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International Publié le vendredi 3 mai 2013 | L’Inter

Présumée tentative de coup d’Etat - Qui veut poignarder Déby dans le dos?

© L’Inter Par Aristide
Coopération: le Président Alassane Ouattara a assisté à l`investiture de son homologue tchadien, Idriss Déby Itno
Lundi 8 aout 2011. N`Djamena (Tchad). Le chef de l`Etat ivoirien, Alassane Ouattara assiste, en compagnie de ses pairs africains, à l`investiture du Président Idriss Déby Itno
Pendant que Idriss Déby Itno a envoyé ses unités d'élite combattre au Nord Mali, ses opposants ont-ils jugé le moment favorable pour le renverser? Le pouvoir de N’Djamena dénonce un complot aux contours encore flous.

Le régime est formel, c'est un coup d'Etat en préparation depuis décembre 2012 et qui est à sa phase d'exécution. A en croire Moussa Faki, le chef de la diplomatie tchadienne, le groupe de putschistes était en pleine réunion lorsque des éléments des forces de l'ordre ont fait irruption sur les lieux. Il y aurait eu trois morts lors des échanges de coups de feu, dont deux du côté des putschistes et un chez les forces de l'ordre. Plusieurs personnes ont été arrêtées selon le ministre dont un député de l'opposition. Il y a une semaine déjà, le président tchadien lui-même est monté au créneau pour dénoncer des préparatifs de déstabilisation orchestrés depuis Benghazi en Libye, par des opposants tchadiens. Il a même affirmé connaître ceux qui sont derrière cette action. Bien avant cela, plus précisément fin mars, des rebelles de l'Union des forces de la résistance (UFR) qui avaient déposé les armes depuis 2009, avaient annoncé depuis le Qatar, qu'ils s'apprêtaient à déterrer la hache de guerre contre Déby. Le vaste coup de filet lancé par le pouvoir contre les conspirateurs en pleine réunion, est-il à but préventif ou alors le coup d'Etat était déjà en cours et qu'il fallait le stopper avant qu'il ne soit trop tard? Difficile pour l'heure de savoir les circonstances exactes de l'arrestation de la quinzaine de présumés comploteurs parmi lesquels se trouveraient des militaires. Mais visiblement, Déby en bon stratège, sait que pour éviter d'être pris de court par l'ennemi, il vaut mieux passer à l'offensive avant lui. C'est sans doute l'option que le pouvoir a choisie: tuer le putsch dans l'oeuf. Mais encore faut-il qu'il y ait une vraie tentative de déstabilisation! C'est certainement la dernière sortie des rebelles de l'UFR qui a poussé Déby à prendre de vitesse ses ennemis. Or, il pourrait s'agir d'un pur bluff que les opposants de Déby faisaient. Sinon, comment ces rebelles peuvent-ils oser attaquer le pouvoir de N’Djamena au moment où celui-ci est au coude à coude avec la France dans la guerre contre les islamistes du Nord Mali? La France dont le dispositif militaire Epervier est toujours présent au Tchad, constitue par ailleurs un véritable bouclier pour Déby. En clair, même dans leurs rêves les plus fous, les adversaires du président tchadien ne peuvent pas envisager actuellement un coup de force contre son régime et espérer le réussir, car une déstabilisation du Tchad mettrait à l'eau tous les efforts pour restaurer la paix au Mali voisin. L'opération Serval reçoit un appui précieux des 2000 soldats tchadiens présents aux côtés des soldats français. Sans ces redoutables guerriers, la traque des islamistes dans le massif des Ifoghas ne sera pas une promenade de santé pour les soldats français. En effet, plus d'une trentaine de militaires tchadiens sont déjà tombés contre six français. En réaction à l'annonce de cette tentative de coup d'Etat, la France par la voix du porte-parole du Quai d'Orsay, Philippe Lalliot, a appelé le classe politique tchadienne au dialogue. Elle a toutefois tacitement marqué son appui au pouvoir de N'Djamena en soutenant que «le Tchad est un partenaire important de la France en Afrique. Ce pays participe activement à la lutte contre le terrorisme au Mali et joue un rôle stabilisateur dans la région, en s'impliquant dans la lutte contre l'insécurité au Sahel et dans le règlement des crises notamment en République centrafricaine». Si cette tentative de déstabilisation est avérée, ce message sonne comme un avertissement aux putschistes: Paris préfère encore s'accommoder d'un Déby peu démocrate, mais utile contre les jihadistes, que d'obscures putschistes dont personne ne connaît les intentions.

Charles d'Almeida
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