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Politique Publié le mardi 14 mai 2013 | Nord-Sud

Rdr : Ne pas laisser l’émotion l’emporter

Pour qui sait comment les partis politiques fonctionnent ces dernières années, en Côte d’Ivoire, il n’y a pas de quoi être surpris par ce qui arrive au Rassemblement des républicains (Rdr). Tout au moins, la situation que vit, aujourd’hui, le Rdr, n’est guère différente de ce qu’a été le Front populaire ivoirien (Fpi), parvenu au pouvoir. Partagés entre gestion des affaires de l’Etat et animation de leur parti, les responsables du Fpi étaient sujets aux mêmes critiques formulées contre Amadou Soumahoro. C’est sans doute pour cela que certains de ses détracteurs, passées les élections, ont mis beaucoup d’eau dans leur vin. « Peu importe qu’il (Amadou Soumahoro, secrétaire général du Rdr, ndlr) parte ou qu’il reste, ce qui est important au sortir de ces élections, c’est que nous allions urgemment vers la restructuration du parti », fait remarquer le délégué départemental de Vavoua, Mathurien Toalo Bi Doulo. Secrétaire national chargé du monde économique et surtout candidat indépendant, élu aux municipales à Bouaké, Nicolas Djibo est tout aussi attaché aux réformes au sein du Rdr. « Je pense qu’il faut des modifications profondes au niveau du parti, notamment le mode de désignation des candidats aux différentes élections. Maintenant si cela doit déboucher sur l’avènement de personnels neufs, pourquoi pas ? », analyse M. Djibo. L’un des rares cadres du Rdr qui continuent de réclamer, dans la veine de la restructuration attendue, la tête d’Amadou Soumahoro, est le député Abel Djohoré. « Un tel monsieur ne peut pas diriger ce grand parti qu’est le Rdr. Aujourd’hui, j’en appelle encore à la démission d’Amadou Soumahoro ; ma position n’a pas changé d’un iota. Il n’est pas à la hauteur de la confiance que le président de la République et président du parti, a placé en lui. Les gens ne travaillent pas et, au lieu de les enlever, on fait la promotion de la médiocrité. C’est tout cela que nous dénonçons », argumente M. Djohoré. C’est sans doute parce qu’il est conscient que tous n’ont pas digéré ce qui est survenu pendant la désignation des candidats aux élections locales, la passe d’armes entre lui et certains cadres lors de la campagne, qu’Amadou Soumahoro a lui-même décidé de faire profil bas, depuis la fin des municipales et des régionales. « C’est à un autre Amadou Soumahoro que vous aurez désormais affaire », annonce-t-il dans une confidence, rapportée le 26 avril dernier. Peut-on faire confiance à l’ancien ministre du Commerce ? « Le tout n’est pas de savoir si on lui fait confiance ou pas quant au fait qu’il déclare être un homme neuf. Le plus important à retenir, c’est que, malgré la gravité de la situation –parce que je ne parlerais pas forcément de crise-, nous ne devons pas laisser l’émotion l’emporter. Evitons de jeter l’eau du bain et le bébé avec. A la lumière du bilan qu’il présente, nous allons nous retrouver pour apporter les changements là où cela s’impose ; nous allons réformer le parti, en ayant les yeux rivés sur l’échéance de 2015 qui pointe déjà à l’horizon », pense un cadre du Rdr, pressenti pour intégrer la nouvelle direction.

M. Dossa
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