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Politique Publié le mardi 23 octobre 2012 | LG Infos

Les Wê pro Gbagbo absents de la rencontre du 22 octobre : Voici les vérités censurées par Toungara, Banzio, Bombet et Boguinard

«…Monsieur le Président, Le peuple Wê du Cavally et du Guémon a le sentiment qu’il fait l’objet d’un programme génocidaire et d’extermination systématique. Le peuple Wê a la conviction que ce programme vise son extinction, en termes d’êtres humains et en termes d’entités sociologiques et culturelles de notre pays. Ce programme vise la disparition du grand groupe Krou, c’est-à-dire, de la liste de la soixantaine d’ethnies qui compose notre population nationale. Et pour cause, Monsieur le Président, depuis le 19 septembre 2002, les deux régions du Cavally et du Guémon enregistrent : plus de 30.000 Wê ciblés et tués, par les forces en croisade contre l’ancien régime. Tout le monde se rappelle les 1308 personnes massacrées à Duékoué-Carrefour le 29 mars 2011; tout le monde se rappelle les 230 tués le 20 juillet 2012 lors du saccage et de l’incendie du camp de déplacés de Nahibly ; tout le monde se rappelle les massacres de Petit Duékoué et de Djitrozon qui ont fait 141 morts. Tous ces chiffres relèvent des sommations faites par le Comité de sauvegarde du patrimoine foncier Wê à partir du comptage et du dénombrement des populations elles-mêmes, famille après famille, village après village, quartier après quartier. Les deux régions enregistrent 15 villages complètement détruits dans le département de Toulépleu, 3 dans le département de Bloléquin, 2 dans la sous-préfecture de Taï, le quartier Guéré et le quartier Toguéi dans la ville de Duékoué et 8 villages dans le département de Duékoué; dans les pays voisins, notamment au Liberia, les deux régions enregistrent plus de 200.000 réfugiés sur une population totale de 750.000 âmes, soit environ 27%, ceci au pic de la crise post-électorale, c’est-à-dire de mars à juin 2011; ces populations ont fui les massacres des forces à l’assaut de l’ancien régime ;les deux régions enregistrent des biens en quantité incommensurable détruits ou pillés, des plantations détruites ou occupées par des hommes en armes; des valeurs culturelles, dont les mythiques «Gla» (appelé communément masques) et «koui» et autres symboles profanés, des familles dispersées au vent, des milliers de handicapés à vie; les deux régions enregistrent de nombreux chefs de villages et de quartiers, de nombreux élus locaux, dont le maire de Bloléquin, destitués arbitrairement et remplacés manu militari par des non élus. Monsieur le Président de la République, les régions du Cavally et du Guémon sont devenues une charogne à la merci de toutes les populations de la sous-région, notamment des populations burkinabé. Amadé Ouérémi et ses centaines d’hommes armés, dans le parc national du Mont Péko, Issiaka Tiendrébéogo dans la région de Taï, Ouédraogo Jean Pierre entre les sous-préfectures de Diboké et Tinhou, le «Rougeot» dans la forêt classée de Goin Débé, Sana Salifou dans la forêt classée de Scio, Issa Ouédraogo entre les départements de Bloléquin et de Toulépleu, Kouanda Lassane dans la zone de Zagné; tous ces seigneurs de guerre, par des dizaines et des dizaines de véhicules et de cars venant du Burkina-Faso, organisent le repeuplement des régions du Cavally et du Guémon, abandonnées par les populations autochtones fuyant les exactions et les tueries, et cela, avec la complicité et la protection des Frci et des Dozo. Amadé Ouérémi et ses lieutenants ont dit en août 2011, à un journaliste de Fraternité Matin qui a séjourné à l’Ouest dans le cadre d’un reportage sur les massacres de populations civiles à Duékoué et je cite : «Nous avons combattu aux côtés des Forces nouvelles. En récompense, on nous demande de travailler dans les forêts classées jusqu’à ce que le gouvernement nous récompense». (cf. le Nouveau Courrier no 458 du lundi 5 mars 2012). Le recensement de 1998, Monsieur le Président, avait estimé les populations étrangères à environ 37% dans les deux régions du Cavally et du Guémon contre 26% pour la moyenne nationale. Les exactions quasi quotidiennes des groupes armés entretiennent une atmosphère de terreur qui dissuade les populations autochtones déplacées et réfugiées de retourner dans leurs localités, leurs campements et leurs plantations.
Aujourd’hui, les observateurs du mouvement de repeuplement des deux régions estiment la population étrangère à près de 75%. Le village de Zilébli dans le département de Bloléquin, où il ne reste que 5 rescapés Wê pour 300 nouveaux habitants burkinabé, est symptomatique. Monsieur le Président, le peuple Wê des régions du Cavally et du Guémon, ne comprend pas que son Etat, dont le premier rôle régalien est la sécurisation de ses populations, laisse des populations étrangères d’une barbarie aussi inqualifiable envahir et occuper tranquillement, une partie de ses régions…».

Ndlr : la titraille est de la Rédaction
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