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Société Publié le mercredi 14 août 2013 | L’intelligent d’Abidjan

Entretien / Christian Vabé, Président du RPCI- Alternative crédible : ‘‘Je suis le leader de la vraie alternative crédible à Ouattara’’

Il a rangé sa plume de journaliste décidé de s’engager dans le combat politique. Christian Vabé, anciennement patron du site d’informations générales www.ivoirebusiness.net est désormais le président du mouvement politique dénommé Rassemblement des Peuples de Côte d’Ivoire- Alternative crédible. Depuis la capitale française, l’homme lance qu’il reste la seule alternative crédible à Alassane Ouattara. Cet habitué des chancelleries en France, et féru des salons feutrés des palaces parisiens s’est prêté à nos questions sans détour. Entretien.

Qu’est ce qui vous a motivé à passer du statut de patron de presse à celui de président de parti politique ?

La transition s’est faite naturellement, elle s’est imposée d’elle-même. En ma qualité de journaliste fondateur du site Ivoirebusiness.net et donc de leader d’opinion, je suis resté longtemps à décrier la situation sociopolitique déplorable en Côte d’Ivoire. Il m’a semblé à point maintenant de passer à l’action politique concrète au sein d’un mouvement politique. De sorte à avoir voix au chapitre dans le débat politique ivoirien afin de mettre fin aux dérives du pouvoir d’Alassane Ouattara. En notre sens, l’impunité dans laquelle se vautrent les hommes du régime de Ouattara n’appartient pas à une République démocratique. Nous voulons donc nous imposer comme une formation politique de premier plan en Côte d’Ivoire. Surtout qu’aujourd’hui en Côte d’Ivoire, il n’y a pas d’opposition réelle face au pouvoir de Ouattara. Très attachés aux valeurs de la démocratie, nous avons décidé de nous constituer en mouvement politique de sorte à nous poser en une opposition crédible à Alassane Ouattara. Voilà pourquoi est né le RPCI – Alternative crédible. Je suis le vrai leader de la vraie alternative crédible à Alassane Ouattara.

Pensez-vous vraiment être crédible en étant un parti politique à l’étranger, et sur quelle base électorale pourriez-vous vous fonder en Côte d’Ivoire ?

C’est vrai qu’en dictature, il est difficile de juger de la base électorale d’une opposition. Mais repensez au Général Charles De Gaule, c’est de l’exil à Londres qu’il a porté la voix des opposants au régime de Petain qui était sous la gouvernance de l’Allemagne Nazzi. Et c’est en triomphe que le Gl De Gaule est rentré en France à la libération. C’est dans ce même cas de figure que nous nous inscrivons. La Côte d’Ivoire au­­jourd’hui, c’est l’emprisonnement des opposants, leur traque à l’étranger, et l’interdiction aux organisations et formations politiques de manifester. Vu que l’opposition en Côte d’Ivoire est muselée, il revient aux Ivoiriens de la diaspora de prendre le relais et de se constituer en force politique fiable, en opposition réelle et véritable à Ouattara. Il est vrai qu’aujourd’hui, on ne peut pas juger de la base électorale du RPCI-Alternative crédible, mais je sais que nous dérangeons le régime de Ouattara.

Vous ne rentrerez donc pas en Côte d’Ivoire alors, au risque d’être muselé ?

Bien sûr que je rentrerai, mais seulement lorsque le régime en place décidera d’ouvrir le jeu démocratique.

Mais que faites-vous pour conduire le pouvoir d’Abidjan à ouvrir le jeu démocratique comme vous le dites ?

J’ai été à l’Elysée dénoncer les violations quotidiennes des droits de l’Homme en Côte d’Ivoire, et la volonté d’Alassane Ouattara de ne pas normaliser la vie politique. J’ai été également reçu et entendu au niveau de l’Assemblée nationale française pour dénoncer l’Etat de non droit. Claude Bartolone et une centaine de députés français ont été instruits de la situation ivoirienne par moi. Aujourd’hui, le régime est affaibli diplomatiquement. Grâce au travail que nous menons au niveau de certaines Chancelleries, Ouattara est mis au banc des accusés.

En dehors de votre anti-Ouattaraïsme, qu’exprimez-vous d’autres ?

En ma qualité de premier responsable du RPCI-Alternative crédible et de leader de l’opposition en exil, nous nous intéressons aussi et surtout aux préoccupations du vécu quotidien des populations ivoiriennes. La vie chère, les questions de santé publique, le prix des matières premières agricoles, la gestion de nos ressources énergétiques, l’éducation, et la question des infrastructures économiques, sont autant de sujets sur lesquels mon organisation politique a porté des réflexions profondes afin de les résoudre durablement. Il y a également l’épineuse question du foncier rural qui est à la base de bon nombre de conflits tragiques dans notre pays. Il nous faut régler cela au plus vite pour éviter que d’autres Amadé Ourémi viennent régner en seigneur sur des terres dont ils auront massacré les vrais propriétaires. Je ne sais pas dans quel type de pays sommes-nous.

De quelle expérience de la gestion des affaires de l’Etat disposez vous pour pouvoir prétendre réaliser ce que vous promettez ?

Nous disposons au sein de notre formation politique de nombreuses compétences et expertises que nous mettrons à la disposition de notre communauté nationale quand nous serons aux affaires. Notre projet de société est déjà prêt pour le bonheur des Ivoiriens. Ouattara n’a aucune solution pour la Côte d’ Ivoire. Les populations ivoiriennes ont besoin de quelqu’un qui pourra régler leurs problèmes, et non d’une personne qui traque d’autres Ivoiriens à longueur de temps.

Pour vous donc, Alassane Ouattara ne serait pas capable de réconcilier les Ivoiriens entre eux ?

S’il arrive à laisser vivre et s’exprimer les partis d’opposition, s’il parvient à ne plus traquer les Ivoiriens en exil. S’il garanti les libertés individuelles et le respect des droits de l’Homme. Si par extraordinaire, il dote la Côte d’Ivoire d’une justice indépendante. Si la liberté de la presse n’est plus piétinée. S’il ouvre les médias publics nationaux à son opposition. En somme, s’il crée les conditions de l’expression démocratique, alors là, les Ivoiriens pourront se reparler et se réconcilier par conséquent. La Côte d’Ivoire a beaucoup trop de challenges à relever, il faudrait donc laisser s’exprimer la diversité et libérer l’opposition. Sinon, Ouattara apparaitra comme le seul économiste au monde qui n’aura pas compris que développement économique et démocratie vont de pair.

Comment pouvez-vous prétendre être l’unique alternative à Ouattara quand en Côte d’Ivoire il y a le FPI de Laurent Gbagbo qui a une dizaine d’années de gestion du pouvoir et une base électorale impressionnante?

Devant les dérives du régime de Ouattara, nous sommes les seuls à pouvoir les dénoncer.

Cela suffit-il pour dire que vous constituez la seule opposition au pouvoir de Ouattara?

Un parti politique qui ne dit rien lorsque ses cadres sont injustement emprisonnés, traqués à l’étranger, ce n’est plus un parti d’opposition véritablement actif. Pour l’instant, je suis le seul à exister, voilà pourquoi je dis que je suis le seul parti d’opposition au régime d’Alassane Ouattara. Je suis le seul à dénoncer, les autres ne le font pas, c’est leur choix.

Leur silence ne peut pas être un choix puisque vous-même vous avancer qu’ils sont muselés par le pouvoir en place ?

Personne ne peut être soumis indéfiniment. La force a fait les premiers esclaves, mais leur lâcheté l’a perpétué a dit Rousseau. S’ils acceptent leur situation actuelle, c’est certainement parce qu’ils s’y plaisent. J’appelle cela aussi de la complicité.

Il ne vous a quand même pas échappé que le FPI a quasiment posé en préalable à la réconciliation nationale la libération de Laurent Gbagbo et de tous ses proches emprisonnés lors des discussions avec le gouvernement. Partagez-vous cette exigence ?
J’ai été le premier à demander la démission de Banny car il n’a rien fait pour la réconciliation.

Mais qu’aurait-il dû faire selon vous pratiquement pour réconcilier les Ivoiriens?

Pour le RPCI-Alternative crédible, si Ouattara veut aller au bout de sa logique en jugeant tous les suspectés de crimes de toutes natures en Côte d’Ivoire, il devra aussi poursuivre bon nombre de chefs de guerre qui sont cités dans de nombreux rapports d’organisations internationales des droits de l’Homme. Comme il ne le fera pas au risque e de se faire hara kiri, il se serait juste qu’il agisse de sorte à faire libérer les détenus du camp Gbagbo, et Laurent Gbagbo même en premier. Et ainsi Gbagbo et Ouattara entameront des discussions politiques de sorte à vider tous les contentieux entre ces deux personnalités.
Entretien réalisé par Jean-Paul Oro à Paris
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