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International Publié le lundi 23 septembre 2013 | Nord-Sud

Idrissa Baldé (président de l’Association des ressortissants de Guinée-Bissau en Côte d’Ivoire) : «La nationalité ivoirienne ne nous intéresse pas»

Idrissa Baldé est le président de l’Association des ressortissants de la Guinée-Bissau en Côte d’Ivoire. Dans cette interview, il note que les fonctionnaires venus à l’aventure en Côte d’Ivoire sont obligés de s’adonner aux petits métiers du fait de la barrière linguistique, le portugais.

Depuis quand est-ce que votre association a été créée ?
Notre association existe depuis novembre 1989. Elle a été agréée en 1992. Nous revendiquons environ trois cents membres y compris les femmes ivoiriennes que nous avons épousées. Car nous les considérons comme des Bissau-guinéennes, même si elles sont Ivoiriennes. Nous ne sommes pas nombreux, que ce soit ici comme dans notre pays, donc pourquoi renier notre nationalité. La Guinée-Bissau compte environ un million d’habitants. La naturalisation ne nous intéresse pas même s’il y a une loi qui vient d’être prise dans ce sens-là. Nous cherchons même à naturaliser nos enfants. C’est un véritable problème pour nous car nous n’avons pas d’ambassade ici. Et, quand les enfants naissent, nous sommes obligés de les déclarer à l’état civil ivoirien.

Quand les premiers Bissau-guinéens sont-ils arrivés en Côte d’Ivoire ?
Les premiers Bissau-guinéens sont arrivés en Côte d’Ivoire en 1945, selon les informations reçues. Le premier à fouler le sol ivoirien s’appelle Fernand Da Silva. Il était chauffeur et faisait la ligne Grand-Bassam-Abidjan. Actuellement ses enfants et petits-enfants sont toujours à Grand-Bassam. La famille Da Silva est très connue dans cette ville. Mais, il faut le dire, les Bissau-guinéens sont plus nombreux à Port-Bouët et à Koumassi.

Dans quel domaine d’activités vos compatriotes exercent-ils ?
On nous retrouve plus dans le domaine du bâtiment et au Port autonome d’Abidjan. Vous savez qu’il y a une petite connivence entre les Espagnols et nous et comme la plupart des bateaux de pêche qui arrivent sont espagnols, nous sommes plus sollicités pour les travaux sur ces bateaux-là.

Ne pensez-vous pas que votre langue, le portugais, soit un frein à votre insertion dans le tissu social ?
Pas tellement parce que presque tous mes compatriotes qui arrivent en Côte d’Ivoire s’expriment tant bien que mal en français. Même s’ils ne parlent pas correctement le français, ils arrivent à tirer leur épingle du jeu. Mais force est de constater que la plupart de tous ceux qui arrivent ici font de petits métiers. Même s’ils étaient enseignants au pays comme moi avant de venir ici, ils ne peuvent pas intégrer le secteur éducatif privé. Car, en Côte d’Ivoire, on n’enseigne pas le portugais au secondaire.

On sait aussi qu’en Guinée-Bissau, il n’y a pas d’unité entre les peuples. Cela ne dépeint-il pas sur la cohésion au sein de l’association que vous dirigez?
Non, nous n’avons pas ce problème. Nous nous entendons à merveille. Nous nous soutenons mutuellement. Nous ne sommes pas nombreux donc il n’y a pas à nous entre-déchirer.

Qu’est-ce qui explique l’instabilité de votre pays ?
Il y a eu la guerre de l’indépendance qui a pris fin en 1974. Après il y a eu une petite stabilité et le pays est dans l’impasse. Il n’y a pas que la Guinée-Bissau qui est instable en Afrique. Presque tous les pays africains ont le même problème.

En plus de l’instabilité, la Guinée-Bissau est réputée être un narco-Etat. Quel commentaire en faites-vous ?
C’est vrai que le trafic de drogue est assez développé en Guinée-Bissau. Mais quand un pays est pauvre, les populations passent par tous les moyens pour avoir de l’argent. Peut-être que c’est ce qui explique cela.

Réalisée par Adélaïde Konin
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