Le bâtiment A des dortoirs du Lycée scientifique de Yamoussoukro est un ensemble de deux bâtiments se faisant face et formant la lettre H, probablement en souvenir du bâtisseur Houphouët. Ce sont ces deux bâtiments comportant chacun 36 chambres et dénommés bâtiment A qui souffrent de l’abandon suite à des rumeurs persistantes le qualifiant de hanté. Délaissé depuis des décennies pour cette raison, il résiste au temps même si toutes les vitres n’existent plus, et est devenu la ‘’propriété’’ d’un aliéné mental et le lieu de prière de certaines sectes, au détriment des élèves du Lycée scientifique pour qui l’argent du contribuable ivoirien a été investi pour l’édification de l’ouvrage.
Des témoignages concordants
Selon C. S, professeur au Cafop de Yamoussoukro, cette situation ne date pas d’aujourd’hui. « Quand nous venions ici en 1989 pour faire la seconde C, ce bâtiment A était déjà abandonné parce que déclaré hanté. A ce jour, nous sommes professeur au Cafop de Yamoussoukro, nous constatons que le bâtiment A reste toujours inoccupé. Cette histoire a traversé le temps, des années durant. C’est toujours les mêmes récits et c’est cela qui donne du poids aux rumeurs récurrentes sur ce bâtiment », témoigne-t-il.
« En tout cas, ceux qui sont superstitieux se tiennent loin, très loin du bâtiment A dont tout le monde parle en mal. Moi, j’y vais sans peur car j’y prie avec la communauté Asepci dans l’espoir de chasser les mauvais esprits dont tout le monde parle tant depuis dans années. D’autres communautés ou groupes de prières de diverses confessions chrétiennes y viennent prier aussi. Mais pour l’heure, le bâtiment A fait peur et reste abandonné à un fou dont la proximité ne nous rassure, nous les internes. Mais comme personne, y compris l’administration du Lycée ne s’en occupe, ce fou reste notre voisin malgré nous », relate Kakou Axel Landry, élève en 3ème 1 au Lycée scientifique.
Cet autre élève de la Tle D3, sous couvert d'anonymat, abonde dans le même sens. « On nous a raconté avec insistance et forces détails que des internes qui occupaient le bâtiment A se retrouvaient le lendemain matin tout nus avec leurs effets éparpillés au balcon. Cette année, beaucoup de nos amis internes racontent avoir aperçu, au-delà de minuit, des êtres bizarres au balcon de ce bâtiment, des êtres gigantesques, tout de blanc vêtus…D’autres racontent entendre des bruits et cris bizarres très tard dans les nuits », relate-t-il.
Yao Michaël, employé à la reprographie au rez-de-chaussée d’un bâtiment dortoir ne dit pas autre chose. Et de déplorer : « le bâtiment A, ici au Lycée a une très mauvaise réputation. Il paraît que ce n’est d’ailleurs pas le seul bâtiment. Mais la situation demeure comme ça, sans que personne ne cherche à trouver une solution. »
Selon des vigiles commis à la surveillance du site de l’internat, « tout Yamoussoukro, même les autorités connaissent la situation du bâtiment A. Quant à nous, nous évitons d’en parler pour ne pas être accusés de développer la peur au sein des enfants sur qui nous veillons », ont-ils clamé sous anonymat. « Même les déplacés de guerre, malgré qu’ils n’avaient pas le choix, n’ont jamais voulu occuper ce bâtiment dont nous avons hermétiquement fermé les grilles pour éviter le vandalisme même si toutes les fenêtres ont perdu leurs vitres », ont-ils dit.
Tout le monde reste indifférent face au problème
Au dire de C. S, professeur au Cafop de Yamoussoukro, il y a une indifférence totale de tous face à la situation du bâtiment A qui pourrait être reconverti pour servir à autre chose.
« Et je trouve à la fois curieux et bizarre que depuis ces nombreuses années, la situation du bâtiment A ne trouve pas de solution. Aucun Gouvernement, aucun ministre, aucun DREN, aucun proviseur ne règle la question afin que les locaux de ce bâtiment servent soit de salles de classes, soit de laboratoires, soit à toutes autres choses utiles pour le lycée ou pour l’éducation nationale. D’ailleurs sur le site du Lycée scientifique hébergeant les Lycées mixtes 1 et 2 et le Lycée moderne 2, les élèves s’entassent par 70 à 80 par classe. Pourquoi ne pas décongestionner les classes en transformant les salles du bâtiment A en salles de classe ? », s’interroge-t-il.
Selon l’élève Kakou Axel Landry, un jeune aliéné mental est maître des lieux au rez-de-chaussée dudit bâtiment alors que de nombreux enfants dorment à côté.
« Un fou étant toujours imprévisible, ce voisinage demeure source d’inquiétude pour certains internes dont le bâtiment est le plus proche du bâtiment A. Tout le rez-de-chaussée est sa propriété. Il y vit, chante à tue-tête, prie bruyamment comme pour imiter ou se succéder aux différentes communautés qui y viennent prier dans l’espoir d’en chasser les démons, les mauvais esprits que certains qualifient de génies, de revenants, etc. », explique-t-il.
Sur la question, le proviseur du Lycée scientifique, Henri Koula, a dit que cette situation relève du paganisme aux antipodes du réalisme, et que le moment viendra où les autorités décideront de ce à quoi doit servir le bâtiment A, se refusant à tout autre commentaire.
Interrogé en dernier ressort, le directeur régional de l'Education national et de l'Enseignement technique de Yamoussoukro, Abdoulaye Diako, a trouvé la parade tout indiquée de renvoyer le journaliste de l'AIP au proviseur de l’établissement.
En tout état de cause, la question de ce bâtiment abandonné pour des rumeurs mérite attention, tant de la part des autorités politiques, administratives, éducatives locales que du ministre de l’Education nationale et de l'Enseignement technique.
zgrp/cmas
Des témoignages concordants
Selon C. S, professeur au Cafop de Yamoussoukro, cette situation ne date pas d’aujourd’hui. « Quand nous venions ici en 1989 pour faire la seconde C, ce bâtiment A était déjà abandonné parce que déclaré hanté. A ce jour, nous sommes professeur au Cafop de Yamoussoukro, nous constatons que le bâtiment A reste toujours inoccupé. Cette histoire a traversé le temps, des années durant. C’est toujours les mêmes récits et c’est cela qui donne du poids aux rumeurs récurrentes sur ce bâtiment », témoigne-t-il.
« En tout cas, ceux qui sont superstitieux se tiennent loin, très loin du bâtiment A dont tout le monde parle en mal. Moi, j’y vais sans peur car j’y prie avec la communauté Asepci dans l’espoir de chasser les mauvais esprits dont tout le monde parle tant depuis dans années. D’autres communautés ou groupes de prières de diverses confessions chrétiennes y viennent prier aussi. Mais pour l’heure, le bâtiment A fait peur et reste abandonné à un fou dont la proximité ne nous rassure, nous les internes. Mais comme personne, y compris l’administration du Lycée ne s’en occupe, ce fou reste notre voisin malgré nous », relate Kakou Axel Landry, élève en 3ème 1 au Lycée scientifique.
Cet autre élève de la Tle D3, sous couvert d'anonymat, abonde dans le même sens. « On nous a raconté avec insistance et forces détails que des internes qui occupaient le bâtiment A se retrouvaient le lendemain matin tout nus avec leurs effets éparpillés au balcon. Cette année, beaucoup de nos amis internes racontent avoir aperçu, au-delà de minuit, des êtres bizarres au balcon de ce bâtiment, des êtres gigantesques, tout de blanc vêtus…D’autres racontent entendre des bruits et cris bizarres très tard dans les nuits », relate-t-il.
Yao Michaël, employé à la reprographie au rez-de-chaussée d’un bâtiment dortoir ne dit pas autre chose. Et de déplorer : « le bâtiment A, ici au Lycée a une très mauvaise réputation. Il paraît que ce n’est d’ailleurs pas le seul bâtiment. Mais la situation demeure comme ça, sans que personne ne cherche à trouver une solution. »
Selon des vigiles commis à la surveillance du site de l’internat, « tout Yamoussoukro, même les autorités connaissent la situation du bâtiment A. Quant à nous, nous évitons d’en parler pour ne pas être accusés de développer la peur au sein des enfants sur qui nous veillons », ont-ils clamé sous anonymat. « Même les déplacés de guerre, malgré qu’ils n’avaient pas le choix, n’ont jamais voulu occuper ce bâtiment dont nous avons hermétiquement fermé les grilles pour éviter le vandalisme même si toutes les fenêtres ont perdu leurs vitres », ont-ils dit.
Tout le monde reste indifférent face au problème
Au dire de C. S, professeur au Cafop de Yamoussoukro, il y a une indifférence totale de tous face à la situation du bâtiment A qui pourrait être reconverti pour servir à autre chose.
« Et je trouve à la fois curieux et bizarre que depuis ces nombreuses années, la situation du bâtiment A ne trouve pas de solution. Aucun Gouvernement, aucun ministre, aucun DREN, aucun proviseur ne règle la question afin que les locaux de ce bâtiment servent soit de salles de classes, soit de laboratoires, soit à toutes autres choses utiles pour le lycée ou pour l’éducation nationale. D’ailleurs sur le site du Lycée scientifique hébergeant les Lycées mixtes 1 et 2 et le Lycée moderne 2, les élèves s’entassent par 70 à 80 par classe. Pourquoi ne pas décongestionner les classes en transformant les salles du bâtiment A en salles de classe ? », s’interroge-t-il.
Selon l’élève Kakou Axel Landry, un jeune aliéné mental est maître des lieux au rez-de-chaussée dudit bâtiment alors que de nombreux enfants dorment à côté.
« Un fou étant toujours imprévisible, ce voisinage demeure source d’inquiétude pour certains internes dont le bâtiment est le plus proche du bâtiment A. Tout le rez-de-chaussée est sa propriété. Il y vit, chante à tue-tête, prie bruyamment comme pour imiter ou se succéder aux différentes communautés qui y viennent prier dans l’espoir d’en chasser les démons, les mauvais esprits que certains qualifient de génies, de revenants, etc. », explique-t-il.
Sur la question, le proviseur du Lycée scientifique, Henri Koula, a dit que cette situation relève du paganisme aux antipodes du réalisme, et que le moment viendra où les autorités décideront de ce à quoi doit servir le bâtiment A, se refusant à tout autre commentaire.
Interrogé en dernier ressort, le directeur régional de l'Education national et de l'Enseignement technique de Yamoussoukro, Abdoulaye Diako, a trouvé la parade tout indiquée de renvoyer le journaliste de l'AIP au proviseur de l’établissement.
En tout état de cause, la question de ce bâtiment abandonné pour des rumeurs mérite attention, tant de la part des autorités politiques, administratives, éducatives locales que du ministre de l’Education nationale et de l'Enseignement technique.
zgrp/cmas