministre de la Culture et de la francophonie, Maurice Bandaman, qui était l’invité du groupement des éditeurs de presse de Côte d’Ivoire (Gepci), il n’est nullement pas question de rééditer cette expérience malheureuse. « Nous luttons pour que chaque artiste reçoive ses droits d’auteur. Si c’est le cas, il est libre d’aller se faire soigner dans n’importe quel hôpital s’il le veut », a-t-il répondu à la question de savoir ce qu’il compte faire pour les artistes en cas de maladie.


Sanou A.
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