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Art et Culture Publié le mercredi 19 septembre 2012 | Nord-Sud

Nouveaux salaires des journalistes : Fin septembre : ça coince !

© Nord-Sud Par DR
Renforcement de la collaboration CNP /FSDP: le président Raphaël Lakpé chez Mme N’Guessan Bernise
Lundi 23 juillet 2012. Abidjan. Siège du Fonds de Soutien et de Développement de la Presse (FSDP), au 11ème étage de l’Immeuble Postel 2001, au Plateau. Le nouveau Président du Conseil National de la Presse, Raphael Lakpé et ses conseillers sont reçus par la Directrice générale, Mme N’Guessan Bernise
Le communiqué final des états généraux de la presse est clair : le professionnalisme des journaux ivoiriens passera par de bonnes conditions sociales et salariales des rédacteurs. Mais l’application totale de la convention collective coince encore.


Les journalistes ivoiriens seront-ils payés un jour à la convention collective annexe de la presse signée le mardi 12 février 2008 ? Quatre ans après la signature de ce document important entre le secrétaire général du Syndicat national de la presse privée de Côte d’Ivoire (Synappci), Guillaume Gbato, et l’ex-président du Groupement des éditeurs de presse de Côte d‘Ivoire (Gepci), Denis Kah Zion,rien n’est encore sûr. Le texte comprend, entre autres, le montant du salaire établi en fonction de la valeur du point d’indice qui passe de 1700 à 1900 FCFA. Les échelons oscillent entre 50 (pour les professionnels de la presse), 100 (pour les journalistes) et 330 (article 9). Pour avoir le salaire net d’un employé d’une rédaction, on multiplie le point par l’échelon. Le mode de recrutement des journalistes (article 4) qui, en plus des qualifications académiques et professionnelles, est attesté par la délivrance de la Carte d’identité de journaliste professionnel et de professionnel de la communication (Cijp). Les montants des indemnités de transport (25.000 pour Abidjan) et de logement (13% du salaire) (articles 12 et 14), des prestations maladies (lunettes et montures) (articles 15 et 16) sont à la charge de l’employeur à hauteur de 80% et 60%, et plafonnés à 200.000 F tous les deux ans. Le profil de carrière (article 10) et les stages de formation professionnelle sont pris en compte par l’entreprise. Par ailleurs, les journalistes aspirants (stagiaire) devraient recevoir une prime mensuelle de stage de 100.000 F. Une avancée considérable qui, si elle était appliquée, pourrait permettre de professionnaliser le secteur.

Dialogue de sourds

De négociation en négociation, un compromis avait permis aux patrons de presse d’obtenir l’application, jusqu’au 31 août 2012, du point 1400 (140.000 pour les journalistes). Après cette date, le Gepci avait promis verser aux rédacteurs des salaires respectant la valeur admise (1900). Mais, c’est avec surprise que le monde des médias a quitté les états généraux de la presse les 30 et 31 août 2012, à Yamoussoukro, avec un autre rendez-vous en septembre pour négocier un nouvel accord. Le 13 septembre donc, il a été convenu suite à une médiation du Cnp que : « La valeur du point est fixée à 1400 F pour la période allant de fin septembre 2012 à décembre 2012 ». Soit un prolongement de deux mois de l’ancien accord. La valeur du point est fixée à 1700 F à partir de janvier 2013 jusqu’à décembre 2013. C’est seulement à partir de janvier 2014, qu’aura lieu l’application intégrale de la convention collective (1900). C’est-à-dire six ans après la signature de la mesure. Le président du Gepci, Amédée Assi, pense que ce sont des propositions faites par le Cnp qui doivent être relayées à sa base. « En venant (à la rencontre avec le Cnp le 13 septembre: ndlr), j’avais des consignes. A savoir une application progressive de la convention collective. C’est-à-dire les points 1600 en 2013, 1700 en 2014, 1800 en 2015 et 1900 en 2016 », a-t-il expliqué. Selon lui, c’est avec les autres patrons de presse qu’une décision définitive sera arrêtée. Pour le secrétaire général du Synappci, Guillaume Gbato, c’est une fuite en avant de la part des patrons. Il estime que l’organe de régulation doit prendre ses responsabilités. «C’est le Cnp qui nous a informés des nouvelles dispositions. Il doit faire son travail », a-t-il réagi. Si le Cnp avait fait ce qu’il devait, plusieurs entreprises seraient fermées à ce jour ». Un autre problème concerne la vérification de la mise en œuvre des décisions. Pour les patrons, comme pour les syndicalistes, c’est à l’organe dirigé par Raphaël Lakpé qu’il revient de contrôler l’application au sein des rédactions. « Le Cnp a les prérogatives pour le faire », soutient Guillaume Gbato. Pourtant, le chef du Gepci croit que le rôle de régulation, « c’est de veiller à ce que ce qui a été convenu soit appliqué». «Il faut toujours procéder par négociation », conseille-t-il. Parallèlement à cela, le journaliste ivoirien traîne ‘’sa plume de misère’’ au gré du plus offrant. Vous avez dit presse professionnelle !

Que peut le Cnp ?

Selon la loi n° 2004-643 du 14 décembre 2004 portant régime juridique de la presse, le Conseil national de la presse (Cnp) est une autorité administrative indépendante chargée de veiller au respect par les entreprises de presse et les journalistes des obligations prévues par la présente loi. A ce titre, il dispose d’un pouvoir disciplinaire. Médiateur entre le Groupement des éditeurs de presse (Gepci) et le Syndicat national de la presse privée (Synappci) pour l’application de la convention collective des journalistes, son rôle est apprécié différemment qu’on soit du côté des employés ou des employeurs. Pour Guillaume Gbato, secrétaire général du Synappci, l’organe de régulation doit faire appliquer la loi. Chose qui, dans le cas particulier de la non-application de la convention collective, rime avec la fermeture pure et simple de l’entreprise en faute. Par contre, les patrons croient que le Cnp a pour rôle d’engager des pourparlers entre les deux parties jusqu’à trouver un consensus. S’il s’avère que la structure ne respecte pas les mesures admises, le Gepci soutient que le Cnp doit d’abord avertir, puis blâmer, ensuite fixer des sanctions pécuniaires avant de suspendre l’activité de l’entreprise, comme indiqué dans l’article 47 de la loi de 2004.

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