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Société Publié le lundi 4 mars 2013 | LG Infos

Concours des censeurs 2011/ Annulé par Kandia : La Cour suprême réhabilite les admis

© LG Infos Par DR
Education nationale: Le Ministère rend hommage aux élèves victimes des événements de la Saint Sylvestre et de Duekoue
Lundi 21 Janvier 2013.Abidjan. Cocody. Le ministre, Mme Kandia Camara et les partenaires du système éducatif rendent hommage aux élèves victimes des événements du Plateau et de Duekoué
«Article 1er : sont déclarés nuls et de nuls effets tous les concours pédagogiques et administratifs organisés par les services du ministère de l’Education nationale dans la période du 4 décembre au 14 avril 2011. Article 2 : Le présent arrêté qui abroge toutes dispositions antérieures contraires prend effet à compter de sa date de signature ». C’est la quintessence de l’arrêté n°0087/Men/Cab du 13 septembre 2011 qui porte la signature de Kandia Camara, ci-devant ministre de l’Education nationale. Au nombre des concours qui tombaient sous le coup de cet arrêté, le concours des Adjoints aux chefs d’établissements (Aec), communément appelés Censeurs. De négociations en négociations, les admis n’ont pas eu gain cause. Dans les couloirs du ministère de l’Education nationale, on a longtemps soutenu que l’arrêté ministériel faisait suite à l’ordonnance n°2011-59 du 14 avril 2011 portant annulation d’actes réglementaires et individuels. Ordonnance signé d’Alassane Ouattara dont la substance suit : «Sont déclarés nuls et non avenus ordonnances, décrets, et arrêtés règlementaires ainsi que décrets, arrêtés et décisions individuels pris par ou sous l’autorité de l’ancien président de la République (ndlr, Laurent Gbagbo) et de son gouvernement depuis le 4 décembre 2010 ». De fil en aiguille, les admis, convaincus que des intrigues sous-tendaient la décision de la ministre, ont porté l’affaire devant la chambre administrative de la Cour suprême. Qui a rendu le mercredi dernier un arrêt qui casse l’arrêté de la ministre Kandia. Réhabilitant du coup les admis au concours des Ace 2011. Pour ceux parmi eux qui ont dû composer à nouveau en 2012 (Ace 2012) et déclarés admis, ils devraient bénéficier d’un rappel d’indemnités liées à la fonction.

Une victoire pour la continuité de l’Etat

Cette décision de justice ne manque pas d’intérêt. D’autant que les autorités actuelles, dans leur volonté de «dégbagboïser» l’administration, ont annulé tous les concours débutés sous l’ancien régime. Causant d’énormes préjudices à des ivoiriens qui n’ont pas toujours quelque à voir avec le cambouis de la politique éburnéenne. Le Rdr, le parti qui a porté Alassane Ouattara au pouvoir, était en première ligne, faisant de ce groupement un parti-Etat. La preuve, l’arrêté de Kandia Camara qui a porté un coup d’arrêt au concours des Ace 2011, était l’épilogue d’une intrigue orchestrée par le Rassemblement des enseignants républicains (Rer), avec comme catalyseur, la direction du Rassemblement des républicains (Rdr). En effet, dans cette sombre affaire, la ministre Kandia bénéficiait des circonstances atténuantes. Puisqu’elle a cédé à une pression multidirectionnelle. Ce qu’il faut savoir, c’est que le concours des Ace, à l’instar d’un certain nombre de concours (magistrature, Ens, etc.) a été pris dans le tourbillon de la crise post-électorale. Mais il est important de préciser que l’acte qui lance le concours des Ace session 2011 a été pris avant le 4 octobre 2010, date du début des inscriptions des candidats. Cet acte pris par M. Gilbert Bleu Lainé, ministre dans le gouvernement du Premier ministre Guillaume Soro est donc antérieur au cadre défini par l’ordonnance n°2011-59 du 14 avril 2011. Dura lex, sed lex, la loi est dure, mais c’est la loi. Kandia Camara qui en a fait le constat, en dépit sûrement de sa déception liée au fait qu’une poignée d’enseignants proches du Rhdp aient pu composer, crise post-électorale obligeait, a, conformément à la loi, autorisé la poursuite du concours jusqu’à son terme, le 24 juin 2011. En d’autres mots, la ministre a organisé le 8 juin 2011, les épreuves d’entretien, suivies le 21 juin 2011 des délibérations de 2e admissibilité couronnées le 24 juin de l’affichage et de la mise en ligne des résultats de 2e admissibilité.

La danse des sorcières

Kandia Camara l’a fait par devoir d’Etat. Mais surtout par respect de la loi. Mieux, avant de décider de la poursuite du concours des Ace, la ministre a diligenté un audit auprès de la Direction des examens et concours (Deco), pour voir la régularité de ce concours. Cette structure étatique a délivré son quitus. Hélas, la démarche de Kandia n’a pas été pas du goût de ses collaborateurs recrutés au sein du Rassemblement des enseignants républicains (Rer). Et pour obtenir l’annulation dudit concours, ces derniers, selon des sources généralement bien informées, ont suscité dans les colonnes du confrère, Le «Jour Plus», dans sa parution du jeudi 30 juin 2011, un pamphlet au vitriol. Morceaux choisis : «…Cependant, par le non respect du décret présidentiel au sein de l’Education nationale, décret annulant toutes les nominations, tous les concours administratifs, et tous les contrats organisés ou conclus depuis le 4 décembre 2010 par le gouvernement illégal et illégitime d’Aké N’Gbo, cet espoir est en train de faire place à une grogne sourde au sein des enseignants depuis que la ministre de l’Education nationale Kandia Camara a maintenu les résultats et même organisé le deuxième tour du concours des Adjoints aux chefs d’établissement ». La louche finale sonne comme un ultimatum de mains obscures : «… Ce concours devrait être simplement annulé. Il n’est pas encore trop tard de bien faire». A ce moment précis, on pensait que Kandia Camara résisterait aux fléchettes empoisonnées de son camp. Pas si sûr, si l’affaire devient une affaire de parti politique. Un séminaire du Rer est organisé le week-end qui a suivi cette publication. Et au confrère Le Patriote du 7 juillet 2001, d’en révéler les recommandations. Comme propositions, «le séminaire demande que l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur observent scrupuleusement l’ordonnance du président de la république qui annule tous les actes administratifs pris par le gouvernement et l’administration fantoche de Laurent Gbagbo relativement au concours d’entrée à l’Ens et de celui des Censeurs» peut-on lire au point 10 du document. Autre extrait portant sur les recommandations à la direction du parti (vous avez bien lu direction du parti), «Le séminaire recommande le respect scrupuleux par les ministres de l’Education nationale et de l’Enseignement supérieur, l’ordonnance du président de la république qui annule tous les actes administratifs pris par le gouvernement et l’administration fantoche de Laurent Gbagbo relativement au concours d’entrée à l’Ens et de celui des Censeurs ». C’en était trop pour les «frêles épaules» de la ministre Kandia Camara. Par arrêté n°0087/Men/Cab, du 13 septembre, elle cède à la pression et annule le concours des Ace, au mépris de la loi et des valeurs de la République. Une vraie danse de sorcières de pseudo-républicains qui a causé d’énormes préjudices moraux et financiers aux 168 admis. La justice qui, par vocation est juste, vient de les réhabiliter. Au grand dam des prisonniers de la haine.

Tché Bi Tché
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