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Société Publié le vendredi 3 mai 2013 | LG Infos

Anyama/ Abandonnée : Une femme enceinte meurt à l’hôpital général

A quoi sert le serment d’Hippocrate ? La politique de ré- humanisation du personnel médical, lancée à grand renforts médiatiques par la ministre de la Santé et de la Lutte contre le Sida, Mme Raymonde Goudou Coffie, est-elle encore un autre leurre ? Est-elle écoutée par ses collaborateurs ? Pertinentes questions au regard de ce qui vient de se passer à l’hôpital général d’Anyama, le mardi 30 avril 2013. Dame N’Cho Chiadon Adelaide, est morte après de longues heures d’attente avant d’être opérée à l’hôpital public de la ville. C’est que, à en croire des témoins, y compris l’époux de la défunte, Traoré Daouda, la quarantaine, jardinier de son état. Il ressort que N’Cho Chiadon Adelaide, née en 1981, est tombée enceinte en février dernier. Sa joie est donc indicible, parce qu’elle pourra connaitre enfin, la joie de la maternité. Mais, Cette joie sera de courte durée. Car, au lieu que le fœtus évolue pour arriver à terme, l’embryon est resté stationnaire. Aucun signe symptomatique d’évolution n’est perceptible. Pis, d’interminables «bobos» abdominaux ne cessent de lui faire voir par moment des vertes et des pas mûres. Finalement, le mardi 30 avril 2013, un autre violent mal de ventre terrasse la pauvre future maman. Avec l’aide de ses voisines, la femme enceinte est conduite à l’hôpital général d’Anyama aux alentours de 10h 20mn, nous dit-on. Reçue, la praticienne présente, demande 12.000 Fcfa pour l’achat de nécessaires avant d’administrer les premiers soins à la patiente. Le mari étant absent, les femmes qui ont accompagné Adelaïde, ne peuvent faire face malheureusement à la requête. C’est 45 mn après que Daouda arrive à l’hôpital général d’Anyama. Quand, le mari arrive, soutient notre source, les sages-femmes lancent ceci «Monsieur, c’est vous qu’on attendait». L’époux paye 3500Fcfa sur les 12.000 Fcfa car, soutient-il, «Je leur ai dit que je suis un jardinier, que, c’est du champ qu’on m’a appelé, mon vélo de champ est même stationné dans la cour de l’hôpital. Qu’elles s’occupent de ma femme, je vais à la maison faire la manche, réunir un peu d’argent pour revenir, …» Après hésitation et ronronnement, soutient notre informateur, un ballon est placé à la malade. Mais, quelques instants après, le médecin gynécologue ordonne à conduire rapidement Adelaïde au bloc opératoire car, le mal dont-elle souffre ne peut guérir que par une intervention chirurgicale. Il s’agit d’une grossesse extra-utérine interrompue, appelée communément en médecine (Geu). Le technicien laborantin qui doit effectuer la prise de sang, primordiale avant toute intervention, est absent. Joint au téléphone par une sage-femme, le praticien fait savoir qu’il est en train de se faire coiffer et qu’il arrive. L’attente sera longue et vaine. Puisque, la pauvre dame va rendre son dernier souffle au bloc à 15h 36 mn sous le regard impuissant de son époux, sans même voir le visage du laborantin qui venait de se rendre beau. Après le décès, une sage-femme confie que c’est parce qu’il n’y avait pas d’argent à gagner dans l’opération que le laborantin n’est pas arrivé. Vrai ou faux ? En tout cas, le veuf Traoré Daouda, lui, dit tout laisser à Allah (Dieu). «On m’a conseillé d’aller me plaindre, mais je suis croyant. C’est Dieu qui décide de tout. C’est ainsi qu’ils se comportent à l’hôpital là-bas, on le disait mais, je m’en suis rendu compte moi-même hier (ndlr 30 avril 2013)…, Un jour, ils vont tomber sur quelqu’un», a laissé entendre Traoré Daouda, la voix étreinte par la douleur. Approchée, la directrice de l’hôpital général d’Anyama, Docteur Beugré Nissié Juliette, épouse Ouattara, a exprimé son vif mécontentement et promis de prendre des sanctions à l’encontre de tous ses collaborateurs qui seront fautifs dans cette affaire «Nous sommes en train de situer les responsabilités. J’ai demandé le dossier médical de la patiente dès son entrée à l’hôpital, jusqu’à son décès … Je vais m’occuper de ça. Faites-nous confiance, mais laissez-nous le temps de vérifier certaines allégations», a laissé entendre la directrice de l’hôpital, en présence du directeur départemental de la santé. Les parents, amis et connaissances de la défunte qui ont bloqué le corbillard venu chercher le corps sans vie d’Adelaïde projettent organiser une marche sur l’hôpital général.

Léniféré Soro & Naffissatou Kaboré, (correspondante particulière)
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