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Sport Publié le mardi 23 juillet 2013 | L’intelligent d’Abidjan

Dossier / Génération des académiciens : Junior, Joss, Badjan, Tony, Zézéto, …, de grands gâchis !

Ils ont fait rêver le public sportif ivoirien et au-delà, l’Afrique. Les caméras du monde entier étaient braquées sur ces enfants sortis de l’école de football Mimosifcom à la Riviera-M’Pouto. Les Académiciens, c’est le nom donné à ces «diablotins» (comme aimait bien les appelés Simplice Zinsou, l’ex-président de l’Africa Sports). Bon nombre des «petits» de Jean-Marc Guillou (leur formateur) ont confirmé les pronostics annonçant qu’ils auront une grande carrière. Entre autres, on citera les frères Touré (Kolo et Yaya), Zokora Didier alias Maestro, Yao Kouassi Gervais, Salomon Kalou. Ils ont réussir à évoluer dans des clubs de haut niveau en Europe (Barcelone, Arsenal, Chelsea FC, etc.). Mais, à côté, il y a ces académiciens qui sont passés à côté de la plaque. Pourtant, on ne pouvait parler des meilleurs élèves de Jean-Marc Guillou sans les citer. Pourquoi Junior, Joss, Tony, Zézéto, …n’ont t-ils pas eu, malgré leur talent, la carrière que les observateurs du ballon rond prédisaient pour eux ? Qu’est-ce qui n’a pas véritablement marché ? Diagnostic de ce que les uns et les autres considèrent aujourd’hui comme un véritable gâchis.

La première génération des Académiciens sortie en 1999 était conduite par Djiré Abdoulaye dit Junior. Milieu de terrain polyvalent, Junior avait cette capacité d’être un milieu jouant dans un rôle défensif ou être un véritable animateur du jeu. Il avait en lui, à la fois, les qualités de Guel Tchiressoua, Maguy Serges Alain et Miézan Pascal. Des observateurs allaient plus loin pour comparer le capitaine des académiciens à l’ancien milieu terrain français, Alain Gires. Le talent de Junior était reconnu par tous et tout le monde lui donnait une carrière prometteuse. Mais de la certitude d’une grande carrière, l’on arrivera à une déception. Après quatre (4) ans passés (1999-2003) à l’Asec, Djiré Abdoulaye fera partie du dernier contingent de la première génération des académiciens à aller monnayer son talent en Europe. Une expérience qui ne sera pas suivi de succès.

De l’espoir à la déception

De 2003 à 2008, Junior essayera de se faire un chemin à travers quatre clubs (KSK Beveren (Belgique), FC Metalurq Donetsk (Ukraine), KFC Germinal Beerschot (Belgique) et FC Metalist Kharkiv (Ukraine)). Ces voies ne lui permettront pas de connaître le succès escompté. Depuis 2012, l’ex-capitaine de l’Asec, à 32 ans (donc déjà à la fin de sa carrière), est obligé de se contenter d’un club amateur, Paris FC (France). Comme lui, Péhé Jocelyn dit Joss connaîtra le même parcourt. Avec un style de jeu qui s’apparentait à celui du Colombien Carlos Valderrama, Joss était vu par des observateurs comme le futur métronome des Éléphants. Alors qu’il est perdu dans la nature, après son passage à l’Asec et dans des clubs européens (Beveren KSK, Royal Olympic Club de Charleroi-Marchiennes (ROCCM), Belgique,…) de niveau relativement bas, ils sont nombreux ces sportifs qui estiment que la carrière de Péhé Jocelyn a été un véritable gâchis. Comme Junior et Joss, Kanté Seydou dit Badjan aurait pu avoir un brillant parcourt. Il était le prototype du Latéral droit moderne. Teigneux, mais aussi très actif au niveau offensif, Badjan à travers ses montées, créait des misères aux défenses adverses. On ne mettra pas la mauvaise carrière de Kanté Seydou sur le fait d’un mauvais management autour du joueur ou le résultat de choix mal inspirés.

Badjan, Tony, Amuah Diaky...


Badjan, Tony, Amuah Diaky...

Mais Badjan, doit-on dire, a manqué de chance. Après l’Asec (2000-2003), il va s’orienter vers la Belgique au KSK Beveren (2003-2007). Avant de se diriger vers la France, où il évoluera pour la saison 2007-2008 au FC Istres. Après une blessure à la cheville dont il a mis longtemps à guérir, Badjan sera obligé d’abandonner la compétition. S’il y a un joueur qui avait le potentiel pour être un attaquant presqu’à la dimension de Didier Drogba, selon des observateurs, il s’agit d’Antonin Koutouan. Tony (c’est son pseudonyme) avait le sens des buts. Mais l’ex-avant-centre de l’Asec n’a pas eu la carrière souhaitée. En tout cas, au regard de sa vivacité et de son potentiel technique, Tony pouvait aisément évoluer dans des grands clubs européens (Real Madrid, Barcelone, Chelsea, Bayern Munich, …). Il a seulement monnayé son talent dans des équipes d’un niveau pas grand. Après l’Asec, Antonin Koutouan fera un tour à KSK Beveren (2002-2003) puis offrira ses services pour la saison 2003-2004 au FC Lorient (France). Avant de s’orienter vers les Emirats Arabes-Unis où il jouera pendant une année à Al Wahda Abu Dhabi (2004-2005). Tony revient en France où il joue (2005-2006) à Grenoble Football. De 2006 à 2012, Antonin Koutouan se contentera d’évoluer dans des championnats du Golfe, moins médiatisés et moins cotés. Depuis janvier 2013, l’ancien pensionnaire de l’académie Mimosifcom est retourné au FC Lorient. A 30 ans, l’ex-avant-centre de l’Asec va vers la fin de sa carrière sans avoir confirmé tout le bien qu’on pensait de lui. Pareil pour Amuah Diaky, surnommé Zidane au regard de sa clairvoyance de jeu et de ses atouts techniques. Diakité Ibrahim, son nom à l’État civil, après avoir quitté les jaune et noir est allé passer trois ans avec l’Espérance de Tunis (2002-2005). Avant de déposer, pour toujours, ses valises dans le Golfe. La plus grande déception pour les témoins du football en Côte d’Ivoire c’est Zézé Venance.

Zézéto et les autres

Vu comme le plus doué de la première génération des Académiciens, Zézéto s’est seulement contenté, après son départ du club jaune et noir, des championnats pas trop cotés (Belgique, Ukraine, Finlande). Beugré Ahiba dit Pacheco, Dansoko Mamadou alias Madinho, comme Junior, Joss, Tony,…, ont aussi fait mentir les pronostics. Pourtant le potentiel y était pour réussir comme certains de leurs condisciples de l’Académie Mimosifcom.

Agent de joueurs, entraineur, président de club, expliquent

Pour Aka Kouamé, ancien joueur de l’Asec et entraineur du Stade d’Abidjan, l’échec de ces Académiciens est dû, en partie, au fait qu’ils sont allés trop vite et dans la précipitation monnayer leur talent en Occident. «Le fait de s’exiler rapidement a, pour ma part, été un problème au niveau de certains joueurs», pense-t-il. Avant de fustiger le fait qu’un grand nombre des Académiciens ait été «vendu» en même temps en Europe. «On ne peut pas déplacer une équipe entière pour aller jouer en Europe», s’’est il offusqué. Aka Kouamé, ajoute également ces échecs seront le résultat d’un travail insuffisant pour un bon nombre de ces académiciens. «Ceux qui ont réussi, ce sont les joueurs qui ont accepté de travailler. Les Académiciens qui ont échoué avaient certes du talent, mais la plupart d’entre eux ne travaillaient pas assez. Kolo et Yaya, par exemple, ont eu une bonne carrière parce que ce sont des joueurs qui ne badinent pas avec le travail», estime l’ancien latéral droit des Éléphants. Quant à Beugré Yago Eugène, ancien joueur et responsable d’un centre de formation, il rappelle que le talent n’est pas automatiquement synonyme de réussite. «Il y a beaucoup de paramètres. Il faut tomber sur l’entraineur qui est à votre disposition. Il y a aussi la grâce de Dieu. Il y a le cas des récurrentes blessures. Il y a surtout le choix du club. Beaucoup de ces Académiciens ont fait de mauvais choix. Tu es prêt pour le championnat Espagnol et tu vas en Angleterre, or tu n’as pas la condition physique nécessaire pour tenir», diagnostique Beugré Yago. Qui souligne, au passage, qu’il ne faut pas occulter dans cet échec, l’environnement africain. Un environnement, dira-t-il, marqué par le mysticisme. Pour Amagbegnon Yves Tamegnon, agent de joueur, parmi les élèves de Jean-Marc Guillou, certains étaient plus ambitueux que d’autres. Qui, dit-ils, préféraient se contenter du peu. Yves Tamegnon évoque toutefois, le facteur chance. Mais, précise ce manager de joueur, “la chance est un facteur qui t’accompagne quand tu as bien travaillé et que tu es sérieux dans le travail”. Amagbegnon Yves Tamegnon fait ainsi savoir que la réussite dans le football en plus du talent fait appel à d’autres facteurs: “Une vie rangée et se comporter en un professionnel. En gros, l’homme doit tout faire pour mettre la chance de son côté”. Sur le facteur chance, l’argument de l’agent de joueur est partagé par Aby Richmond, président du Stade d’Abidjan : «Je pense que c’est dans la nature des hommes. Chacun à sa chance dans la vie. Tout un chacun à son destin ou son étoile. Mais la chance ou le destin, il faut aussi le préparer». Aby Richmond ne manque pas de souligner ceci : «Des personnes brillent dès le début de leur carrière et chemin faisant, ils s’éteignent. D’autres, c’est chemin faisant ou à la fin de leur carrière qu’ils connaissent la gloire». Avant de regretter spécifiquement le cas Zézéto : «J’ai personnellement fondé beaucoup d’espoir en ce joueur. Pour moi, c’était la grande star qui allait percer mais je n’ai rien compris dans la suite de sa carrière». Il conclut en affirmant que cette situation n’est pas spécifique au sport. «Dans tous les domaines ça existe !», termine le président du Stade d’Abidjan.

Réalisé par Raymond Dibi
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