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International Publié le vendredi 30 novembre 2012 | AFP

Le procès de l`affaire Mahé entre esprit de corps et méthodes choquantes

© AFP Par DR
Forces françaises en Côte d`Ivoire : Le général Henri Poncet, ancien commandant de l`Opération Licorne
PARIS - Certains militaires trouvent injuste que leurs anciens collègues soient sur le banc des accusés, d`autres viennent se dire à la barre choqués par ce qu`ils ont fait. L`armée se serre les coudes ou se juge au procès du meurtre de l`Ivoirien Firmin Mahé.

Vendredi, deux témoins se sont toisés au procès devant la cour d`assises de
Paris des quatre anciens membres de la force Licorne en Côte d`Ivoire
poursuivis pour le meurtre en mai 2005 de Firmin Mahé, qu`ils considéraient
comme un criminel, un "coupeur de route".

D`un côté, Laurent Peyroux, 32 ans, chef de patrouille au 4e régiment de
chasseurs de Gap. De l`autre, Jonathan Mouche, 31 ans, sergent-chef dans le
13e bataillon de chasseurs alpins de Chambéry.

A l`époque des faits, le premier appartenait au Peloton de reconnaissance
et d`intervention antichar (PRIAC) commandé par l`adjudant-chef Guy Raugel et
basé dans la "zone de confiance", entre le nord rebelle et le sud loyaliste de
la Côte d`Ivoire.

Le 2e appartenait à une Section de recherches (SR) chargée elle aussi de
recueillir du renseignement dans le secteur.

Des quatre accusés, Guy Raugel est celui qui a reconnu avoir étouffé Firmin
Mahé avec un sac plastique alors qu`il était transporté dans un blindé léger
entre la localité de Bangolo et la ville de Man. Il avait agi sur ordre du
colonel Eric Burgaud.

L`adjudant-chef Raugel est "le meilleur chef que j`aie jamais eu", a
déclaré le soldat Peyroux. Et des chefs "j`en ai eu un paquet".

Les accusés "n`ont rien à faire ici, j`aurais pu être à leur place,
n`importe qui dans le peloton aurait fait la même chose", a-t-il poursuivi,
rappelant que la bande de Mahé terrorisait les populations.

Au matin du 13 mai 2005, Laurent Peyroux faisait partie de la patrouille
qui avait localisé Mahé au bord d`une route. Le suspect s`était enfui, bien
que blessé à une jambe par un tir français.

Sur place, il avait trouvé un pistolet "dans la brousse, tout près du lieu
de l`interpellation", a-t-il raconté. Selon lui, Mahé s`en était débarrassé.

"des gens lui ont marché dessus"


Dans l`après-midi, le blessé était retrouvé par une patrouille de la
section de recherches. Le sergent Mouche était là et a mis en doute la version
des hommes de l`adjudant-chef Raugel, dont les méthodes de "cow-boy" étaient
connues, a-t-il affirmé.

Il a suggéré que l`arme ait pu être placée là pour légitimer les tirs du
matin sur Mahé, en dehors de toute légitime défense. Il a émis des doutes sur
l`identité de l`homme arrêté. Il a déploré des violences dont Mahé a été
victime lorsqu`il a été amené au cantonnement du PRIAC.

"Des gens lui ont marché dessus... il a reçu des coups, beaucoup d`entre
nous étions choqués", a-t-il dit.

Concernant la mort de Mahé, il a "du mal à digérer cette chose-là". "Je ne
pensais pas que l`armée française puisse faire des choses comme ça", a-t-il
poursuivi, ajoutant qu`il s`était immédiatement ouvert de son trouble au
colonel Burgaud.

Le sergent a aussi dit que lorsque le convoi transportant Mahé s`était
ébranlé vers Man, il avait le sentiment qu`il n`arriverait pas vivant.

"Vous saviez que Mahé allait arriver mort et vous n`avez rien fait. Comme
les autres, vous avez obéi aux ordres", lui a lancé Jean Balan, un des avocats
de la défense, laissant entendre qu`il aurait pu lui aussi être poursuivi pour
non-assistance à personne en danger.

Le procès, entamé mardi, est prévu jusqu`au 7 décembre.

Les membres de la famille de Firmin Mahé, qui affirment qu`il n`était pas
un bandit, n`ont pas encore assisté aux débats mais, ayant finalement obtenu
leurs visas, ils seront là lundi, selon leur avocat.
at/soh/fm
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