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Économie Publié le mercredi 19 décembre 2012 | Le Patriote

10 000 milliards de FCFA de dette en 20 mois : Rien que de l’intox !

Les retombées des voyages du président de la République à l’étranger se soldent toujours par des promesses d’argent. Mais cela n’est pas du goût de certains looser, surpris de la moisson du président Alassane Ouattara. Au point de faire les commentaires les plus tendancieux sur la manne financière obtenue. Et pourtant…
« Ouattara endette le pays. Ouattara va laisser aux générations futures une dette colossale. Ouattara en un laps de temps vient de battre les records d’endettement de la Côte d’Ivoire ». Ces propos continuent d’alimenter les bars et maquis ivoiriens, satisfaire les nostalgiques de la guerre, les personnes dont le chef n’a jamais eu de relation à l’extérieur si ce n’est pour acheter des Mi 24, drones, chars angolais avec l’argent du contribuable ivoirien. Le président Alassane Ouattara, avec sa façon d’opérer vient donc de rompre avec la gestion datant de l’époque de Mathusalem où tout le monde faisait tout en même temps et rien en même temps et dont la seule trouvaille étaient les meetings, marches et autres. « Je sais où chercher de l’argent car chercher de l’argent est mon métier. Je suis économiste et banquier et j’ai des relations. Faites mois confiance et donner moi le pays par vos suffrages pour que je le dirige », dixit Alassane Ouattara au moment de la campagne présidentielle de 2010.

D’une croissance négative
à une croissance positive

Cela avait fait tilt dans la tête des Ivoiriens qui ont alors décidé d’accorder leur confiance à l’ancien Directeur général adjoint du Fmi. Ils n’ont pas eu tort car aujourd’hui, la Côte d’Ivoire se porte mieux. De -4,5% en 2011, la croissance du pays pour 2012 est passée à 8,5%. Une croissance en ‘‘V’’ (partir d’une chute vertigineuse vers un pic et de manière brutale) comme savent les économistes. Alassane Ouattara, par sa vision, et s’étant fixé pour objectif de faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent à l’horizon 2020, a décidé de se donner les moyens pour y parvenir. La Côte d’Ivoire ne pouvant évoluer en vase clos et ne pouvant s’arc-bouter uniquement sur ces ressources internes, surtout qu’elle sort de 10 ans de crise, a décidé de solliciter le marché, ses partenaires, des pays amis et les institutions de Bretton Woods (Fmi et Banque mondiale). Le marché financier de l’Uemoa est alors mis à contribution sous Alassane Ouattara avec des émissions d’emprunts obligataires qui ont permis de stabiliser financièrement le pays. Pour la construction du pays et pour atteindre les objectifs qu’il s’est fixé, le président Alassane Ouattara n’hésite pas à conduire des missions à l’étranger. Et il en revient toujours avec des promesses d’argent. Au lieu de saluer ce succès dont la manne financière va permettre d’aider la population à travers des dépenses pro-pauvres (routes, écoles, infrastructures sanitaires, barrages hydro-électriques, etc.), des personnes qui ont toujours voulu voir l’ex-Gouverneur de la Bceao échouer, s’adonnent à une véritable campagne d’intoxication dont la cible est toujours connue puisqu’elle mord toujours à l’hameçon. Mais cela n’entame en rien l’ardeur de celui que l’on qualifie de Magellan. Car l’endettement dont on parle tant est un endettement intelligent, n’en déplaise aux oiseaux de mauvais augure et à ceux qui font preuve d’hypocrisie économique. En effet, comment peut-on affirmer que la Côte d’Ivoire, sous Ouattara, a contracté 10 000 milliards de FCFA de dettes en 20 mois alors que l’on était en train de préparer l’obtention du point d’achèvement de l’initiative PPTE.

La vérité finit toujours par…

L’on ne pouvait pas être en train de concocter ce programme et contracter en même temps une dette. Qui donnerait cet argent à la Côte d’Ivoire ? Le ministre Diby, l’on se rappelle, s’évertuait toujours a indiqué que la Côte d’Ivoire, pour bénéficier du point d’achèvement devait rembourser ce qu’elle avait contracté. Le pays a obtenu le PPTE en juin 2012 et cela fait sept mois aujourd’hui. Comment Ouattara pouvait-il s’endetter alors que lui et son équipe mettaient en branle les mécanismes visant à l’effacement de la dette contractée auprès des bailleurs de fonds, du Club de Paris, du Club de Londres, des pays amis, etc. Les faits parlent d’eux-mêmes. Au niveau des stocks de la dette extérieure sur le PIB, le ratio normal d’un pays est inférieur à 40%. Il est passé en Côte d’Ivoire, de 67% à 18% après l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative PPTE. Le stock de la dette extérieure sur l’ensemble des recettes publiques qui devrait être inférieur à 250%, est passé de 351% avant le PPTE, à 99% actuellement. Au niveau de la dette intérieure sur l’exportation qui devait avoir un ratio inférieur à 150%, le ratio est passé de 148% à 36,1%. Le ratio de la dette publique qui ne devait être inférieur qu’à 70%, est passé de 79% à 36,2% après le PPTE. Fort de ces chiffres, la Côte d’Ivoire est devenue un pays crédible. Et si le ratio dette extérieure est passé de 67% à 18%, c’est un indicateur dont tiennent comptent les bailleurs de fonds. La Côte d’Ivoire est donc un pays en qui l’on peut avoir confiance. Et le paiement d’une dette se fait toujours avec un différé en moyenne de cinq ans. Et même si par extraordinaire ce chiffre serait avéré (ce qui est de la poudre aux yeux), la Côte d’Ivoire est désormais un pays solvable. Il y a problème quand un pays ne peut pas maîtriser le stock de sa dette. Mais ce n’est pas le cas surtout que les investissements permettent désormais de rembourser la dette. En plus, pour caricaturer, tout se passe comme dans une cuisine. Et le Contrat de désendettement et de développement (C2D) est là pour l’attester. « Tout le monde regarde dans la même marmite. Et celui qui va profiter du repas et le cuisinier », dit un expert en économie. La Côte d’Ivoire, et le président de la République s’évertue à le dire, met l’accent sur un endettement raisonné. D’où la présence du Comité nationale de la dette qui est le gendarme du milieu. C’est désormais un endettement ciblé et par objectif (Justice, santé, education, routes, etc.). Le pays plus endetté au monde ne s’appelle-t-il pas les Etats Unis ? N’empêche que c’est le pays le plus développé. La Côte d’Ivoire met donc un point d’honneur à un endettement structurant qui peut créer le développement comme cela a été le cas dans les années 70 auréolées du ‘‘miracle économique ivoirien’’ et qui plus est, peut rembourser la dette. Et un échéancier est même concocté d’accord partie. En prime, des taux concessionnels. Par ailleurs, tout ce qui est contracté n’est pas forcement dette. Car on y trouve aussi des dons. En tous cas, la Côte d’Ivoire qui luttait pour l’effacement de sa dette ne pouvait donc pas en contracter pendant qu’elle attendait obtenir le PPTE. Qui lui donnerait cet argent qu’elle a contracté en 20 mois quand on connait ceux qui prêtent habituellement ! Il s’agit donc des mêmes pays avec lesquels la Côte d’Ivoire était en programme pour l’annulation de sa dette. Vraiment paradoxal. Si ce n’est de l’hypocrisie économique, ça y ressemble fort. Avec Ouattara, c’est bel et bien un endettement intelligent. 10 000 milliards de FCFA en 20 mois, une injure aux bailleurs de fonds. Et ça pue de l’intox!

Jean Eric ADINGRA
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