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Économie Publié le vendredi 21 juin 2013 | Présidence

4ème forum des marchés émergents d’Afrique : l’allocution du Président Alassane Ouattara


Excellences, Mesdames et Messieurs les Membres du Forum des Marchés Emergents;
Mesdames et Messieurs les Ministres ;
Honorables Invités ;
Mesdames, Messieurs,

C’est avec beaucoup de fierté que la Côte d’Ivoire accueille les éminentes personnalités du monde économique, financier et politique qui participent à ce 4ème Forum sur les Marchés émergents.
Après Rabat en 2008 et Cape-Town en 2009, c’est la troisième fois que l’Afrique accueille les travaux de cette prestigieuse plateforme de rencontres et d’échanges entre les économies émergentes. Cette rencontre constitue à n’en point douter une grande opportunité pour notre pays.
Je voudrais donc au nom du Gouvernement, du peuple ivoirien et en mon nom personnel vous souhaiter à tous, la cordiale bienvenue à Abidjan. AKWABA !
Je voudrais saluer la présence parmi nous de Monsieur Michel CAMDESSUS, ancien Directeur Général du Fonds Monétaire International auprès de qui, j’ai eu plaisir à travailler à Washington durant plusieurs années.
Je salue également la présence remarquée de Monsieur Horst KOEHLER, ancien Président de la République Fédérale d’Allemagne, de Monsieur Benjamin MKAPA, ancien Président de la République Unie de Tanzanie et de Monsieur Raila Odinga, ancien Premier Ministre du Kenya. C’est un honneur de vous accueillir ici, à Abidjan.
Honorables invités,
Mesdames et Messieurs, Chers Participants,
Je suis heureux de l’opportunité que vous me donnez de partager avec vous, quelques idées sur le devenir de l’Afrique. En effet, le thème de cette rencontre, à savoir «La vision de l’Afrique à l’horizon 2050», est particulièrement intéressant.
Il l’est en raison de l’optimisme et surtout du dynamisme que nous observons dans l’économie de nombreux pays africains qui aspirent tous à devenir émergents d’ici la fin de cette décennie.
Après une longue période de stagnation dans les années 70 et 80, l’Afrique est devenue au XXIème siècle un continent aux multiples opportunités, grâce à l’amélioration de la gouvernance, aux politiques macro-économiques de qualité et à l’assainissement de l’environnement des affaires. A cela, s’ajoutent les bons résultats économiques enregistrés de même qu’un fort potentiel par rapport aux marchés.

Honorables Invités, Mesdames et Messieurs,

L’Afrique a enregistré la croissance la plus rapide au cours de la dernière décennie (plus de 5% en moyenne chaque année entre 2000 et 2009) et elle compte six des dix pays qui ont la plus forte croissance économique.
Cette hausse de la croissance est étayée par l’augmentation des taux d’investissement dans certaines régions de l’Afrique qui passent globalement de 18% en 1990 à 22% en 2009, comme confirmés par la Commission Economique pour l’Afrique dans son rapport « Perspectives Economiques 2012 ». Cela se manifeste aussi par une augmentation de la part des exportations dans le PIB qui passe de 26% en 1990 à presque 30 % en 2009.
C’est le lieu de souligner, qu’alors que l’économie mondiale lutte pour se remettre des effets des crises économiques et financières récentes, le continent Africain connaît des modifications fondamentales ; la conjoncture économique, sociale et politique s’améliore et les pays africains sont désormais une source de croissance économique mondiale.

Mesdames et Messieurs,

Notre rencontre se tient à un moment où les perspectives n’ont jamais été aussi prometteuses pour notre continent. En effet, l’Afrique souhaite consolider son décollage économique et parvenir à l’émergence.
Certes, des acquis importants ont été obtenus et des progrès considérables ont été constatés ces dernières années en termes de stabilité macro-économique et de croissance économique ; il reste toutefois de nombreux défis à relever par nos pays avant d’atteindre l’émergence.
Ces défis sont le niveau de pauvreté encore trop élevé, les inégalités sociales toujours répandues, l’éducation et la santé qui présentent encore d’importantes faiblesses. De même, le manque de sécurité sociale et la dépendance des capitaux extérieurs menacent l’équilibre social et économique de plusieurs pays.

Honorables invités, Mesdames et Messieurs, Chers Participants,

Pour parvenir aux niveaux de revenus des pays avancés, les pays africains qui aspirent à l’émergence devront aller plus loin en matière de réforme des structures de leurs économies et de promotion de la démocratie. Ils doivent relever le défi de la prospérité économique à travers une volonté manifeste de lutter contre la pauvreté et les privations diverses.
Réussir cette performance dépendra de l’efficacité avec laquelle les pays africains, affronteront individuellement et collectivement les incertitudes rendues plus ardues par la crise de 2008-2009 et ses répercussions sur le commerce et les finances.
Face à ces incertitudes, les pays africains doivent de toute urgence commencer à développer des stratégies pour mettre à profit la récente poussée de croissance, veiller au maintien du cap économique sur le continent et s’attaquer aux obstacles qui se présentent pour qu’en 2050, voire avant, le continent prenne sa place en tant que pôle majeur de croissance dans l’économie mondiale.
En effet, à cette échéance, l’ordre politique et économique mondial pourrait être totalement bouleversé. L’Afrique comptera plus de 2 milliards d’habitants, soit 1 habitant de la planète sur 4. Des pays tels que le Nigeria seront plus peuplés que les Etats-Unis avant même 2050. 1 milliards 200 millions d’Africains seront des urbains et la population en âge de travailler représentera environ 22% en 2050, c’est-à-dire près de 500 millions de personnes.
Cette évolution de l’ordre politique et économique mondial offre à l’Afrique l’occasion de remodeler son programme de développement et appellera à une meilleure gouvernance mondiale et au renforcement de la solidarité entre les Etats.

Honorables invités, Mesdames et Messieurs, Chers Participants,

S’agissant de la Côte d’Ivoire, notre pays a renoué avec la paix et la normalité.
Plusieurs réformes structurelles ont été engagées et des progrès considérables sont réalisés dans divers domaines.
L’année 2013 marque par conséquent la consolidation progressive de la Sécurité, de la paix et de la reprise économique. Au niveau économique, le pays connait une croissance d’environ 10% (9,8% précisément en 2012, qui est appelé à s’améliorer grâce à de nombreuses réformes et d’importants investissements dans l’agriculture, l’industrie et les infrastructures).
Le regain de dynamisme de tous les grands secteurs de l’activité économique a été stimulé par la relance de l’investissement, de la consommation et des exportations. Le taux d’investissement s’est situé à 13,7% du PIB en 2012 contre 8,2% du PIB en 2011. Les exportations ont progressé de 12% en 2012 contre un recul de -4% en 2011. De même, l’évolution de la consommation des ménages s’est accru de 13% en 2012 contre une baisse de 5,1% en 2011.
L’année 2013 devrait donc confirmer le rebond économique de la Côte d’Ivoire, avec un taux de croissance de plus de 9% et une prévision de 10% à partir de 2014 et 2015.
Il nous faut maintenant accélérer la transformation économique de notre pays en passant de l’exportation des matières premières brutes à la contribution aux échanges internationaux de produits manufacturés et à l’innovation technologique. C’est ainsi que nous créerons de la valeur ajoutée et de nombreux emplois mieux rémunérés, notamment pour les jeunes.
Notre croissance doit être inclusive, solidaire et profiter au plus grand nombre.

Honorables invités, Mesdames et Messieurs,
Pour parvenir à l’émergence que nous ambitionnons, une place importante devra être accordée à l’Education, la santé, la Recherche Scientifique et Technologique afin de mieux doter notre jeunesse de capacités à affronter les défis nouveaux auxquels notre pays est confronté.
Les préalables à cet ambitieux processus de développement exigent la création de conditions propices à la consolidation de la paix, à la sécurité, à la cohésion sociale et au bien-être ; mais aussi un Etat de Droit et de Bonne Gouvernance, une démocratie forte et solidaire.

Honorables invités, Mesdames et Messieurs, Chers Participants,
La Côte d’Ivoire est en train de retrouver la place qui est la sienne dans la sous-région et en Afrique. Les fondamentaux de l’économie de notre pays se remettent en place, la paix est retrouvée et nous avançons inexorablement vers l’émergence.
C’est avec cet espoir partagé, que je déclare ouvert le 4ème Forum des Marchés Emergents.

Je vous remercie.
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