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Politique Publié le mardi 18 septembre 2012 | Nord-Sud

Déstabilisation du régime Ouattara: La guerre de 77 jours essoufflée

Depuis que certains cadres pro-Gbagbo ont été mis aux arrêts, on observe une accalmie sur le terrain. Les attaques contre les Forces républicaines de Côte d’Ivoire se sont estompées.


La coïncidence est troublante. Depuis la mise aux arrêts d’Alphonse Douaty, le 18 août à Abidjan puis de Justin Katinan, le 24 août dernier, à Accra, les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) respirent mieux. Elles qui étaient depuis le 5 août sous les feux nourris des mercenaires et autres miliciens à la solde du clan Gbagbo. Le dernier raid meurtrier auquel elles ont dû faire face remonte au 25 août. Plus de deux semaines de calme qui sont loin d’être forcément une pause voulue par les assaillants ou un découragement de ceux-ci. Dans le milieu des partisans de Gbagbo, l’on fait état d’une guerre de 77 jours à compter du 5 août 2012 pour libérer la Côte d’Ivoire. De sources militaire et policière, l’accalmie dans cette guerre imposée aux forces régulières ivoiriennes est liée à l’arrestation de ces deux barons de l’ancien régime. «Selon ce que certains de leurs complices, arrêtés, ont craché, cette guerre prophétique ne devait s’achever qu’aux alentours du 22 octobre. S’ils se sont un peu calmés, c’est sans doute parce qu’un élément de leur dispositif a été neutralisé», fait remarquer un commandant des Frci, joint hier, au téléphone. Manifestement, cet officier, n’a pas tort. Selon d’autres sources contactées, hier, au-delà de l’essoufflement, le calme s’explique surtout par l’arrestation de Justin Katinan Koné. Il serait, en tant que porte-parole autoproclamé de Laurent Gbagbo, celui qui est chargé de gérer les fonds de la guerre. C’est lui qui décaisse l’argent pour l’entretien des combattants sur le terrain.

L’argent, le nerf de la guerre
«Or sans argent, ces assaillants, au nombre desquels de nombreux Libériens, ne peuvent accepter de combattre, étant entendu que pour l’armement élémentaire, ils comptaient s’en procurer en attaquant certaines de nos bases», renchérit l’officier des Frci qui nous a parlé hors micro. «Il n’est pas à écarter que le voyage de Katinan (Justin Katinan Koné, ndlr) en Afrique du Sud, soit motivé par une commande d’armements plus importants. Dès lors qu’il n’est plus libre de ses mouvements, le trafic en lui-même peut s’en trouver affecté», ajoute notre source. Mais, il n’y a pas que Justin Katinan Koné. L’ancien ministre, Alphonse Douaty, numéro 3 du Front populaire ivoirien (Fpi) jouerait un rôle non négligeable dans le dispositif des déstabilisateurs. «C’est lui qui servait de lien entre Katinan (Katinan Koné, ndlr) et les combattants. Avec son apparence d’homme sans histoire, il devait faire l’affaire. Vu que des cadres tels qu’Amani N’Guessan et Akoun, apparaissent plutôt comme des va-t-en-guerre, ils n’ont pas voulu prendre trop de risques en jouant ce rôle d’intermédiaire. Mais, dans le dispositif, ils ont leur place. Ils sont chargés de faire de la diversion, en durcissant leurs discours, en accablant le pouvoir et les Frci. Ils ne sont pas seuls dans ce rôle. C’est pourquoi nous sommes obligés de surveiller les éléments du puzzle parce que parmi les irréductibles du clan, les gens sont dans la logique de la poursuite de cette guerre. Selon eux, c’est une guerre pour la libération spirituelle du pays», ajoute pour sa part, un lieutenant de police, tout aussi bien informé sur ce dossier.

Le renforcement de la force de frappe
Les soucis pécuniaires liés à l’arrestation du financier Justin Katinan Koné ne seraient pourtant pas les seules raisons du ‘’repli stratégique’’ des pro-Gbagbo. Face à la détermination des autorités ivoiriennes de mieux organiser les troupes, les déstabilisateurs, selon toute vraisemblance, ont eux aussi décidé de changer de fusil d’épaule. «Quand vous (parlant de Nord-Sud Quotidien du 3 septembre dernier) avez annoncé l’arrivée d’hélicoptères de combat, la plupart des mercenaires, déjà en déroute, ont préféré se terrer en fuyant vers les pays voisins. Ceux qui connaissent la frappe de feu d’un hélicoptère de combat vont renoncer pendant un bon moment mais, il n’est pas à écarter que les plus téméraires reviennent poursuivre la mission divine», décrypte le lieutenant de police. Pour expliquer le repli des combattants pro-Gbagbo, on pourrait aussi évoquer la démarche de certains chefs traditionnels qui menacent de dénoncer les complices des mercenaires. «A défaut de soutiens, le silence de ces autorités donnaient à la plupart des jeunes dans les régions une sorte de couverture qu’ils exploitaient pour donner de sérieux coups de main aux assaillants», est persuadé l’officier de police. Un secret de Polichinelle. Car, au-delà des chefs, de plus en plus de personnes, dans les villages, ont décidé de se démarquer des projets obscurs. Tout ceci explique donc cela.


Marc Dossa
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