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Économie Publié le vendredi 12 avril 2013 | L’Hebdo Ivoirien

Transport urbain - Plus rien ne va à la Sotra

© L’Hebdo Ivoirien Par DR
Bouaké Méité, DG de la Sotra
Qu’est ce qui se passe pour que la Société des transports abidjanais (Sotra) ne puisse tenir ses engagements et ses promesses vis-à-vis des abidjanais ? Dans la capitale économique ivoirienne, le transport urbain public est géré par cette société d’Etat, mais très vite dépassé par l’urbanisation accrue de la ville, la concurrence s’est installée et les véhicules banalisés appelé communément ‘‘ woro-woro’’ ainsi que les minicars ‘‘gbakas’’ se sont taillés une part importante dans ce marché. En guise de réaction, la Sotra a décidé d’agrandir son parc pour l’année 2013 en se dotant de 1300 autobus et bateaux-bus. Dès la fin 2012 effectivement, ces nouveaux engins firent leur apparition dans le paysage urbain Ivoirien et se distinguent par leur nouveau design et leur couleur verte éclatante inspirés du drapeau national. Dénommés ‘‘ express’’, ces bus relient différents quartiers d’Abidjan, ils sont sensés offrir des places assises à tous ses occupants et être aux arrêts chaque 20 mn. Mais la réalité est toute autre, car ces autobus sont décriés depuis longtemps par ses usagers. D’abord parce qu’ils offrent moins de place assises que les précédents (environ 40 contre 60 auparavant). Il est donc courant de voir les usagers se tenir debout durant d’interminables trajets, alors que le principe de l’express est de permettre à tous ses passagers de voyager assis. Au manque de places assises, s’ajoute celui de la chaleur. Il y règne effectivement une chaleur épouvantable, du fait des épaisses vitres de ces bus qui ne comportent que 4 fenêtres. (Ils sont construits en en Hollande, dans un pays tempéré, et donc ne sont point adaptés à notre climat). Enfin, ces autobus sont de moins en moins réguliers et il n’est pas rare de passer 3 voire 4heures d’attente aux arrêts et vu l’insuffisant nombre de places, ils se remplissent très vite. L’année dernière, la Sotra dévoilait son plan stratégique de développement 2012 -2016, baptisé "Contrat Sotra 2016", qui nécessitera un investissement de 120 milliards de Fcfa, qui se décline en trois phases. La première étape, qui court jusqu’en 2013, sera consacrée au redressement, la deuxième, de 2013 à 2015, au développement. Enfin, à l’horizon 2016, l’étape du renforcement intégré aux autres modes de transports sera mise en œuvre. Pour réaliser cet objectif, la compagnie, détenue à 60,13% par l’État ivoirien, a lancé une opération de mobilisation de fonds auprès d’investisseurs privés et publics. ‘‘ Nous envisageons d’accroître le nombre de matériels roulants. A partir du premier trimestre 2013, nous mettrons en ligne quelques 800 autobus contre 425 actuellement’’, avait promis Bouaké Méité, son directeur général depuis le 18 avril 2011. Ces dix dernières années, la Sotra a diversifié ses partenaires en scellant d’autres contrats avec le constructeur indien Tata et l’iranien Iran Khodro Diesel. ‘‘Le choix d’autobus Renault est un retour aux sources : depuis sa création, la Sotra ne roulait qu’avec des autobus de cette marque. Des choix ont été faits, mais cela n’a pas permis à la société de se développer davantage. La logique a voulu que nous revenions aux autobus Renault. Nous avons d’ailleurs un partenariat avec la Ratp, avec laquelle nous avons acquis plusieurs centaines d’autobus pour environ 4 milliards de Fcfa’’, explique le directeur général. Comme on peut bien le constater, les abidjanais ne sont pas encore sortis de l’ornière avec la Sotra.

T.Evariste (lhebdoivoirien@yahoo.fr)
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