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Politique Publié le lundi 3 décembre 2012 | Nord-Sud

Le chef de l’Etat dans le Zanzan : Les leçons d’une visite

De mardi à vendredi dernier, le chef de l’Etat et les populations du Zanzan ont pris de nouveaux paris, à tenir à l’échéance 2013 pour Alassane Ouattara et 2015 pour les électeurs Koulango, Lobi, Loron et Malinké.

A l’heure actuelle, les populations du Gontougo et celles du Bounkani, deux régions composant le district du Zanzan, doivent être en train de revivre les scènes des quatre jours de la visite d’Etat que leur a rendue le président de la République. Voilà quatre-vingt douze heures, ce lundi, qu’elles faisaient corps avec Alassane Ouattara, ému par leurs conditions difficiles voire misérables de vie. Ce constat, fait à l’époque (en octobre 2010) par le candidat du Rassemblement des républicains (Rdr) pendant la campagne électorale en vue de la présidentielle, s’impose encore d’autant que le développement s’est arrêté à l’Est depuis 2002. Enfin, c’est du moins ce qu’affirme le député François Yeboa Atta, parlant au nom des siens. Cette révélation qu’il fait vendredi, lors du meeting-apothéose de la tournée du chef de l’Etat, montre bien que le numéro Un ivoirien était allé dans l’Est du pays en vue de relancer l’essor de cette zone. Il en prend même le pari, en promettant d’ « améliorer » le quotidien des peuples Koulango, Bron, Lobi, Loron, Malinké et autres allogènes de ces régions. De ce point de vue, Alassane Ouattara s’est y rendu dans le double objectif de redonner « espoir » et « respecter » la parole donnée de veiller personnellement au bien-être des uns et des autres. Rendez-vous est pris pour fin 2013 où bien de choses rentreront dans l’ordre, s’est-il engagé. Ainsi, outre le pont qu’il projette de construire sur le fleuve Comoé, il compte soulager les populations des désagréments liés à la baisse de tension et aux coupures intempestives d’électricité. Le Programme présidentiel d’urgence(s), Ppu, qu’il a mis en place dès son accession au pouvoir d’Etat lui permettra également d’offrir au Zanzan des voies bitumées. Par exemple, de Bondoukou il sera facile de rallier le Ghana voisin via Soko. Ou, de Bouna, il sera aisé de se rendre au Burkina Faso, en passant par Doropo. « Poursuivre » la modernisation, commande au président d’aider les populations à se soigner décemment et à étudier sur place. D’où les écoles notamment l’université de l’est qu’il envisage de bâtir à Bondoukou.

Un profit politique

Un autre dividende, celui-là politique, revient tant au chef de l’Etat qu’au district du Zanzan.

Des prémices d’attaque contre les positions des forces régulières ont été aussi signalées à l’Est. En effet, il y a environ cinq mois, des grenades ont été découvertes dans le périmètre du jardin public dans le quartier Djiminissove. Cette découverte faite dans la ferveur des « tentatives de sabotage », débutées le 6 août, présageait de jours sombres. Et comme les tentatives de déstabilisation « bénéficient de complicités internationales » pour ne pas dire locales, Alassane Ouattara a dû se rassurer que les peuples sus-cités sont en phase avec lui. Il a obtenu d’eux une réponse on ne peut plus rassurante. « La région du Zanzan ne servira jamais de base arrière pour la déstabilisation de la Côte d’Ivoire » : parole du maire Kouakou Dapa de Bondoukou. Bouna, Téhini, Doropo, Nassian, Tankessé, Tanda, Transua ont fait le même pari de s’opposer aux déstabilisateur. A Transua, un département situé à une quinzaine de kilomètres du Ghana, d’où sont « planifiées les attaques », accuse Abidjan, les populations demandent au président de multiplier les check-point sur les routes et pistes menant au pays de Kwame N’Krumah. Il n’y a pas meilleure façon de montrer patte blanche et le chef de l’Etat ne peut que s’en féliciter. D’ailleurs, il a « remercié » ses hôtes pour leur engagement à sa politique du « Vivre ensemble » et reconnu que « grâce à (leur) dévouement, le quotidien des Ivoiriens continue de s’améliorer ». Pouvait-il en être autrement quand le Grand imam « s’est assis sur les résultats » de l’élection présidentielle, tel que l’a révélé le ministre Adjoumani Kouassi.

En somme, les leçons de cette visite d’Etat sont diverses et relatives. Mais pour Alassane Ouattara, qui se propose de conduire la Côte d’Ivoire à l’horizon 2010, en vue d’en faire un pays émergent, le capital confiance est renouvelé entre l’Est et lui. Car, même si il n’est pas principalement allé solliciter à nouveau les voix des populations, il a souhaité qu’elles l’aident à réussir les autres années restantes à son mandat. Pour sûr les l’engagement qu’ont pris ces populations vaudront leur pesant d’or le moment de décider de poursuivre la marche avec celui pour qui elles ont « prié » en vue de son accession au pouvoir. Reste que de part et d’autre, chacune des parties tienne parole.

Bidi Ignace, envoyé spécial
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