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Politique Publié le lundi 19 novembre 2012 | Soir Info

Editorial : Le Pouvoir a un chef, et la famille?

Le président de la République, Chef de l’Etat de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara n’a pas admis que des députés issus de la coalition Rhdp donnent un avis contraire à celui du gouvernement. Alassane Ouattara n’a pas digéré le fait que Djédjé Mady, le Secrétaire général du Pdci et d’autres députés du même parti et de l’Udpci aient voté contre le projet de loi sur le mariage, proposé par le gouvernement. Il n’a pas accepté que des députés issus de partis alliés aient refusé de cautionner les yeux fermés et les oreilles bouchées, ce texte venu tout droit du gouvernement, où semble-t-il, il a fait l’unanimité. Le Chef de l’Etat a jugé inacceptable qu’il n’y ait pas de concordance entre les actions gouvernementale et parlementaire, que dans une coalition on ne regarde pas tous, au même moment, dans la même direction. Conséquence de la colère du chef : tous les ministres ont été renvoyés. Il leur est reproché de n’avoir aucune emprise sur les partis politiques qu’ils représentent au gouvernement. Quelle lecture faire, à froid, de cette décision, du Chef de l’Etat ? Qu’elle ait été prise sous l’effet de la colère, donc épidermique comme le soutiennent certaines langues ou qu’elle soit le fruit d’une idée savamment murie, il faut souligner qu’elle est l’expression d’un inconfort voire d’un malaise mal contenu au sein de la coalition Rhdp. Que le Chef de l’Etat donne le sentiment de s’être emporté au terme d’une mésentente au parlement et «chasse» tous les membres du gouvernement, cela ne peut qu’être le reflet d’une ambiance absolument délétère au sein de la coalition. On aura compris que les alliés ne se supportent plus au point que le Chef de l’Etat, par la voix du Secrétaire général de la présidence, fasse valoir un manque de solidarité dans l’alliance. A travers la dissolution du gouvernement de manière presque unilatérale, Alassane Ouattara voulait, surtout, rappeler à ses alliés qu’il est et reste le seul à conduire la politique nationale durant son mandat. Mieux, il met ainsi fin aux illusions de ceux qui, jusque-là, croyaient détenir une chimérique parcelle de pouvoir. Par conséquent, le seul rôle dévolu à ses alliés, et cela, ils doivent le retenir, est de l’assister, l’accompagner et non de le contrarier. Toutefois, l’attitude des députés du Pdci et de l’Udpci montre clairement la divergence idéologique entre leurs partis et le Rdr sur certaines questions se rapportant à la société. S’il est vrai que ces partis se sont donné la main pour chasser Laurent Gbagbo du pouvoir, il reste que ce sont des organisations politiques qui ne partagent pas une doctrine commune, étant donné qu’elles se distinguent par des idéologies disjointes, même s’il leur arrive de prôner les mêmes valeurs. Et cela, Alassane Ouattara devrait le comprendre et éviter de se laisser aller à l’idée que le Rhdp est déjà un parti politique dont il est le chef incontesté.

En sus, de notre point de vue, le fait que le parlement refuse d’être une caisse de résonance de l’exécutif, comme avait prévenu son président Soro Guillaume, le fait que tous les députés ne votent plus mécaniquement les projets de loi proposés par le gouvernement est bien le signe que l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire n’est plus aux ordres comme elle l’était à l’époque du parti unique. Ce qui, aux yeux de nombre d’observateurs, devrait être une source de satisfaction a plutôt irrité le Chef de l’Etat. De sa réaction, ressort, hélas, l’image d’un homme politique qui voudrait exercer un pouvoir absolu et qui nierait toute forme de contradiction, oubliant que la propagande glorifiant à longueur de journée toutes les œuvres du Chef, rend impossible l’évaluation de son impopularité. In fine, intéressons-nous au débat de fond, source de la rupture des amarres. Une question se pose avec acuité : Quelle est l’opportunité d’une telle loi au moment où les Ivoiriens sont confrontés à toutes les difficultés pour infléchir la courbe ascendante de la vie chère dans le pays ? La majorité des Ivoiriens pensent que cette guéguerre en ce moment autour d’une loi est un enfumage pour brouiller et détourner l’attention des populations des problèmes réels du pays. Car, en plus de l’insécurité qui va galopante, les populations croupissent de plus en plus sous le poids des difficultés, ne pouvant plus, en tout cas pour les plus nombreux, satisfaire les besoins primaires. Sur les marchés, les produits alimentaires sont hors de portée.

Les prix du riz de grande consommation, la viande de bœuf, le lait, le gaz butane…connaissent régulièrement une hausse sans que le gouvernement ne puisse faire quoi que ce soit. Et ça, personne ne peut le nier. Depuis mercredi dernier où le gouvernement a été dissous, ces problèmes ont été presque rangés aux oubliettes faisant la part belle à cette question peu urgente se rapportant à une égalité entre l’homme et la femme, qui, de notre point de vue, pourraient se réconcilier d’eux-mêmes dans le mariage si le coût de la vie baisse !

COULIBALY Vamara
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