x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le vendredi 22 février 2013 | Le Patriote

Interview : Issiaka Diaby (Président du CVCI) : “C’est l’impunité des crimes de 2000 qui ont engendré ceux de 2002”

Le Patriote : Vous organisez un meeting demain samedi à Abobo. Pourquoi ce meeting ?

Issiaka Diaby : Nous organisons ce meeting pour commémorer la mémoire des victimes des différents bombardements des forces pro-Gbagbo et rendre hommage aux blessés et meurtris de la boucherie du marché Siaka Koné. C’est un acte criminel qui a fait un millier de victimes, tués et blessés. Nous organisons également ce grand rassemblement pour soutenir les actions du procureur de la CPI et celles de nos avocats, qui militent en faveur de nos droits à la justice.

LP : A combien de personnes vous attendez-vous pour ce rassemblement ? ID : Nous attendons entre 1000 et 1500 personnes, qui sont des victimes et parents des victimes. Nous allons rappeler les faits dont nous avons été victimes. Nous allons démontrer à la face de la communauté internationale l’existence des victimes de Laurent Gbagbo et de leurs parents.

LP : Me Altit, l’avocat de Laurent Gbagbo dit que le procès de son client est politique. Que vous inspirent ces propos ?

ID : Ces propos sont erronés et démontrent que l’avocat de Laurent Gbagbo est à court d’arguments juridiques pour le défendre. Tellement les preuves des avocats des victimes sont évidentes. Face cet arsenal de preuves, Me Altit voit sa défaite. C’est la raison pour laquelle il veut ramener une question de violation des droits de l’Homme sur le terrain politique. Mais c’est peine perdue. Car les victimes veillent comme du lait sur le feu sur toutes les questions relatives au respect de leurs droits et de leur dignité. Le temps du règlement des affaires juridiques sur le plan politique est révolu. Vous savez, nous ne sommes pas étonnés de cette sortie. Souvenez-vous, Me Altit a voulu faire passer Laurent Gbagbo pour un malade. Mais il a échoué. C’est pourquoi aujourd’hui, il tente de politiser le débat juridique qui a cours à La Haye. Mais nous, les victimes, nous veillons au grain.

LP : Vous avez lancé une opération « brassard noir » pour soutenir les victimes. Ce meeting est-il la continuité de cette opération ?

ID : Effectivement, cette opération fait partie de nos actions en faveur de la lutte contre l’impunité. Le meeting du samedi redynamisera surement l’opération « brassard noir ». Je réitère mon appel à l’endroit des populations pour leur demander d’adhérer à notre action et de soutenir les victimes en portant des brassards noirs jusqu’au 28 février 2013.

LP : Me Altit estime que les victimes de 2002, et même avant, n’ont pas été prises en compte par le procureur de la CPI et l’accuse de s’être seulement concentré sur celles de la crise postélectorale. Qu’en dites-vous ?

ID : Les propos de Me Altit ne nous étonnent guère. Puisqu’il est l’avocat de Laurent Gbagbo, un personnage atteint d’une cécité favorable à l’impunité des actes criminels. En 2000, lorsqu’il y a eu le charnier de Yopougon où 9 gendarmes avaient été reconnus comme ceux qui ont assassiné les victimes, Laurent Gbagbo a fait tenir le procès dans un camp de gendarmerie pour empêcher l’éclatement de la vérité. Il a même ironisé l’action menée par le Collectif des Victimes en Côte d’Ivoire à l’époque en ces termes : « Mille morts à gauche, mille morts à droite, moi j’avance ». Je rappelle, au passage, que Laurent Gbagbo en 2003 a reconnu la compétence de la Cour pénale internationale. Mais n’a pas osé demander à cette Cour de venir enquêter sur les crimes de 2002. Il est donc comptable de ce qui s’est passé en 2010. Car, il ne faut pas l’oublier. L’impunité des actes criminels de 2000 qui ont fait 350 morts, 70 disparus, 40 cas de viol est la résultante des événements de 2002. Pour terminer, je lance un appel aux populations d’Abobo et des autres communes d’Abidjan pour leur demander de venir massivement à l’esplanade de la mairie d’Abobo pour démontrer aux yeux du monde que justice doit être rendue aux 7 femmes martyres d’Abobo et aux autres victimes de la barbarie orchestrée en Côte d’Ivoire par Laurent Gbagbo pendant la crise postélectorale. Réalisée par Jean-Claude Coulibaly
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ