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Économie Publié le lundi 30 septembre 2013 | Xinhua

Le "rêve chinois" peut inspirer l’Afrique (REPORTAGE)

Après son accession au pouvoir en novembre 2012 en Chine, le président Xi Jinping a lancé l’idée du "rêve chinois" évoquant le "grand renouveau de la nation chinoise" à travers une Chine forte avec une économie prospère et une armée puissante, sur la base de la justice sociale, de l’égalité et de la réduction des écarts de richesse.

Cette idée-maîtresse du mandat de Xi Jinping ne laisse pas indifférents des intellectuels ivoiriens qui s’interrogent sur l’écho de ce "rêve" dans les pays africains.

Pour Timité Siriki, fonctionnaire au ministère de la Communication, les Etats africains peuvent "s’inspirer" du "rêve chinois".

"Mais, cela dépend de l’objectif du dirigeant africain, de son programme de gouvernance", souligne-t-il.

Selon lui, les dirigeants africains doivent dans ce cas, "mettre en place une politique qui est en conformité avec le modèle dont ils veulent s’inspirer pour pouvoir atteindre les mêmes résultats".

Timité Siriki est convaincu que le "rêve chinois" peut "stimuler" les dirigeants africains qui, se fondant sur cet exemple, vont amener leurs peuples à "changer de comportement, d’attitudes, à se mettre au travail, à progresser".

Benjamin Téa, un professeur de droit, pense également que "le rêve chinois" peut être un exemple pour les Etats africains, si les dirigeants ont une "volonté réelle" de développer leur pays.

Il fait remarquer que "la Chine a fait du chemin pour arriver au stade actuel mais les pays africains sont encore en retard", fustigeant un "manque de volonté politique" chez les dirigeant africains.

Sur le plan international, M. Téa pense que le "rêve chinois" est "la bienvenue pour calmer ou freiner certaines décisions de certains Etats puissants comme les Etats-Unis".

"Par exemple, dans le conflit syrien le président chinois a affirmé qu’avec son armée puissante ils n’auront pas à reculer même devant l’Amérique", croit-il savoir.

Le sociologue, Ferdinand Bleka, soutient que le développement est "une opération de sacrifices, un esprit de patience qui prône l’intérêt public".

"Tout est une question d’engagement", indique-t-il expliquant que les dirigeants africains doivent "insuffler un autre rythme d’éducation aux populations" pour qu’elles aient un modèle sur lequel elles pourront copier comme le font les populations d’Asie.

"En Côte d’Ivoire, nous pouvons arriver à l’émergence si chacun apporte sa contribution", insiste-t-il.

Moins euphorique sur la question, le professeur Kouassi Yao, spécialiste des relations internationales et secrétaire exécutif des Universités de la citoyenneté et de la bonne gouvernance, met en avant la justice sociale et la réduction des écarts de la richesse.

Tout en en reconnaissant que la Chine est "déjà un grand pays, une grande puissance" et "peut-être la première puissance économique mondiale", Kouassi Yao pense qu’il faut chercher "le rêve chinois" non pas dans la "stabilité industrielle" mais dans "la politique de justice sociale".

"Est-ce que cela profite au peuple chinois ? Est-ce que les bénéfices touchent la population rurale ?", s’interroge-t-il avant d’ajouter que si le "rêve chinois" est fondé sur la justice sociale "parfaite" et touche tous les secteurs "alors cela peut inspirer l’Afrique".

Il explique que la plupart des guerres civiles en Afrique sont nées de "la mauvaise répartition des richesses, des inégalités, de la pauvreté".

Pour lui, l’Afrique dispose d’énormes potentialités pour son développement et les Etats africains n’ont pas à s’inspirer du rêve chinois.

"L’Afrique, voire la Côte d’Ivoire, n’a pas besoin d’un modèle chinois pour se construire", martèle le professeur Kouassi Yao.

"Ce que nous devons faire, c’est de penser comment il y a 20 ans, la Chine qui était moins qu’une puissance est parvenue 20 ans plus tard à surclasser des puissances occidentales", affirme-t-il.

Selon lui, ce qu’il faut en Afrique, c’est "une politique de réduction des inégalités à travers une répartition équitable des ressources du pays".

"La justice sociale n’a pas besoin de rêve", conclut-il.
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