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Politique Publié le samedi 25 mai 2013 | Le Democrate

Les défis de l’Union Africaine

L'Union Africaine doit relever les défis sur les crises et les conflits politiques et armés en Afrique dans plusieurs pays dont certains datent de plusieurs décennies. C'est l'exemple du conflit armé en Somalie qui a ruiné le pays depuis 1991.

Cet Etat de l'Afrique de l'Est est ravagé par une guerre civile menée par des islamistes extrémistes dans l'objectif d'instaurer une république islamique appliquant avec rigueur la charia. Depuis janvier dernier, les milices des Shebab et du Hizbul Islam ont lancé une nouvelle offensive pour renverser le président somalien et son gouvernement de transition, augmentant par-là le nombre de morts et celui des déplacés. Les groupes rebelles menacent aussi depuis des années la stabilité du Soudan.

La guerre a fait 300 000 morts selon l'Onu, 10 000 selon Khartoum, et entraîné le déplacement de 2,7 millions de personnes. Le pays voisin, le Tchad, vit lui aussi au rythme des violences entre mouvements rebelles, venus notamment du Soudan, et l'armée, avec de fréquents combats depuis 2005. Au centre de l'Afrique, dans la région des Grands Lacs, la République démocratique du Congo, anciennement le Zaïre, fait également face à de nombreuses factions rebelles depuis une décennie.

Dans le nord et le sud-Kivu, l'armée se bat contre des rebelles hutus rwandais des forces démocratiques du Rwanda (Fdlr). En Province orientale (Nord-est), elle traque les rebelles ougandais de l'Armée de résistance du seigneur (Lra). Les rebelles, mais aussi des soldats de l'armée gouvernementale, commettent des exactions contre les civils. Cette guerre qui a eu lieu entre 1998 et 2002 a impliqué neuf pays et une trentaine de groupes rebelles armés. Bilan de ce conflit inter-pays : environ 4 à 4,5 millions de morts dans les massacres collectifs et des centaines de femmes et d'enfants violés. Une partie de la population a péri à cause de la famine et des maladies engendrées par le manque d'eau et d'hygiène, selon un rapport de l'International Rescue Committee qui a établi le nombre de déplacés à plus de deux millions. Aujourd'hui, la paix demeure encore fragile.

Au Niger, à Madagascar et en Guinée, les crises politiques qui secouent ces pays suscitent autant d'inquiétudes au sein de l'Ua que les conflits armés. En Guinée-Bissau, le trafic d'armes et de cocaïne qui parviennent du continent latino-américain a pris une telle ampleur que ce pays de l'Afrique de l'Ouest se voit confronter à un autre phénomène difficile à maîtriser. La Guinée-Bissau a connu de nombreux assassinats politiques dont un a coûté la vie à son président Joao Bernardo Vieira, œuvre des groupes impliqués dans le trafic d'armes et de drogue. Ravagé par les guerres, le continent noir est aussi ravagé par les maladies et la faim.

Ces deux problèmes sont à l'origine de certains conflits armés. Il s'agit tout simplement d'un cercle vicieux dans lequel s'est engouffrée une partie des pays africains qui ne disposent pas de suffisamment de moyens pour s'en sortir. Mais les moyens constituent-ils le seul frein au drame quotidien des Africains ?

Selon un rapport détaillé de 2004 présenté devant la 59e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, la lutte contre le trafic d'armes est difficile à mener sans la participation de tout un chacun. A noter que le nombre d'armes légères circulant dans 44 pays de l'Afrique subsaharienne dépasse les 30 millions.

Le rapport de l'Onu a estimé que, pour «enrayer le commerce illicite d'armes légères», il est nécessaire de consentir des efforts à l'échelon mondial. «Le trafic d'armes se poursuit, avec la participation de protagonistes étatiques et non étatiques, d'intermédiaires et d'entreprises. Des armes légères et des armes portatives provenant de marchands du Nord ont été introduites en Afrique et acheminées d'un pays à l'autre.

Dans un certain nombre de pays africains, les insurgés et les milices ont continué à obtenir des armes provenant de la région et d'ailleurs. Ce phénomène est facilité par certains individus, par les fonctionnaires qui continuent d'émettre de faux certificats d'utilisateur final, par la porosité des frontières et par l'incapacité des États africains à protéger leur espace aérien», a souligné le texte.

Le rapport de l'Onu accuse implicitement sans les citer certaines puissances occidentales d'encourager les mouvements de déstabilisation des pays africains afin de brader tranquillement leurs richesses souterraines. Car le pompage du pétrole, du gaz ne s'est jamais interrompu en temps de guerre.

Il est connu de tous que l'argent issu de l'exploitation des gisements de minerais sert en partie à financer les rébellions. Mais en dehors des conflits et intérêts internes qui engendrent les guerres les unes après les autres, on ne peut pas ignorer la guerre d'influence que se livrent Américains et anciennes puissances coloniales sur l'Afrique. «S'il y a des mœurs et des coutumes à respecter, il y a aussi des rivalités et des haines qu'il faut démêler et utiliser à notre profit, en opposant les uns aux autres, en nous appuyant sur les unes pour vaincre les autres», résumait le maréchal Louis Hubert Lyautey, que Jean-Prosper Boulada, président du Front uni pour l'alternance démocratique au Tchad (FU/ADT) et président de la Cmap/dd, lors d'un forum organisé à Strasbourg en France.

Donc, il est de la responsabilité de l'Union africaine de prendre en considération tous ces paramètres afin d'assumer sa mission d'organisation continentale qui cherche à faire régner la paix en Afrique. Le règlement des questions politiques, économiques et sociales internes est la condition sine qua non pour entamer ce travail difficile. Toutefois, l'Ua ne pourrait pas faire la promotion de la paix en Afrique si ses membres (les chefs d'Etat qui la composent) ne font pas dans la promotion de la démocratie et n'instaurent pas une véritable justice sociale dans leurs propres pays. La lutte contre la corruption, contre les conflits confessionnels et la promotion des cultures locales au lieu de les exclure constituent une clé et un défi pour ouvrir une ère nouvelle aux peuples africains.
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