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Afrique Publié le mercredi 8 mai 2013 | L’intelligent d’Abidjan

Togo / Violation des droits des réfugiés ivoiriens : Dr Boga Sako Gervais interpelle les autorités togolaises et ivoiriennes

A l’occasion d’une conférence-débat initiée par la web tv EventnewsTV qu’il a été invité à co-animer à Toulouse, le samedi 4 mai dernier, avec Alain Toussaint, ex-conseiller de Laurent Gbagbo, et Me Habiba Touré, l’une des avocates de la famille Gbagbo, le Dr BOGA Sako Gervais, président-fondateur de la FIDHOP (Fondation ivoirienne pour les droits de l’Homme et la vie politique), exilé politique en Italie, a dénoncé vigoureusement la récente situation de crise qui a prévalue dans le camp des réfugiés ivoiriens dans le camp d’Avépozo au Togo. C’était à la salle Castelbou au 22, rue Léonce Castelbou dans la ville rose. En effet, Dr BOGA Sako a rappelé à l’assistance que le 1er mai dernier, il a été invité sur la radio VRA (la Voix de la Résistance Africaine) pour évoquer, avec des réfugiés du Togo et du Ghana, les nombreuses difficultés que rencontrent ses compatriotes dans les camps du Haut Commissariat au Réfugiés (HCR) dans ces différents pays. Parmi les invités à l’émission, se trouvait la porte-parole des réfugiés du camp d’Avépozo, la nommée Mme Gogoua Elisabeth. A sa grande surprise, il a appris le lendemain à travers les réseaux sociaux que dame Gogoua avait été sérieusement battue par des agents des forces de l’ordre togolais, des gendarmes, jusqu’à perdre connaissance. Et le camp a été incendié. Des photos de ces événements que le conférencier a qualifiés de très graves lui ont été transmises et l’ont émues. En attendant de connaître les raisons réelles ayant poussé les agents de sécurité togolais à s’illustrer de cette façon, le Dr BOGA Sako a été catégorique dans son analyse de la situation. Car, pour lui, «rien ne peut justifier un tel comportement de la part des forces de l’ordre dans un Etat de droit». Pour le militant des droits humains, dans le cas où des réfugiés se seraient rendus fautifs vis-à-vis de ces agents en service, ils auraient dû simplement être interpellés ; et non tabassés, comme Mme Gogoua l’a été. C’est la raison pour laquelle le Dr BOGA Sako a fustigé et condamné ce comportement de la gendarmerie togolaise. Il a rappelé que la police et la gendarmerie dans tout Etat de droit ont la vocation et mission d’assurer la protection de toutes les personnes résidant sur le territoire national. Le comportement des gendarmes togolais se qualifie, selon lui, de violation grave des droits de l’Homme. Aussi, le plus grave dans cet événement selon le président-fondateur de la FIDHOP, c’est le statut des victimes. Il s’agit de « personnes dites réfugiées; donc de personnes très vulnérables, qui ont fui leur pays pour chercher réfuge dans des pays voisins. Ces personnes, aux termes de la Convention de Genève de 1951 relative aux réfugiés bénéficient d’une protection internationale et nationale, pour tout Etat partie à cette convention ; et le Togo, j’en suis convaincu, a ratifié cette convention. Je suis donc très choqué par l’attitude de ses gendarmes », a déploré Gervais Boga Sako. Il en a conclu que non seulement d’un point de vue du droit international et des droits de l’Homme, l’Etat togolais a violé les droits de ces réfugiés, mais en plus, au niveau politique, s’agissant des relations entre la Côte d’Ivoire et le Togo, le comportement des agents des forces de l’ordre togolais met en danger les rapports entre les deux pays. Car selon lui, la Côte d’Ivoire abrite dans sa population, plus de trente pour cent des ressortissants de la sous-région ; dans l’avenir, « ce type de comportement risquerait de rendre les Ivoiriens xénophobes ». A l’issue de toutes ces analyses, le Dr. Boga Sako Gervais a conclu son propos par un appel à l’endroit des gouvernements togolais et ivoirien. Aux autorités togolaises, il a demandé que la lumière soit faite sur cette affaire ; que les gendarmes mis en cause soient entendus et sanctionnés. Pour lui, ceci relève de la responsabilité du gouvernement togolais : « c’est le minimum, car les Ivoiriens ne se sont pas retrouvés dans ce pays pour des vacances ou du tourisme, mais pour des questions de vie et de sécurité. » Il a par la suite demandé à la communauté internationale, notamment aux Nations-Unies, dont la structure HCR, qui accueille les réfugiés ivoiriens, de veiller à ce que toutes les victimes de ces événements malheureux, en l’occurrence dame Gogoua Elisabeth, soit rétablies dans ses droits : « le HCR a l’obligation de réunir toutes les conditions pour ces réfugiés ! », a-t-il martelé. Au gouvernement de Côte d’Ivoire, le Dr BOGA Sako Gervais a rappelé avec force, l’article 12 de la constitution ivoirienne du 1er août 2000, selon lequel « aucun Ivoirien ne doit être contraint à l’exil ». C’est pourquoi, il a demandé que les autorités ivoiriennes mettent tout en œuvre, afin que tous les exilés puissent regagner le plus rapidement leur patrie. « Ceci participera pour beaucoup à la réconciliation nationale » tant souhaitée par le Président Alassane Ouattara.

Jean-Paul ORO, envoyé spécial à Toulouse
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