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Politique Publié le vendredi 26 octobre 2012 | AFP

Côte d`Ivoire: plus de 200 personnes détenues arbitrairement et torturées (Amnesty)

© AFP Par PRISCA
Tribunal d`Abidjan Plateau: le procès du général Dogbo Blé et des militaires ex-FDS en cours
Mercredi 03 octobre 2012. Abidjan. Palais de justice du Plateau. Poursuite du procès du général Dogbo Blé et des militaires ex-FDS poursuivis pour les crimes commis pendant la période post-électorale
ABIDJAN, Plus de 200 personnes, dont des partisans de
l`ex-président Laurent Gbagbo, ont été "arbitrairement détenues et torturées"
en Côte d`Ivoire, a affirmé vendredi Amnesty International, appelant le
pouvoir à "aller au-delà des promesses" sur le respect des droits de l`Homme.
L`ONG publie ces informations alors que le gouvernement du président
Alassane Ouattara est confronté depuis août à une vague d`attaques armées,
notamment à Abidjan, qui ont accru les tensions comme jamais depuis la fin de
la crise postélectorale (décembre 2010-avril 2011) ayant fait quelque 3.000
morts.
Ces attaques ont été attribuées par le pouvoir à des fidèles de
l`ex-président, ce que l`opposition récuse, et suivies d`arrestations de
figures du camp Gbagbo.
"Plus de 200 personnes, dont des membres du Front populaire ivoirien (FPI),
le parti de l`ancien président Laurent Gbagbo, ont été arbitrairement détenues
et torturées et beaucoup croupissent toujours derrière les barreaux", déclare
l`ONG dans un communiqué, au retour d`une mission d`un mois dans le pays.
"Nous avons pu rencontrer des dizaines de détenus qui nous on raconté
comment ils avaient été torturés à l`électricité ou avaient subi des brûlures
au plastique fondu, deux d`entre eux ont été victimes de sévices sexuels",
explique Gaëtan Mootoo, chercheur sur l`Afrique de l`Ouest à Amnesty, cité
dans le texte.
"Certains ont été détenus pendant plusieurs mois sans pouvoir contacter
leurs proches ni accéder à des avocats", ajoute-t-il.
Jusqu`à 400 personnes seraient ou auraient été récemment détenues de façon
arbitraire, des dérives qui ont conduit des chancelleries à adresser
officieusement des mises en garde au pouvoir, ont affirmé à l`AFP des sources
diplomatiques et sécuritaires.

"vengeance"

Certains prisonniers placés dans "des lieux de détention non-reconnus comme
tels à Abidjan" ont été remis en liberté après le versement de "rançons" à des
militaires des Forces républicaines (FRCI), rapporte l`organisation de défense
des droits de l`Homme.
Amnesty mentionne notamment le cas d`un policier arrêté par les FRCI en
août à San Pedro (sud-ouest), "interrogé sur de récentes attaques" et "décédé
des suites de torture".
L`ONG souligne également la lenteur des instructions visant des
personnalités du régime déchu - notamment l`ex-Première dame Simone Gbagbo -
détenues depuis un an et demi dans le nord du pays.
"Nous craignons fortement que les arrestations et la répression en cours ne
découlent d`une volonté de représailles et de vengeance", souligne M. Mootoo.
"Il est grand temps" pour M. Ouattara "d`aller au-delà des promesses et de
placer le respect des droits humains au sommet des priorités de son
gouvernement", conclut-il.
La réforme de l`appareil sécuritaire se fait toujours attendre, alors que
l`armée est aujourd`hui largement dominée par les ex-rebelles pro-Ouattara,
régulièrement accusés d`abus.
Amnesty revient aussi sur l`attaque perpétrée en juillet contre le camp de
déplacés de Nahibly, voisin de la ville de Duékoué (ouest) et qui abritait des
membres de l`ethnie guéré, considérés comme pro-Gbagbo.
L`attaque a fait officiellement six morts. Mais six corps ont été retirés
mi-octobre d`un puits, qui selon des habitants sont ceux d`autres victimes.
Une autopsie a été réalisée, dont les résultats n`ont pas encore été publiés.
De nombreux témoins ont rapporté des "détentions arbitraires, des
disparitions et des exécutions extrajudiciaires" après l`attaque menée "par
des +dozos+ (chasseurs traditionnels qui sont une milice soutenue par l`Etat)
et des membres des FRCI" contre ce camp gardé par l`ONU, souligne l`ONG.
Après la découverte des six nouveaux corps, des mandats d`arrêt ont été
lancés contre deux FRCI. Des habitants et des sources onusiennes soupçonnent
l`existence d`autres fosses communes.
tmo/EJ
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