Pour tous ceux qui l’ont connu physiquement comme à travers ses écrits et qui l’ont aimé, un monde s’est éffondré ce jeudi 23 Mai, jour d’inhumation du célèbre poète et écrivain nigérian, Chinua Achebe. C’était à Ogidi, ville qui a vu naître l’illustre disparu dans l'Etat d'Anambra au Sud-est du Nigeria. Ce jour là, plusieurs milliers d'admirateurs, dont Goodluck Jonathan, le chef de l'Etat nigérian et son homologue ghanéen John Dramani, se sont rassemblés pour rendre un dernier hommage à celui qui se distingua comme l’un des pères de la littérature moderne africaine à travers son célèbre roman "Le monde s'effondre". "J'ai quitté ma maison, à Asaba (une ville voisine) à 5H00 ce matin pour venir rendre un dernier hommage à ce fils prodigue du Nigeria qui a rendu son peuple si fier", a déclaré Sylvanus John, un ingénieur de 31 ans, présent à la cérémonie d’adieu. Comme quoi, l’homme qui, il ya quelques semaines, tirait sa révérrence à Boston aux Usa, était si populaire qu’il a fini par devenir une icône dans son pays mais aussi dans le monde. Sa renommée internationale, il la doit à son roman "Le monde s'effondre", vendu à 10 millions d'exemplaires dans une cinquantaine de pays, imprégnés de la culture Igbo, son groupe ethnique, sur fond de colonisation britannique. Le Guardian britannique a écrit en 2007 que ce roman "bouleverse complètement la perception occidentale de l'Afrique - une perception jusqu'ici basée sur le point de vue des colons blancs". Figurant au programme de nombreuses universités anglophones dans le monde, ce livre a profondément influencé une génération entière de jeunes auteurs nigérians. M. Achebe était aussi connu pour ses essais sur les grands maux de son pays, dont la corruption, qu'il n'a cessé de dénoncer. Nelson Mandela a dit de lui que c'était le genre d'écrivain "en compagnie duquel les murs de prison s'effondrent". Si en tant que grand écrivain et poète, Chinua Achebe a marqué plus d’un, sa vie aura été marquée par des relations difficiles avec les responsables politiques de son pays. D’ailleurs, en 2011, il avait notamment refusé pour la seconde fois d'être décoré par les autorités nigérianes. M. Goodluck Jonathan lui a toutefois rendu hommage dans un discours élogieux.
F.K/AFP
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