L’économie de la Côte d’Ivoire est une économie libérale, tournée vers l’extérieur. Pays à façade maritime, l’essentiel de son commerce extérieur (90% à 95%) transite par la mer. A l’instar des autres pays en voie de développement, la Côte d’Ivoire tire la quasi-totalité de ses besoins de financement des recettes d’exportations et des droits de douanes. Quels résultats peut-on attendre de ce circuit si les matières premières ne sont pas transformées ? Entre 1980 et 1990, les exportations ont connu une croissance moyenne annuelle de 14% en valeur et 30% en volume. Ainsi, tous les facteurs étaient presque réunis pour donner à la Côte d’Ivoire les moyens d’un développement industriel et commercial harmonieux. Cependant, le pays a trainé de nombreuses lacunes malgré l’ampleur de ce dispositif. En effet, le rythme de développement trop accéléré n’a pas permis la maturation du tissu industriel. Il y a eu croissance, toutefois, les performances soulignées ont négligé les aspects qualitatifs de la production. Le passage trop rapide de l’industrie de substitution à l’industrie d’exportation sans préparation des structures et des mentalités a entrainé une crise de compétitivité que traverse aujourd’hui l’industrie ivoirienne. Nous pouvons affirmer sans nous tromper que le secteur industriel ivoirien est mal en point. D’où encore de nombreux défis à relever pour atteindre le niveau de croissance souhaitée. Nous avons entre autres l’insuffisance quantitative et qualitative de la production de produits vivriers pour la consommation locale. Ce qui a pour conséquence immédiate de provoquer la non couverture des besoins de la population et des importations massives de denrées alimentaires qui auraient dû être produites sur place. Aussi, l’insuffisance du rapport qualité/prix de la production industrielle qui rend la Côte d’Ivoire peu compétitive sur les marchés extérieurs, achève-t-elle de croire que les autorités ivoiriennes gagneront à se dévêtir de leurs vêtements de sophistes pour mener des actes concrets sur le terrain. Du point de vue structurel, la situation n’est pas aussi reluisante. Un manque d’adaptation et d’organisation technique de production, est facteur de faiblesse des rendements et renchérissement. Il y a aussi un manque de compétitivité de l’industrie, coût excessif des frais d’approche, coût excessif du frêt. Le tout couronné par l’absence d’une politique industrielle et commerciale clairement définie.
Lazare Kouadio
Lazare Kouadio