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Politique Publié le lundi 21 octobre 2013 | Nord-Sud

Création du Rdr : les pionniers se souviennent

Ecrire en quelques lignes le passé du Rassemblement des républicains (Rdr), ce serait réaliser un exercice laconique. Mais pour la commémoration du quinzième anniversaire du décès de son fondateur, Djéni Kobina, un résumé rétrospectif est tolérable.

Espoir, persévérance, résistance, angoisse, douleurs, joie … Les mots manqueraient aux ‘’républicains‘’ de se souvenir, comme si c’était hier, leur parcours. Lanzéni Koné, conseiller spécial d’Amadou Soumahoro, secrétaire général par intérim du Rdr, aurait pu dessiner la marche vers l’essor.

Mais joint par téléphone, il ne s’est limité qu’à indiquer les grandes étapes. « On a commencé d’abord par un petit groupe. Il se réunissait juste après les élections législatives de 1990. Nous nous sommes retrouvés aussi après la création de la Coordination pour la rénovation. Djéni était le représentant principal de cette organisation», a-t-il commencé par dire. Il poursuit ses révélations : «quand nous avons été battus par Wodié (Francis Vanga Wodié, l’actuel président du Conseil constitutionnel, ndlr) aux élections législatives, nous nous sommes demandé pourquoi ne pas mieux s’organiser.

C’est ainsi que nous nous sommes retrouvés à la mairie de Cocody, le 17 août 1990 pour le faire ». La création d’un parti politique grandeur nature est ainsi envisagée. Les textes fondateurs sont conçus. «Nous avons déposé le statut le 27 juin 1994 à 15 heures à la préfecture d’Abidjan, après plusieurs réunions internes». Lanzéni Koné a souhaité taire les noms de ses compagnons. Au nombre de ceux-ci, il cite cependant Amadou Soumahoro, Zémogo Fofana, Hyacinthe Sarassoro, Ally Coulibaly, Jacqueline Oble.
C’est seulement après le délai légal de trois mois qu’ils engagent l’action de terrain proprement dit et officiellement à l’échelle nationale.

« Le 5 octobre 1994, si ma mémoire est bonne, on a organisé notre première manifestation politique au Stade Robert Champroux de Marcory. Nous avons fait le plein de ce stade », s’est-il réjoui. « Après le Champroux, a-t-il revécu les succès, nous avons organisé une autre manifestation à Dabou ». Les épreuves s’invitant dès la naissance, ils ont connu des moments douloureux, selon lui. «Le régime (Bédié, Pdci-Rda, ndlr) de cette époque ne nous laissait pas. Il y avait des intimidations, des empêchements souvent indirects. La menace, a-t-il reprouvé, même si elle n’était pas directe, était présente». L’information selon laquelle le Rdr a été créé à la suite des dissensions au sein du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci-Rda) est attestée par Zémogo Fofana.

L’ancien maire de la commune de Boundiali explique ces malentendus. « Nous réclamions le renouveau, revendiquaient-ils, la démocratie, la justice sociale, une nation prospère avec des citoyens nouveaux. Le fait marquant était de ramener le Pdci au goût du jour ». Il ajoute : « Djéni lui-même était le secrétaire national du Pdci ». Deux événements ont favorisé la rupture totale entre ce dernier, ceux qui le soutenaient et leurs camarades d’alors. « Le décès de Félix Houphouet-Boigny et le congrès… où Djéni a été débouté, ont totalement consacré la rupture. C’était la cassure…», s’est désolé l’ancien ministre de la Sécurité.

Cette séparation est perçue, à ses dires, par le Pdci comme une haute trahison. S’ensuivent des « intimidations». Débutent alors les rencontres clandestines. « Nous tenions, a-t-il révélé, nos réunions dans le bureau de Djéni Kobina à la mairie de Cocody, car il était l’adjoint au maire».

Alexandre Ayé Ayé, lui, salue l’engagement sans faille. « C’était très palpitant. Il y avait, s’est-il félicité, de la détermination, de la volonté ». Mais il se désole que de nombreux républicains se vantent d’être les précurseurs de leurs idéaux. Or, selon lui, « en réalité, il y a que huit pionniers». «Huit personnes, a-t-il rectifié, ont accepté d’apposer leur signature sur le PV (ndlr, procès verbal) de constitution du parti ». Pourquoi ? «La plupart, a répondu Ayé Ayé, avait peur. Ils disaient : ‘’on est avec vous, allez-y et on viendra après». «Ils avaient peur, a-t-il expliqué, parce que le Pdci était non seulement puissant, mais aussi ces personnes avaient des privilèges».

DL (stagiaire)
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