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Politique Publié le lundi 7 octobre 2013 | Nord-Sud

Politique-fiction : Et si…

© Nord-Sud Par DR
Politique: Clôture du 12eme congrès du PDCI-RDA et présentation du Président du Parti
Samedi 6 Octobre 2013. Abidjan. Palais des sports de Treichville. Le 12eme congrès ordinaire du PDCI-RDA a refermé ses travaux avec la présentation officielle du nouveau président du PDCI-RDA Henri Konan Bédié.
En tant que journaliste, il n’est pas toujours prudent de se livrer au jeu des prévisions. Les grands instituts de sondage en Occident, y compris les plus grands analystes politiques, se trompent tellement sur l’issue des élections! Néanmoins, nous pouvons essayer d’envisager divers scenarii pour appréhender la situation politique post-2015 en Côte d’Ivoire. C’est à cet exercice que nous nous essayons, au lendemain du 12ème congrès du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci) tenu les 3-4 et 5 octobre 2013 à Abidjan. Nous ne reviendrions pas sur le contenu du discours d’orientation d’une heure du président Henri Konan Bédié, réélu samedi nuit avec 93,93% des suffrages des 3000 votants au congrès. Je vous invite pour cela à lire à la page 3, le rapport final du congrès sur les décisions arrêtées.
On retient que le président du Pdci, Henri Konan Bédié, a clairement attaqué l’alliance du Rassemblement des houphouétistes pour la paix et la démocratie (Rhdp) signée le 18 mai 2005 sur les bords de la Seine à Paris. Il n’en reste pas moins que c’est constamment que les alliés se plaignent de la gestion des ‘’affaires familiales’’. Anaky Kobéna, président du Mouvement des forces d’avenir (Mfa) qui se montre très souvent grognon, quant au partage du gâteau. «Le Mfa demeure membre du Rhdp, qu’il a contribué à créer, mais se démarque totalement du pouvoir actuel et de la diarchie Ado-Bédié. Nous ne pouvons pas être comptables d’une chose à laquelle nous ne sommes pas partie prenante. A la limite même, puisque nous avons affaire à un duo Ado-Bédié, je ne sais même pas si le Pdci et l’Udpci, bien qu’y ayant des ministres, ne seraient pas en réalité des partis dans l’opposition, qui l’ignorent ou ne l’ont pas encore réalisé», martelait-il, lors d’une interview accordée le 31 août 2013 au site d’informations Tafnews.net. Rien de complètement nouveau également chez M. Bédié qui a toujours formulé des critiques directes contre l’arrangement politique qui a permis aux houphouétistes de barrer la route au «tyran Laurent Gbagbo» en 2010. «De plus en plus, des voix discordantes se font entendre, à propos de l’alliance que nous avons mise en place le 18 mai 2005 à Paris et qui nous a permis de nous débarrasser de la Refondation. Nous ne pouvons pas remettre en cause l’existence de cette alliance, même si nous sommes tous d’avis que des réglages y sont absolument nécessaires», rappelait le Sphinx de Daoukro, le 3 octobre à Abidjan. On note également que le bureau politique du parti doyen, le 19 septembre 2013, dénonçait le fait que le président Bédié se soit offert, pieds et poings liés, à son cadet Alassane Ouattara. Maintenant qu’on assiste à une nouvelle remise en cause de l’alliance, que pouvons-nous en conclure? Il n’y a pas encore le feu en la demeure houphouétiste, mais il y a de quoi ouvrir les yeux. La tactique semble en tout cas habile, car chacun des alliés clame qu’il faut aller aux élections en rangs serrés. La mélodie est bien huilée: une candidature unique dès le premier tour de la présidentielle de 2015. Tous notent que le report des voix pédécéistes sur le candidat Alassane Ouattara au second tour de la présidentielle de 2010 a été salutaire. Pourquoi ne pas rester sur cette voie, dit-on. Mais personne n’est dupe, chacun a son agenda politique secret. En attendant de pouvoir lire entre les lignes la stratégie de tous les membres de la coalition, nous voudrions rappeler au Rdr que rien n’est acquis en politique. Dans le parti présidentiel, nous constatons l’épuisement progressif de la flamme militante de la base. Qu’on le veuille ou non, c’était bien l’engagement et la détermination des militants martyrisés du Rdr, qui, depuis 1994, en était le levain. Or, nous observons en ce moment des éléments de rupture qui tournent le dos à 19 ans d’idéal républicain. Les militants souhaitent voir la direction commencer le travail de maillage du territoire dès à présent. Il ne faut pas attendre l’orée 2015. La tactique du Rhdp qui tend à montrer que tout va bien a ses limites : si le Front populaire ivoirien (Fpi) de Laurent Gbagbo persiste dans sa stratégie de boycott et ne présente pas de cheval en 2015, chacun des alliés houphouétistes présentera son candidat. Une compétition qui sera donc sans merci. On assistera alors au retour des vieux démons de la division… Si cette hypothèse se produit, il y a alors deux possibilités: soit Alassane Ouattara, le Président sortant qui a déjà annoncé sa candidature, est soutenu par tous les alliés contre un autre petit candidat. Il sera donc assuré de l’emporter haut la main, parce qu’il n’y aura pas véritablement de combat. Soit Henri Konan Bédié autorise une autre candidature dans son parti parce que touché par la limite d’âge constitutionnel 75 ans au plus, (lui aura 81 ans en 2015), Mabri Toikeusse de l’Udpci, Anaky Kobéna du Mfa, un candidat Fpi ou indépendant sont tous dans l’arène. Et le deuxième tour met aux prises le Rdr face au Pdci. Il ne faut pas être devin pour savoir que les militants du Fpi seront plus prompts à accorder leurs suffrages au candidat du Pdci. Un certain courant au sein de ce parti ne verrait pas d’un mauvais œil une alliance avec le Fpi. Pour éviter un tel scénario catastrophe, il serait opportun pour le Rdr de se structurer, dans la perspective de 2015. En mettant l’accent sur la formation politique des militants, en prenant en main les Grins, ces espaces de rencontres des militants du Rdr.
Il y a l’hypothèse où Alassane Ouattara serait en position défavorable, lors de l’élection présidentielle parce que son parti politique, le Rdr, n’aura jamais imaginé que l’alliance peut ne pas fonctionner en 2015, comme en 2010. La différence entre les deux contextes est qu’en 2010, il y avait un «ennemi» commun à battre : Laurent Gbagbo.
Ce petit exercice de politique-fiction repose entièrement sur l’hypothèse que le paysage politique ne soit pas ce que le Rdr aura rêvé en 2015. Parce que certains militants et même des cadres du Rdr croient que le Pdci (parti quarantenaire, mieux structuré) a vocation à rester à la remorque de leur formation. Un parti, et le Pdci ne déroge pas à la règle, est composé de cadres qui veulent être (ré)élus, ou être nommés à des postes ministériels… Et pourtant Bédié l’a réitéré : «l’objectif de tout parti politique est la conquête et l’exercice du pouvoir ». Il ne faut pas l’oublier.

Par Bakayoko Youssouf
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