Musique : Enregistrement d’un titre au profit de l’Unesco - A’salfo mobilise des artistes africains pour l’éducation

Un projet à la fois musical et humanitaire. Depuis mardi, X-Maleya (Cameroun), Didier Awadi (Sénégal), Kojo Antwi (Ghana), Mokobé (Mali), Pierrette Adams (Côte d’Ivoire), Alif Naaba (Burkina Faso), J. Martins (Nigeria), Barbara Kanam (RDC) séjournent à Abidjan. Ils participent, à l’initiative de l’Ambassadeur de bonne volonté de l’Unesco, Salif Traoré dit A’salfo, à l’enregistrement, avec le groupe Magic System et Eric des Patrons, d’un titre dont les bénéfices seront reversés à l’institution internationale pour financer des projets liés à l’éducation. A eux s’est joint le chanteur béninois Miguelito, en tournée de promotion, actuellement à Abidjan, de son titre à succès « Mon Bébé », avec en featuring la ravissante Teeyah.
Hier, ces artistes, conduits par A’salfo, ont été reçu, à son cabinet, perché au 22ème étage de la Tour E, Cité Administrative, par le ministre de la Culture et de la Francophonie, Maurice Bandaman. L’occasion était donc belle, pour le lead-vocal de Magic System, de lui présenter ce projet qu’il a soumis à l’Unesco, il y a sept mois. « Il consistait à enregistrer une œuvre musicale afin de recueillir des fonds qui iraient directement à l’Unesco pour le financement des projets liés à l’éducation », a expliqué le « Magicien » du zouglou. Ensuite, A’salfo a confié avoir choisi d’associer d’autres voix connues de la musique africaine à cette initiative, pour « montrer toute la solidarité de l’Afrique autour de cette cause». Et surtout lui donner une « importance particulière ». Selon lui, les artistes, qui participent à ce projet, ont été retenus pour les valeurs, qu’ils représentent dans leurs pays respectifs. Comme il fallait s’y attendre, l’initiative réjouit grandement le Directeur du Bureau Régional de l’Unesco en Côte d’Ivoire, M. Ydo Yao. Pour lui, l’Afrique ne peut se développer sans l’éducation. « En Afrique, 40% de la population est analphabète », a-t-il révélé, en expliquant que si le continent africain est aujourd’hui en retard, c’est parce que l’Afrique veut se développer avec seulement 60% de ses habitants. A l’en croire, l’Unesco est persuadée que l’Afrique ne peut se développer sans éducation. C’est pourquoi, il a dit toute sa gratitude à A’salfo, pour cette action, tout en saluant le « dynamisme et l’engagement », dont il fait preuve dans sa mission d’Ambassadeur de bonne volonté de l’Unesco. « Cette activité a pour objectif principal de mobiliser les artistes pour contribuer à une mobilisation générale des ressources, pour que les 40 % qui sont analphabètes puissent accéder à l’écriture. Car le modèle de développement épousé c’est la maitrise de l’écrit », a rappelé M. Yao.
Comme lui, le ministre Bandaman a, lui aussi, remercié A’salfo pour le respect de l’engagement qu’il a pris de soutenir les actions de l’Unesco, en faveur de l’éducation. Ce projet, a-t-il estimé, traduit sa générosité et celle de son groupe qui entend faire reculer la pauvreté, la souffrance et la misère. « Les actions posées par A’salfo à Anoumabo montrent son engagement en faveur du développement de son pays et les Ivoiriens sont admiratifs devant son sens du partage. Le prix d’excellence qu’il a reçue est une juste récompense des services rendus à son pays. C’est un grand ambassadeur de la Côte d’Ivoire, à travers le monde », a insisté le ministre Bandaman, avant de remercier les artistes qui ont bien accepté de s’associer à cette œuvre.
Notons que le clip vidéo, qui soutiendra la promotion de ce titre, a été tourné jeudi, en fin d’après-midi, à Anoumabo. Des prises ont notamment été faites au sein de l’EPP Magic System, l’école ouverte justement par les quatre «gaous », à ce village de Marcory, qui les a vus grandir.

Y. Sangaré