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Politique Publié le lundi 14 janvier 2013 | L’intelligent d’Abidjan

Municipales et régionales / Ce qui se passe à la CEI : candidats et partis politiques entre soulagement et déception

© L’intelligent d’Abidjan Par DR
Commission électorale indépendante (CEI): le président Youssouf Bakayoko prêt pour les élections municipales et régionales
Lundi 10 décembre 2012. Abidjan. Siège de la CEI. Conférence de presse animée par le président Youssouf Bakayoko
Après l’expiration du délai de dépôt des candidatures à la CEI, aucune décision officielle n’avait encore annoncé la conduite à tenir. La Commission électorale et indépendante (CEI) avait, dans un communiqué du 10 janvier 2012, annoncé « des pourparlers avec le gouvernement pour arrêter les mesures qui s’imposent».

Le seul problème c’est que jusqu’à hier, aucune consigne du gouvernement n’a été énoncée pour situer tout le monde. Mais curieusement, c’est au moment où la CEI attend les réponses du gouvernement que l’on apprend que le dépôt des candidatures se poursuit. Des candidats ont ainsi déposé leurs dossiers le vendredi 11 janvier et le feront encore ce matin puis les jours suivants. Le député du groupe parlementaire UDPCI, Déli Mamadou avait clairement signifié dans notre précédente édition que l’on évoluait dans « un vide juridique » d’autant plus que le code électoral lui-même est muet sur cet aspect, c'est-à-dire dans le cas du non-respect du délai. ‘’Il y a là matière à légiférer. On ne saurait s’accommoder des arrangements politiques et des distorsions du jeu électoral dans une République normale’’, faisait observer un interlocuteur. Comme si les principaux partis avaient manigancé pour qu’on en arrive là, c’est à présent qu’on procède à certains réglages qui auraient dû se faire depuis. Le week-end, le président du présidium du RHDP, Henri Konan Bédié a reçu le Premier ministre Daniel Kablan Duncan. La cohésion du Rhdp à la veille des élections a été l’un des sujets que les deux hommes ont traité au cours de leur tête-à-tête.

On manœuvre encore au Rhdp

Le Rhdp qui tient à son unité, est traversé par quelques convulsions occasionnées par les ambitions des uns et des autres. Et c’est seulement maintenant que le délai de clôture des candidatures est reporté sine die (de fait) que le Rhdp cherche des voies de consolidation de son unité. Des listes ont pourtant été rendues publiques au PDCI comme au RDR pour ne citer que ces deux géants de la coalition. Au nombre des réglages, un confrère proche du Pdci a indiqué samedi, que des têtes de listes devaient être remplacées. En clair, il s’agissait d’une erreur survenue dans la publication des têtes de listes aux municipales. La tête de liste d’Agboville mentionnée sur le document ne serait pas la vraie. Au Pdci-Rda, jusqu’à vendredi, les têtes de listes attendaient toujours le mot d’ordre de la direction du parti pour aller déposer leurs dossiers. Idem au RDR où des palabres et des grincements de dents ont cours depuis la publication de ses listes. Aucun candidat n’avait encore pu déposer ses papiers hormis les dissidents RDR qui vont en indépendant. C’est dans cette ambiance que le Premier ministre Duncan a annoncé une rencontre entre le Président Ouattara et le président du PDCI, Henri Konan Bédié. D’autres conciliabules ne sont pas à exclure et qui pourraient apporter quelques modifications dans ce qui a été déjà fait.

La colère des indépendants

Pendant que ces éléphants se débattent, il y a colère et frustrations chez les lézards et autres souris. Les petits candidats sans tuteurs et qui sont pour la plupart, des indépendants vivent différemment la situation ambiante. Ils dénoncent (pour ceux d’entre eux qui ont déposé leurs dossiers) une politique de « deux poids deux mesures ». ‘’Si c’était les partis politiques qui étaient prêts et que les indépendants n’avaient pas respecté les délais, que ferait la CEI ?’’, interroge le candidat indépendant Nicolas Vako, le premier à avoir déposé sa candidature pour la commune de Cocody sous le numéro T01 attribué par la CEI. ‘’Si on était rigoureux, la CEI devrait déclarer forclos tous ceux qui n’ont pu déposer leurs candidatures à la date du 10 janvier et faire avec ceux qui ont pris les dispositions pour respecter le délai. Il faut qu’on commence par respecter les règles si nous voulons construire une démocratie’’, analyse-t-il, amer. Cependant, le non-respect des délais est vu comme une aubaine pour les retardataires de compléter les éléments constitutifs du dossier de candidature.

Dossiers de candidature : les enchères montent

A propos de ces éléments de dossier, il nous est souvent revenu la difficulté pour des candidats d’obtenir les documents comme les extraits d’acte de naissance, l’attestation de régularité fiscale ou encore l’extrait de casier judiciaire. Il y aurait une rupture de timbres fiscaux dans plusieurs mairies et les agents municipaux feraient dans la surenchère. Le timbre fiscal de 500 F est passé à 1000 F. un candidat se plaignait de ce que dans le Guémon (Ouest) le greffier en chef serait en vacances et là-bas, c’est la croix et la bannière pour obtenir le casier judiciaire.

Statu quo au FPI

Au Front populaire ivoirien, il n’y a encore rien de nouveau. Les lignes bougent peu quant à une participation sans conditions aux municipales et aux régionales. Sa position est celle déterminée par le comité central du 22 décembre dernier. La Jfpi qui a tenu une assemblée générale samedi, n’est pas en déphasage avec la direction du parti. Un membre du bureau national a déclaré au téléphone que les conditions du FPI restent toujours en l’état et qu’aucune discussion n’est encore entamée avec le parti pour y trouver des solutions. Pour rappel, le parti de Miaka Ouretto conditionne sa participation aux élections par la libération de tous ses prisonniers y compris Laurent Gbagbo, le retour des exilés, la recomposition de la Commission électorale indépendante, le renforcement des mesures de sécurité par l’encasernement des Frci. Mais si le FPI officiel s’arcboute sur ses revendications, il n’est pas exclu des velléités de candidatures indépendantes çà et là. C’est le cas des bastions traditionnels où le FPI a toujours remporté les municipales depuis 1990 à savoir Adzopé, Agboville, Guibéroua, Akoupé, Guiglo et bien d’autres. Dans ses localités, ce sont généralement des cadres pro-Gbagbo qui étaient obstrués par les barons indéboulonnables qui entendent prendre leur revanche en se présentant en indépendants. Leur argument : l’élection municipale ou régionale est une élection de développement et non politique. Qu’à cela ne tienne, le FPI officiel ne veut prendre aucun risque.

S.Debailly
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