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Société Publié le mardi 25 septembre 2012 | Notre Voie

Liberté de la presse embastillée : Pourquoi la Rti a censuré «Le Club de la Presse»

© Notre Voie Par Prisca
Passation des charges à la RTI : Brou Aka Pascal passe le flambeau au nouveau Directeur général, Aka Sayé Lazare
Mardi 2 aout 2011. Abidjan. Maison de la télévision, à Cocody. Cérémonie de passation des charges entre Brou Aka Pascal et le nouveau Directeur général, Aka Sayé Lazare
Il fallait forcément s’attendre à ce que cela arrive un jour, vu la frilosité avec laquelle le pouvoir Ouattara s’illustre au quotidien quant à la liberté d’expression et de la presse en Côte d’Ivoire. «Le Club de la Presse», l’émission-débat hebdomadaire diffusée tous les dimanches, à 18 h locales, sur Rti 1 sous la houlette du journaliste Emmanuel Gratté Lavry, vient d’essuyer sa première censure, le dimanche 23 septembre 2012, par la direction générale de la chaîne publique tenue par Aka Sayé Lazare.

Alors que les quelque téléspectateurs que cette chaîne compte désormais avaient pris rendez-vous devant leur petit écran ou poste d’Internet, ils ont été désagréablement surpris par une bande-annonce. Elle notifiait en effet que l’émission ne serait pas diffusée, en raison d’un «problème technique». Et pourtant, l’enregistrement de cette émission s’était déroulé sans le moindre couac, deux jours auparavant comme d’habitude, le vendredi 21 septembre, à 15 h.

Sur le plateau des débats étaient en scène ce jour, Tiémoko Assalé de l’hebdomadaire satirique indépendant L’Eléphant Déchaîné, Saint-Claver Oulah du quotidien de l’opposition Le Nouveau Courrier, Eddie Péhé du quotidien pro-Ouattara Le Nouveau Réveil, Dr Célestin Gnonzion, enseignant-chercheur à l’Université Félix-Houphouët Boigny de Cocody sur l’éthique et la déontologie de la presse. Avec au menu, le bilan des 10 ans de la rébellion du Nord aujourd’hui parachutée au pouvoir par la France et l’Onuci, la levée de la suspension récemment de tous les Journaux Victimes du 11 avril (Jv11), les «Bleus» d’opposition pro-Gbagbo comme on les désigne communément et la consommation de la drogue à l’école, entre autres sujets abordés.

Selon des indiscrétions, la profondeur des réflexions de la majorité des journalistes-débatteurs ont été sans pitié pour le pouvoir-Ouattara. Par conséquent ceci pourrait expliquer cela. «Eddie Péhé n’avait pas d’arguments solides pour défendre valablement le pouvoir devant l’aisance de ses contradicteurs, soutenant par exemple que la Commission d’enquête mise en place par le chef de l’Etat pour situer les responsabilités sur la rébellion du Nord est vouée à l’échec parce que ses ex-chefs occupent aujourd’hui une place de choix dans les dispositifs militaires et les institutions de la République. En outre, les journalistes de l’opposition ont rappelé les révélations d’Ibrahim Coulibaly, peu avant son assassinat, qui rendait hommage au président burkinabé, Blaise Compaoré, pour avoir accordé gîte et couvert, à lui et aux autres déserteurs de l’armée ivoirienne avant la mise en œuvre de la rébellion, le 19 septembre 2002. Sur la situation de l’école, les invités ont vertement fait observer qu’on n’a plus besoin d’y interdire l’usage de la drogue et prôner l’excellence, étend entendu que des expériences en Côte d’Ivoire, rien qu’en prenant les armes à partir des maquis, on peut accéder aux plus hautes fonctions de la République. D’autres vérités, comme celles dites par Koné Zackaria, commandant de la police militaire, à Séguela où il avouait en public au début de leur mouvement que c’est pour la cause de l’actuel Chef de l’Etat que les rebelles ivoiriens ont pris les armes et que c’est lui qui achetait leurs armes de guerre, ont été rappelées sur le plateau.

Voilà ce triste passé putschiste et sanglant, selon nos sources, que le pouvoir n’a pas voulu que la télévision nationale rappelle au peuple du monde. Cette mesure de censure procède également de la volonté d’Aka Sayé Lazare de sauver son poste sérieusement menacé par un de ses adjoints, Ahmadou Bakayoko, ancien sociétaire de Canal Overseas-Africa en charge du développement des chaînes, du divertissement et du développement des ressources humaines de Rti.

Schadé Adédé
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