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Politique Publié le mercredi 17 avril 2013 | Le Temps

Insécurité, violences, fraudes : Le Fpi a raison de ne pas participer aux élections

Le régime Ouattara caresse le secret rêve de voir de nombreux Ivoiriens prendre part aux élections municipales et régionales du 21 avril 2013. Mais ce rêve est heureusement ou malheureusement, c’est selon, bien parti pour ne pas se réaliser. D’autant que sur le terrain de la campagne qui s’est ouverte le 19 avril 2013, pour ces élections couplées, l’on assiste à des scènes de violence. Le comble c’est que ces violences sont l’œuvre des militants du Pdci et du Rdr. Pourtant ces deux formations politiques sont des alliés au sein du Rhdp. La tension est donc perceptible au cours de cette campagne. Agressions de militants, destruction d’affiches, intimidations, braquages de candidats tout y passe. Pour le grand malheur des populations qui sont terrorisées. A Bingerville, c’est le candidat du Pdci, Beugré Djoman, qui a été la plus grosse victime de cette campagne électorale. Le maire sortant de Bingerville a été dépouillé par des braqueurs de la somme de plus de 19 millions de Fcfa. L’incident a eu lieu le jeudi 11 avril 2013, à la Riviera sainte-famille. A Yopougon, la tension est vive entre les candidats du Pdci et du Rdr. Doukouré Moustapha et Koné Kafana bandent les muscles. «Malheur à celui qui va vouloir créer la chienlit ici, à Yopougon», a mis en garde le candidat du Pdci. Mais le Rdr qui n’entend pas renoncer à la violence, a promis la chicotte à son allié d’hier. A Port-Bouët où la candidate du Rhdp, Aka Anghui, fait figure de favorite, il y a également des étincelles dans l’air. Là-bas, la place Losseni a été au centre de heurts entre partisans du candidat indépendant Georges Sylvestre Emmou et ceux de la candidate du Rhdp. «Ce qui se passe est inadmissible, nos affiches sont déchirées. A cette allure, il est difficile de dire si nos jeunes resteront sans réagir», s’est plaint un membre du staff de la candidate du Rhdp. Ce regain de tension électorale a également atteint la commune de Treichville. Où des partisans du candidat du Rdr, Cissé Ibrahim, ont déchiré les affiches du maire Pdci sortant, François Amichia. Selon des témoins, des jeunes du Rdr, armés de gourdins et de machettes, ont tenté d’attaquer la permanence du Pdci sise à l’avenue 12 Rue 14. Ils en ont été empêchés par des éléments de la Police nationale. En signe de vengeance, les partisans du maire sortant ont également détruit les affiches du candidat du Rdr. La population reste traumatisée par ces incidents qui ont lieu en pleine campagne. Qu’en sera-t-il le jour des élections ? C’est la question qui taraude les esprits à Treichville. Un jeune nommé Diakité Zoumana, proche du maire sortant, a même été agressé physiquement par les partisans du candidat du Rdr, le mercredi 10 avril 2013. Le syndrome de ces violences électorales rode dans tout le district d’Abidjan. Car à Adjamé, plusieurs véhicules appartenant à des candidats ont été incendiés. Ce cycle infernal de violence se constate également dans la commune d’Attécoubé. Des électeurs y sont chaque jour intimidés par chaque parti. A l’intérieur du pays, la tension est vive. A Bouna, des Frci appuient un candidat. Sans que cela ne choque le régime. Ces militaires prennent une part active dans la campagne d’un candidat dans cette ville. Bien sûr avec leurs armes en bandoulière. Ils les utiliseraient éventuellement... Une menace donc pour les électeurs. A Daloa, voilà que l’ex-rebelle Koné Zakaria soutient ouvertement le candidat du Rdr, Samba Coulibaly. Le patron de la Police militaire invite même la population à voter pour son candidat. Imaginons sa réaction au cas son candidat perd ces élections municipales… Quand on connait la barbarie qui anime les hommes à sa solde. Dans la commune de Bouaké, ce sont des ex-rebelles démobilisés et désespérés qui se font menaçants. Ils réclament des récompenses à la hauteur de leur engagement dans la guerre contre le président Laurent Gbagbo. Ils exigent la somme de «40 millions de Fcfa chacun» au régime Ouattara qui les a utilisés. Le jeudi 11 avril 2013, ils ont bloqué le corridor sud de la ville. «Tant que nos revendications ne sont pas satisfaites, nous sommes là jusqu’à nouvel ordre. Si rien n’est réglé jusqu’au 21 avril 2013, il n’y aura pas d’élections», a prévenu Youssouf Koné, leur porte-parole. Ces séries d’incidents et ces menaces perceptibles sur ces échéances électorales, donnent pleinement raison au Fpi. Le parti du président Laurent Gbagbo a refusé de prendre part à ces élections parce les conditions sécuritaires ne sont pas encore réunies en Côte d’Ivoire pour des élections fiables. Le régime Ouattara n’a pris aucune disposition pour permettre à tout le monde battre campagne librement partout en Côte d’Ivoire. Surtout que les Frci et des dozos ont des affinités politiques et ethniques avec le Rdr et les cols blancs de l’ex-rébellion engagés dans les élections. Dans un tel contexte, quel cadre du Fpi ou proche du président Gbagbo peut-il librement battre campagne au Nord, à l’Ouest ou au Centre ? Ces zones étant sous contrôle des ex-rebelles. Comment également des militants du Fpi pourraient-ils voter librement le candidat de leur choix ? Au regard de ces violences de campagne ajoutées au mot d’ordre de boycott du Fpi, il ne serait pas étonnant qu’on enregistre un très faible taux de participation à ces municipales et régionales couplées du 21 avril 2013.
Fabrice Tété
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