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Politique Publié le lundi 26 novembre 2012 | Le Patriote

Mandat d’arrêt de la CPI contre Simone Gbagbo : Pourquoi l’ex-Première dame sera jugée en Côte d’Ivoire

© Le Patriote Par Prisca
Politique : Baisser de rideau sur le 20ème anniversaire de la fête de la liberté.
Le rideau est tombé le dimanche 02 mai 2010 sur les festivités du 20ème anniversaire de la fête de la liberté organisé par le Front Populaire ivoirien. Photo: Mme Simone Gbagbo
La novelle a causé une onde de choc. L’ex-Première dame de Côte d’Ivoire, Simone Ehivet Gbagbo, fait l’objet d’un mandat d’arrêt de la part de la Cour pénale internationale. Les juges de La Haye ont décidé d’accéder jeudi dernier à la demande du procureur de la CPI qui souhaite que l’ancienne présidente du groupe parlementaire du FPI soit transférée en Hollande. L’information selon laquelle un mandat d’arrêt aurait été lancé contre Simone Gbagbo circulait depuis un certain temps. Mais, elle paraissait plus de la rumeur que de la réalité. Depuis le jeudi dernier, l’information est officielle. La Cour pénale internationale a levé les scellés sur le fameux mandat d’arrêt contre l’ex-Première dame. Du coup, des voix se sont aussi levés pour exhorter les autorités ivoiriennes à livrer l’épouse de Laurent Gbagbo à la CPI. La procureure de la CPI, Fatou Bensouda a aussitôt, le même jour, invité le gouvernement ivoirien à envoyer la célèbre prisonnière d’Odienné à La Haye. La réponse du gouvernement ne s’est pas fait attendre par la voix du Garde des Sceaux, le ministre Mamadou Gnénéma Coulibaly. « Le gouvernement prend acte de la décision de la Cour pénale internationale et se prononcera sur la question au moment opportun », s’est-il contenté de dire. Si certaines associations de défense des droits de l’Homme comme l’APDH déconseillent au gouvernement de livrer Simone Gbagbo, d’autres, au contraire, estiment qu’elle doit y aller pour aider les enquêtes et la justice à avancer. Amnesty International est de celles-là. Dans un communiqué publié hier sur son site, l’organisation non gouvernementale internationale de défense des droits de l’Homme exige que Simone Ehivet Gbagbo soit conduite devant les juges de La Haye pour répondre des soupçons de crimes contre l’humanité qui pèsent sur elle. Cependant, au regard de la procédure qui a déjà commencé en terre ivoirienne, il est peu probable qu’une telle éventualité voie le jour. Simone Gbagbo, depuis son lieu de détention à Odienné, a plusieurs reprises été entendue par le procureur de la République. Récemment, elle a encore été auditionnée par le juge Mamadu Koné à Odienné. La justice ivoirienne a décidé, ces derniers temps, d’aller plus vite dans le dossier Simone Gbagbo ainsi que de tous les prisonniers pro-Gbagbo. A ce niveau, les autorités judiciaires ivoiriennes rejoignent le chef de l’Etat. Car on se souvient que lors de sa rencontre avec le peuple wê au Palais présidentiel, en septembre dernier, le président de la République avait exhorté les juges à charge de ces dossiers, d’accélérer la procédure pour que d’ici la fin de l’année, les procès puissent commencer. Comme on le voit, certes des pressions sont exercées pour que Simone Gbagbo soit transférée à La Haye, mais il est clair que ce n’est pas la position des autorités ivoiriennes, qui sont en train de mettre les bouchées doubles pour que son procès se tienne ici en Côte d’Ivoire. Dans tous les cas, sur la question, le dernier mot appartient au gouvernement. C’est à lui et à lui seul de donner une suite favorable à la demande de la Cour pénale internationale qui n’est pas, il faut le rappeler, une injonction.

Jean-Claude Coulibaly
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