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Politique Publié le mardi 5 mars 2013 | Le Temps

Plainte contre l’ex-chef rebelle : Guillaume Soro toujours dans le viseur de la justice

© Le Temps Par DR
FEMUA: le Président de l`Assemblée nationale, Guillaume Soro à Anoumabo
Dimanche 8 avril 2012. Abidjan. Commune de Marcory. Le Président de l`Assemblée nationale, Guillaume Kigbafory Soro rehausse de sa presence la 5e edition du Festival des musiques urbaines d’Anoumabo (FEMUA)
Guillaume Soro, l’actuel président de l’Assemblée nationale et secrétaire général des Forces nouvelles (Fn), ex-rébellion transformée en Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frc), peut-il continuellement fuir la justice ? Après avoir repoussé la Cour pénale internationale (Cpi), qui avait essayé de s’intéresser à sa responsabilité dans la crise ivoirienne en tant que chef d’un ancien mouvement rebelle, le voilà visé par une plainte déposée devant la justice française. En effet, selon le communiqué de Me Habiba Touré, avocate à la Cour, rendue publique hier lundi 4 mars 2013, «A la suite du dépôt de plainte avec constitution de partie civile de Michel Gbagbo à l’encontre de Monsieur Guillaume Soro et des 10 Com’zones qui sévissent en toute impunité en Côte d’Ivoire, la Justice française a désigné un Juge d’Instruction afin de faire la lumière sur les graves sévices dont il a été victime». On se souvient comment le fils de Laurent Gbagbo avait été maltraité jusqu’à sang au Golf hôtel, le 11 avril 2011, par les hommes de Soro, tout simplement parce qu’il porte le nom de son père. Mais si, à cause de sa collusion avec Luis Moreno Ocampo, ex-Procureur de la Cpi, il n’a pas encore fait l’objet d’un mandat d’arrêt de celle-ci pour les nombreux crimes de rébellion, crimes de guerre et crimes contre l’humanité, Guillaume Soro ne peut jouer les saints devant la justice française. Qui a «estimé que les faits dénoncés peuvent légitimement faire l’objet de poursuites.» Et le communiqué souligne qu’«Avec la désignation de ce Juge d’instruction, c’est un signal fort lancé à ses geôliers qui pourraient répondre de leurs actes devant la Justice française, face à la carence d’une justice des vainqueurs demeurée protectrice à leur égard jusqu’à ce jour».

On le sait, non seulement à cause de son immunité parlementaire, mais surtout en raison du mépris qu’il a pour les victimes de son ex-mouvement rebelle, Guillaume Soro, dont la place se trouve en prison, fait des déclarations de donneur de leçons. Il ne se gêne même pas, lui Soro Guillaume, de traiter le Front populaire ivoirien d’organisation «terroriste». Avec cette plainte, notamment, la désignation de ce Juge d’instruction, il se montrera moins arrogant, prenant certainement conscience qu’on n’est que sursitaire lorsqu’on a un passé aussi encombrant comme le sien. Etre fils d’un Président de la République, ne peut être en soi un délit méritant séquestration et sévices lorsque le père est visé. La justice française, pourvu qu’il s’agisse d’un ressortissant français et qu’elle veuille travailler dans les règles de l’art, y va avec rigueur. Or, Michel Gbagbo est Français. C’est donc un Français que les chefs de guerre de Soro avaient battu à sang, espérant s’abriter éternellement derrière la justice des vainqueurs que le régime a instaurée en Côte d’Ivoire. Mais Me Habiba Touré a été claire : «Le temps de l’impunité est révolu, le processus judiciaire est désormais en marche avec toute son énergie et sa vigueur. Tous les protagonistes de cette affaire, qui se croyaient invulnérables et intouchables, vont devoir désormais répondre de leurs actes devant la Justice française.» Voilà comment marche l’histoire. Ceux qui se croiront plus intelligents parce que jouissant d’un quelconque pouvoir octroyé par les armes devront y réfléchir. Et bien.

Germain Séhoué
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