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Politique Publié le mercredi 15 mai 2013 | L’Hebdo Ivoirien

Youssouf Bakayoko et sa Cei : Peut-on-encore leur confier les élections de 2015 ?

© L’Hebdo Ivoirien Par DR
Youssouf Bakayoko, président de la CEI
Mais diantre ! Que se passe-t-il pour que cette Cei ne parvienne pas à boucler, sans contestations massives et violences, les élections qu’elle organise? La question hante constamment les Ivoiriens et même leurs voisins de la sous région. Créé le 9 octobre 2001 en application des dispositions de la Constitution ivoirienne, la Commission électorale indépendante est chargée de l'organisation et la supervision du référendum ainsi que des élections. Elle s’articule autour de membres permanents et de membres non permanents, et intègre non seulement, une Commission centrale mais également des Commissions locales. Ainsi, de l’avis de plusieurs observateurs politiques, son gros problème réside dans la composition de sa Commission centrale dont le bureau est constitué des parties signataires des Accords de Marcoussis, d'un représentant du président de la République et d'un autre du président de l'Assemblée nationale. Ainsi, selon le principe d’équité et d’équilibre, la Commission centrale au sein de laquelle, on retrouvait les représentants du Mpigo, Flgo, ApWê, Mpci, aurait après les Accords de Ouaga, dû être recomposée. Vu que l’ensemble des mouvements rebelles au président Laurent Gbagbo, ont fusionné au sein d’une organisation commune désormais dénommée, ‘‘Forces nouvelles’’ dirigée par Soro Guillaume. Ce ne fut point le cas. Toutes ces entités rebelles ont conservé et encore à ce jour chacun leurs représentants au sein de la Commission centrale. Dès lors, l’inégalité des forces en présence dans cet organe de décision se présente comme un motif valable et justifié de contestation de toutes les délibérations découlant de la Cei.
*2010 : L’ordre d’arrivée du premier tour contesté par les 3 grands
Le président Laurent Gbagbo lui-même qui avait admis cette formation de la Cei, contesta vivement que sa commission centrale reste ainsi composée après les Accords de Ouaga, soutenant que ‘‘cette Cei-là, n’était plus partiale pour organiser la présidentielle d’octobre’’. Il n’a pas été écouté. Ainsi, les premières contestations naissent juste après le premier tour de la présidentielle. En effet, au moment où les partisans du président Henri Konan Bédié soutenaient que leur champion était arrivé en tête, la Cei donnait l’ordre d’arrivée suivant : Gbagbo, Ado et enfin Bédié. Gbagbo contre Ado donc pour le ticket final. Mais, le président Alassane Ouattara surprenait tout le monde, en déclarant lors de son investiture, dans l’entre-deux-tour à la maison du Pdci à Yamoussoukro:‘‘ Mon cher ainé Bédié, j’irai chercher et ramener sur cette terre de Yamoussoukro, la victoire qu’ils t’ont volée’’. Beaucoup ont bien compris à travers ces mots, que N’Zueba avait été spolié au premier tour. La Cei venait donc de tripatouiller les résultats.
*2011 : Un second tour dans le feu et le sang
C’est dans cette atmosphère de suspicion légitime et de malaise, que s’ouvre le second tour. La suite, on la connait. Le président sortant, Laurent Gbagbo refuse à la Cei de proclamer des résultats qu’il juge pipés. S’en suit un contentieux électoral qui débouche sur la tragique crise post électorale. Bilan: plus de 3000 morts, selon des estimations officielles, mais bien plus, à en croire des observateurs locaux. A qui la faute. Pour la communauté internationale, c’est Laurent Gbagbo. Mais, et le président Yousouff Bakayoko et sa Cei ? A quel niveau de responsabilité se situent-ils ?
*2013 : Plus de la moitié des 613 requêtes en annulation acceptées au-delà du délai légal de cinq
‘‘Le chien ne change pas sa manière de s’asseoir’’, dit une maxime bien de chez nous. Le constat de blocage dans la proclamation des résultats des dernières municipales et régionales, attentent fort éloquemment que les hommes, les contextes et les époques ayant bien changé, la Cei n’a jamais eu le souci de compétence, de maturité et plus grave, de crédibilité pour organiser des opérations électorales régulières et transparentes en Côte d’Ivoire. A preuve, après les élections locales du 21 avril dernier, ce sont au total 163 requêtes en annulation, soit 30% des candidats qui ont été envoyées à la Cei sur 519 têtes de listes. Marcory, Port Bouet, Bingerville, Adjamé, Treichville…plus de 82 communes sont concernées, soit près de la moitié du pays. Les motifs de plainte sont multiples : connivences entre les présidents des bureaux de vote et certains candidats, procès verbaux falsifiés, bourrage d'urnes, opacité du processus électoral dans les bureaux. Des suspicions de fraude dénoncées pour certaines avant même l'ouverture du scrutin. Sans parler de la violence qui a entouré l'élection le jour du vote et les heures qui ont suivi. C'est la Commission électorale indépendante qui a compilé toutes ces requêtes. Certaines ont même été acceptées au-delà du délai légal de cinq jours ! Pour l’heure, on attend que la Cei présente le tableau final de ces scrutins. Sur la base de ce constat général, peut-on encore lui confier les élections de 2015? La classe politique et la population ivoirienne sont ouvertement sceptiques. La position du Fpi de Laurent Gbagbo est claire. Pas question de faire confiance à Yousouf Bakayoko. ‘‘Nous exigeons sa dissolution ou du moins, la recomposition de sa Commission centrale que nous jugeons incompétente, trop partiale et aux ordres du parti au pouvoir’’. A la vérité, le bilan des élections que la Cei a organisé ne plaide pas vraiment en sa faveur.
Dossier réalisé par T. Guy
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