Traite, exploitation et travail des enfants / Mme Ouattara lance l’assaut final contre les auteurs : "Stop, ça suffit ! Non, non et non"

La présidente du Comité national de surveillance des actions de lutte contre la traite, l’exploitation et le travail des enfants (CNS) la Première Dame Mme Dominique Ouattara entend sensibiliser les Ivoiriens afin qu’ils prennent conscience des dangers du travail des enfants. Elle a donc procédé au lancement d’une campagne de communication contre le fléau le lundi 24 septembre 2012 à son cabinet à Cocody, en présence du ministre de la Famille, de la Femme et de l’Enfant, Mme Raymonde Goudou et celui de l’Emploi, de la solidarité et des Affaires sociales Gilbert Kafana Koné .

Donnant les raisons qui ont motivé le lancement de cette campagne de communication, la présidente du CNS, Mme Dominique Ouattara, a expliqué que le phénomène de la traite des enfants prend de l’ampleur compte tenu du déficit d’information des populations. « C’est pourquoi la question de la communication nous est apparue primordiale pour engager une riposte efficace contre le trafic des enfants », a indiqué la Première Dame au cours de la rencontre qui a vu la présence des patrons de presse dont le directeur général de l’Intelligent d’Abidjan Alafé Wakili. Poursuivant, la Première Dame a assuré que cette campagne sera renforcée sur toute l’étendue du territoire ivoirien et bénéficiera de la contribution du corps préfectoral. Ainsi du 27 au 29 septembre, ceux-ci « participeront à un atelier de renforcement de capacités à Yamoussoukro et relayeront nos messages auprès des populations. Grâce à leur concours, nous espérons atteindre toutes les régions du pays profond. Par ailleurs, ils nous seront d’un apport inestimable, pour la cartographie du phénomène, et l’élaboration de données réelles ». La première responsable du CNS a, en outre, fait remarquer que cet atelier se tiendra une semaine après la célébration de la journée mondiale de lutte contre le travail des enfants qui a eu lieu du 19 au 21 septembre à Méagui avec comme thème ‘‘droit de l’Homme et justice sociale…éliminons le travail des enfants’’. Un thème qui est conforme aux objectifs visés par le CNS. La fondatrice de Children of Africa a également invité les organes de presse à appuyer la campagne de la communication du CNS. «Chers amis des medias, nous vous convierons très bientôt à un séminaire de formation sur la lutte contre le travail des enfants. Chèrs amis des médias, vous êtes le cinquième pouvoir, celui de convaincre par la parole et par l’image. Aidez-nous à convaincre tous les parents de lutter contre l’exploitation des enfants. Leur place est sur les bancs de l’école, pour acquérir les compétences qui feront d’eux les bâtisseurs de la Côte d’Ivoire de demain », a-t-elle estimé.

100 panneaux et une insertion
publicitaire dans 10 organes de presse
A la suite de la Première Dame, l’honneur est revenu au directeur de la communication du CNS, Brahima Coulibaly, de dérouler les grands axes de cette campagne de communication qui s’étendra sur trois ans. Notamment la production et la diffusion des émissions radiotélévisées sur la traite, l’exploitation et le travail des enfants et la réalisation et la diffusion d’un documentaire sur le fléau. Le Cns envisage également afficher 100 panneaux publicitaires sur toute l’étendue du territoire dont 44 à Abidjan et faire des insertions dans dix organes de presse. Pour sa part, le chef de la section protection de l’enfant à l’Unicef Mme Laetitia Bazzi a fait remarquer que 70% des enfants en Côte d’Ivoire exercent des travaux préjudiciables à leur santé. Elle a souhaité que la campagne de communication du CNS aboutisse à un changement de comportement. « Ouvrons les yeux et agissons », a-t-elle recommandé.

Les participants font des suggestions
Un spot publicitaire radiotélévisé interdisant le travail des enfants a été présenté au public. Le synopsis réalisé en cinq langues, à savoir le malinké, le baoulé, le bété, l’attié et le guéré, présente des enfants jouant au football et qui invitent un des leurs vendant de la cigarette à les rejoindre. Ce dernier refuse de crainte d’être soit battu par ses parents. Les personnalités présentes ont fait des propositions en vue de l’amélioration de ce spot publicitaire. Alors que le ministre Kafana Koné propose l’usage de la langue moré, le DG de l’Intelligent Alafé Wakili a recommandé l’utilisation du web pour faire passer le message à un plus grand nombre de populations. Le CNS a pris bonne note des différentes suggestions qui lui ont été faites.

Touré Abdoulaye