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Société Publié le mercredi 27 mars 2013 | Le Patriote

Précarité des entreprises de presse, application de la convention collective : Le CNP muscle le ton et brandit le bâton

© Le Patriote Par DR
Etats généraux de la presse : le comité scientifique a été installé
Jeudi 24 mai 2012. Abidjan. Installation du Comité scientifique des états généraux de la presse, en présence du ministre de la Communication, M. Diakité Coty Souleimane. Photo: Raphael LAKPE, président du CNP
“Le Conseil National de la Presse a décidé d’accorder un moratoire de deux mois, allant d’avril à mai 2013, aux entreprises de presse en situation irrégulière pour se conformer à la loi, passé ce délai, la loi sera appliquée dans sa rigueur». Vendredi dernier, le président du CNP, Raphaël Lakpé a adressé une ultime mise en garde aux patrons de presse. C’était au cours d’une conférence de presse qu’il a animée au siège de l’Institution dont il dirige, à Cocody-Les Deux-Plateaux. L’instance de régulation de la presse écrite a donc décidé de muscler le ton et de prendre le bâton contre les entreprises de presse contrevenant à la loi.

« Il y va de la survie de la profession et du respect du journaliste », a poursuivi le président du CNP. Pour lui, il est « perceptible et notoire que la gouvernance économique et la gestion des patrons de presse de leurs entreprises est tout de même alarmant ». Ce constat corrobore béatement la précarité dans laquelle le CNP a découvert certaines entreprises qui n’existent que de nom, selon M. Lakpé. Sur un total de 72 entreprises de presse existant, « le CNP qui a sillonné du 23 octobre au 03 décembre dernier 70 rédactions de journaux dont 22 quotidiens, 2 agences de presse privées diffusant l’information par sms, a constaté que seulement, 35 rédacteurs en chef des 70 journaux ( soit 50 %) sont détenteurs de la carte d’identité de journaliste professionnel, 17 rédactions sur les 70 comptent une équipe rédactionnelle composée en majorité de journalistes professionnels (soit 25 %), 22 entreprises de presse ont fourni les preuves matérielles que leurs journalistes professionnels sont payés au minimum des 1400 points et plus, conformément au protocole d’accord sur l’application de la convention collective au terme des dernières négociations entre les syndicats et le patronat », a révélé le président du CNP. Ensuite, il a fait remarquer que seulement 25 entreprises (34 %) ont affirmé avoir déclaré leurs personnels, tandis que la plupart d’entre elles cumulent des arriérés de cotisations. Parmi les 22 quotidiens, selon lui, 10 titres édités par 8 entreprises remplissent cumulativement les 4 conditions minimales, alors qu’au nombre des hebdomadaires, 2 titres édités par 2 entreprises respectent les conditions légales. Toutefois, M. Lakpé a dit sa fierté de voir certaines d’entre elles qui «manifestent au quotidien une volonté de compétitivité et de bonne gouvernance et respectent les engagements pris devant le procureur pour l’application effective de la convention professionnelle qui régit le secteur ». Terminant son exposé, le président du CNP a rappelé, à toutes fins utiles, aux entreprises de presse qu’elles se doivent de satisfaire aux obligations de déclaration de leurs employés et au respect de leurs responsabilités quant à leurs obligations sociales envers leurs personnels, vis-à-vis de l’Etat de Côte d’Ivoire qui leur apporte son soutien.

Moussa Kéita
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