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Politique Publié le vendredi 16 août 2013 | L’intelligent d’Abidjan

Depuis Gnangbodougnoa/ Guillaume Soro parle au peuple Bété : ‘‘C’est en nous réconciliant que nous trouverons des solutions pour Gbagbo, Blé Goudé et les autres’’

© L’intelligent d’Abidjan Par DR
6e édition du Parlement Francophone des Jeunes : le Président Guillaume Soro procède à l’ouverture des travaux
Mardi 9 juillet 2013. Abidjan. Le Président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, M. Guillaume Kigbafori Soro procède à l’hémicycle à l’ouverture solennelle des travaux de la 6e édition du Parlement Francophone des Jeunes (PFJ).
Le président de l’Assemblée nationale a animé, dans l’après-midi d’hier, le premier meeting de sa tournée dans la région du Gôh à Gnangbodougnoa, dans le canton Guébié et depuis la tribune, Guillaume Soro a annoncé les couleurs sur les différentes articulations de ses échanges avec les populations de la région.
«Certains doivent se demander pourquoi je suis en visite à Gagnoa, mais je sais aussi que certains ont dû vous appeler pour vous dire : «Ne recevez pas Guillaume Soro à Gagnoa. Certains ont dû vous demander de refuser la paix. Chers parents, ils ont tort parce que comme j’aime à le dire souvent, chaque temps a sa chose. Aujourd’hui, le temps de la réconciliation est venu et c’est pourquoi j’ai accepté l’invitation des chefs. J’irai à Ouragahio, à Guibéroua, à Gnaliépa, à Mama. J’irai partout pour parler de la paix et de la réconciliation nationale et je suis venu vous inviter à vous inscrire dans la logique de la réconciliation nationale. La Côte d’Ivoire a connu la guerre, mais personne ne doit souhaiter la guerre et des moments difficiles pour son pays. Aujourd’hui, la Côte d’Ivoire doit s’engager sur la voie de la paix et de la réconciliation et je veux que le peuple du Guébié embarque dans le train de la réconciliation pour que notre pays retrouve la stabilité et la paix (…) Il n’y a pas de sujets tabous ; je sais que certains vont me dire qu’il y a eu la guerre, que certains de leurs enfants sont en prison. J’irai à Guibéroua dans le village de Blé Goudé et je parlerai avec ses parents. J’ai vu certains de mes amis avec qui j’ai milité au sein de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire, la FESCI. Ils peuvent témoigner que nous avons tous été des compagnons, des camarades de lutte. Ils peuvent témoigner que nous, nous nous sommes battus pour la démocratie et la liberté. Oui, je sais certains parmi vous seraient tentés de me dire : « M. Soro, où est Gbagbo ? Où est Blé Goudé ? ». Je vais vous répondre parce que l’heure de la vérité est venue ; l’heure de dire les choses comme elles se sont déroulées, est venue. Si je me suis tu pendant un bon moment, c’est pour ne pas gêner les uns et les autres. Oui, il est arrivé, dans vos propres familles, dans vos propres villages, dans vos campements, que des enfants, des frères se battent ; que dans une même famille, qu’un frère en arrive à tuer un autre. Si vous êtes le père des deux enfants qui se sont battus à morts, que faites-vous ? Est-ce que vous êtes amené à tuer le second pour en fin de compte vous retrouver sans enfants ou est-ce que, malgré la douleur qui vous étreint, vous vous dites qu’il faut tourner la page ? Je ne suis pas venu dans cette sous-préfecture pour vous demander de ne plus parler de Gbagbo ou de ne plus l’aimer ; ce n’est pas mon objectif. Je suis plutôt venu vous dire que la réconciliation doit se faire. C’est en nous réconciliant, en nous mettant ensemble que nous pouvons trouver des solutions pour Laurent Gbagbo, pour Blé Goudé et pour tous les autres», a annoncé le président de l’Assemblée nationale. Dans son adresse à la population, Guillaume Soro a engagé les chefs des villages Bété, à prôner le message de la réconciliation, le seul qui peut ramener la paix et la stabilité en Côte d’Ivoire. «On vous dit tenez bon là-bas ! ne cédez pas ! n’acceptez pas ! Mais à Abidjan, si vous ne savez pas, on se voit, on mange ensemble. Quand on a un peu, on donne un peu et ils prennent et ils vont manger. Arrêtez de vous laisser manipuler par la politique politicienne. Ce qui doit vous intéresser c’est le développement de votre sous-préfecture. Les partis politiques passent. Tu peux être aujourd’hui de tel parti et demain de tel autre, mais aujourd’hui ce qui doit vous intéresser, c’est le développement. J’ai pris votre route, mais ça ce n’est pas une route ! C’est cela qui doit vous préoccuper. Vous êtes assis au village et c’est vous qui faites la politique à Abidjan. Vous êtes ici, trouvez des solutions. Ceux qui vous disent : «N’allez pas à la paix, n’allez pas à la réconciliation», qu’ils viennent faire la route. Si moi je ne viens pas et que je vois que la route n’est pas bonne et qu’on ne la répare pas, vous faites quoi ? Ceux qui vous disent que Alassane Ouattara on va le faire tomber bientôt, c’est un beau rêve. On peut rêver 20 ans, 30 ans et pendant ce temps, qu’est-ce que vous devenez ? Qu’est ce que vous faites ? (…) L’heure de la vérité est venue. Dans mes années d’étudiant, je suis allé trois fois en prison et c’était à cause de Gbagbo et au nom de Gbagbo. Parmi vous, qui est allé en prison pour Gbagbo ? Que quelqu’un lève le doigt. Aujourd’hui il faut qu’on se dise la vérité. Quand j’allais en prison en 90, 92, 93, 94, est-ce que j’étais Bété? Dans mon propre village au Nord, toute ma région, ils étaient PDCI, mais j’ai été exclu de mon village. Est-ce-que j’étais Bété ? Arrêtons donc le tribalisme», a martelé Guillaume Soro qui, face aux doléances exprimées par le porte-parole des chefs de la sous-préfecture de Gnangbodougnoa a offert 15 millions de FCFA pour la construction d’une nouvelle école primaire ou la réhabilitation de celle qui existe dans le village depuis 1958.


Olivier Dion
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