Nomination hors norme dans l’Administration ivoirienne : Koné Zakaria bientôt «Secrétaire Général aux Affaires Etrangères»

Alassane Ouattara n’a pas fini d’étonner le monde. Après les nominations au poste de préfet militaire des anciens rebelles, Ousmane Coulibaly dit Ben Laden, Tuo Fozié et Koné Messamba respectivement, à San-Pédro, Guiglo et Bouna, le président du Rdr s’apprêtait, selon nos sources, à procéder à une autre nomination qui ne manquera pas de provoquer des grincements de dents. Selon nos informations de sources diplomatiques concordantes, Alassane Ouattara s’apprêterait à nommer l’ancien chef rebelle de Vavoua, ancien patron de la Police militaire, Koné Zakaria au poste de «Secrétaire Général aux Affaires étrangères». «Le dossier est déjà prêt et est parvenu au ministère des Affaires étrangères», a précisé une autre source. Aussi surprenante qu’elle puisse paraître, c’est l’information qui circule depuis la semaine dernière dans le milieu diplomatique ivoirien. Au «Grand Bloc», qui est le siège du ministre des Affaires étrangères sis au Plateau derrière la Maison de la Presse à une coudée de la Primature, l’on continue de s’interroger sous cape sur les contours d’une telle nomination. Laquelle, certes n’est pas encore officielle, mais pourrait faire jaser. En effet, les premières nominations concernant les trois com’zones continuent de susciter de l’embarras, dans le monde diplomatique. A ce sujet, lors d’un entretien qu’il accordait au confrère Soir Info, le 7 décembre 2012, l’Ambassadeur américain Philip Carter III avait plutôt laissé éclater sa déception. A la question «Qu’est-ce que vous pensez de la promotion de certains com’zones au poste de préfet ?» Le diplomate américain répondait : «A mon avis, c’est une décision inquiétante». Et lorsque le confrère relance la question : «Inquiétante ?», Philip Carter III se fait plus précis : «Inquiétante, oui. Je pense qu’on peut lire le rapport de Human Right Watch par exemple. Ça pose des questions.»
Mais Ouattara reste insensible aux émotions d’un Philip Carter III, fut-il Ambassadeur des Etats-unis d’Amérique (Usa). En Côte d’Ivoire, c’est Ouattara qui détient le crayon, qui signe les décrets, fait et défait. Les «sentiments personnels» du diplomate américain n’avaient pas empêché le mercredi 26 septembre 2012, le Conseil des ministres de rendre public une vague de nomination des Préfets de Région et de Préfets de Département. Sur l’ensemble de la vingtaine de Districts, régions et départements que compte la Côte d’Ivoire, la surprise avait été grande en son temps au niveau de l’opinion nationale et internationale, de voir figurer parmi les promus, trois anciens rebelles issus des Forces nouvelles. Ousmane Coulibaly dit Ben Laden, Tuo Fozié et Koné Messamba avaient été parachutés préfets militaires, à San Pédro, Guiglo et Bouna. Sur le coup, les scribes de la présidence avaient constaté sans broncher la sécheresse des CV au moment de l’inscription des nommés dans le journal officiel. De fait, de tous les hauts responsables de l’Administration territoriale, les trois ex-rebelles, Ousmane Coulibaly dit Ben Laden, Tuo Fozié et Koné Messemba sont les seuls à ne pas avoir de numéros matricules. Comme le montre bien le communiqué du Conseil des ministres de ce mercredi 26 septembre 2012. A la place de la mention dudit numéro matricule, l’on peut lire les concernant : Officier des Forces Républicaines de Côte d’Ivoire. Sans plus. Pour ce qui est de Koné Zakaria, si la nouvelle de sa nomination devient officielle dans les jours qui viennent comme nous l’ont promis nos sources, ce dernier pourra commencer à noircir son Cv après son bref passage à la Police militaire.

Gnacabi Vacouh